80 ans
texte de Jean Marie ROUMEGOUX
cher Claude,
Toujours difficile de fêter un anniversaire. 80 ans ça compte ! C'est rappeler un âge, sans doute,C'est davantage évoquer une vie dont chaque année nous apporte , sont lot de joies et sont lot de peines, mais par-dessus tout, la certitude d'une grande amitié que nous voulons célébrer ce soir.
Je ne voudrais pas oublier celle qui fut toujours à tes côtés pour partager la joie des victoires mais aussi la déception des défaites et je ne parle pas simplement des réalités sportives. MIchou, merci pour ce soutien indéfectible qui fait notre admiration à tous.
Claude, ce quartier, ce patro de St Augustin est ta vie. Ce patro, qui après l'école, te voyait venir avec tes copains, non seulement pour jouer- et vous pratiquiez tous les sports- mais aussi pour parler, discuter sur tous les sujets. C'est au patro aussi que l'on pouvait découvrir qui était Jésus Christ.
Ce patro qui t'a vu grandir et tu l'as fait grandir. La bande de copains s'est élargie. L'équipe de basket n'a cessé de progresser.
Et puis un jour est venu un jeune abbé, l'abbé VIAUD, et le patro a pris une dimension nationale. Montrer qu'avec des moyens modestes on peut se hisser au niveau des meilleurs sans renier les valeurs auxquelles on tient.. Je pense à tous ces longs déplacements, dans des conditions souvent aléatoires, où, au-delà de la compétition et des exploits sportifs, il y avait des discussions sur les jeunes, la vie familiale, les problèmes de société en un mot la vie.
Nous te sommes reconnaissants de cette inquiétude que tu portais et que tu portes toujours : quelle société pour les jeunes d'aujourd'hui et de demain? Tu sentais venir depuis longtemps une société qui se referme sur l'intérêt personnel, individuel sinon individualiste. L'inverse de ton projet de vie. Tu as fait passer d'abord, le bien des autres, le bien du patro en sacrifiant souvent tes avantages personnels. S'il y a une valeur que tu as voulu promouvoir c'est bien celle de la gratuité,valeur plutôt rare aujourd'hui, mais que tu inscrivais dans la ligne de l'évangile lorsque l'apôtre Paul rapportait une parole de Jésus: il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir.
Nous savons aussi que St Augustin c'est bien sûr, la colo BI IZARRAK de Bidart. Cette vieille ferme basque n'a cessé d'être aménagée, agrandie, remodelée. Combien de week-ends, de séjours où jeunes et plus anciens ont mis toutes leurs forces pour rendre plus accueillants bâtiments et environnnement. Grâce à tout ce travail, dont tu étais la cheville ouvrière, des centaines d'enfants et leurs animateurs ont pu découvrir les charmes du Pays Basque. En même temps on avait bien conscience, qu'au delà des travaux réalisés, c'étaient des liens d'une famille qui se tissaient.
Que cerait nos souvenirs s'ils n'étaient l'appel à continuer ce qu'il y a eu de meilleur dans notre vie. Chacun apporte sa pierre dans la construction d'une famille, d'une association, d'un patro, de l'église, de notre société. Ta pierre, Claude, est grande et solide.
Au nom de tous tes amis, ceux qui sont ici,ceux qui ne sont pas là, ceux qui ne sont plus là. Cher Claude, Merci
JMR Novembre 2009