souvenirs de

Saison 1945-1946

 

Nous étions rentrés dans cette période de renouveau, qui entraine surement tout après-guerre, avec une perception différente des choses. La société changeait, les mentalités et les comportements aussi.

Au patro un nouveau directeur, L’abbé d’Have, prenait place dans des  locaux utilisés en partie par l’école saint Monique, de nouvelles figures, Mrs Lafargue, Henry, Laffranque, Khérés, Richard etc... ; Des jeunes Ruggiero, Arricau, Laguillaumie bien d’autres...

 

Notre groupe pratiquait le basket en catégorie cadets et nous nous entrainions, toujours entre nous, et toujours à la maison communale. Il y avait en même temps l’équipe séniors de La Colombe, qui  elle avait un entraineur. Il regardait souvent de notre côté et un soir, je lui ai demandé si notre équipe l’intéressait.

Sans doute, Mr Leyle a du entreprendre une démarche plus officielle mais quelques temps après nous allions avoir un entraineur compétent qui allait nous donner nos premières leçons tactiques, affiner nos techniques, analyser nos comportements.
Auparavant nous avions continué notre marche avec toujours des rencontres, avec nos amis landais. Cette fois-là nous avons été à Amou dans le camion d’André Soufflet assis sur des bancs pris au patro. .. Et de nouveau nous avons perdu.

Je me souviens de ce premier réveillon au patro, ou pendant tout le repas, les grands avaient fait des jeux de mots sur cette défaite à Amou.

Je crois bien que l’abbé d’Have c’était fâché d’ailleurs. Il faut croire que cela n’a en  rien entamé notre moral, bien au contraire !

L’équipe séniors était composée de ceux qui étaient revenus  Jussidou, Lacampagne, Gombaud, peut-être Lascazes et des anciens juniors Léglise, Lapeyre, Paradol, Riviére avec Raymond Florent qui apparaissait et allait tenir par la suite un rôle important de responsable.

 

Au foot, là aussi un mélange d’anciens et de jeunes Galban, Bérard, Daviau, Conte, Richard, Belleculé qui allait partir faire son service militaire à Oran, comme les frères Seï l’école des cadres de Coëtquidan (St Cyr). Le foot employait beaucoup de joueurs et il allait passer dans cette section passablement de monde.

Le midi à l’apéro du dimanche  chez Delaux, on ne savait pas toujours qui allait jouer l’après-midi et il n’était pas rare qu’à 14h nous allions chez l’un ou chez l’autre pour faire le onzième.

 

Chez les cœurs vaillants de nouveaux séminaristes avec Henry Macé et  les frères Tauzin dont l’un René allait marquer profondément les jeunes dont il s’occupait. Le chef d’équipe des entraineurs était Claude  Ruggiero, enfant de la glacière, donc fatalement chef, et joueur de basket. Toujours de grandes sorties dont nous retrouvons  les traces dans le journal du patro

 

Mais le grand évènement de cette année  1946, fut le camp de vacances du 5 au 14 août à Gripp Artigues au pied du Tourmalet.

Nous étions une vingtaine répartis sous 5 tentes qui n’avaient rien des tentes actuelles. Je suis même certain que c’était des tentes de plage avec le devant qui se soulevait. Du moins celle où nous étions 6 à coucher «  Barthelemy Chiama  a écrit sur le journal du patro tout l’historique de ce camp qui restera gravé dans mes souvenirs.

Nous couchions enveloppés dans nos impers, tout habillés, avec des couvertures par-dessus, et nous étions trempés le lendemain matin. Les pieds du grand Souquet dépassaient eux aussi tous les matins, de la tente et il était par de fait le premier réveillé, le premier levé, et c’est lui qui préparait le feu de bois qu’il avait la corvée d’aller chercher.

Des excursions hasardeuses, dangereuses parfois d’où nous revenions en pleine nuit sans trouver où était le camp… des raccourcis pris sur le guide le dormeur que nous empruntions sans doute en nous trompant de route.

Des sorties très longues où les mauvais marcheurs, Georges Ravel, mon cousin et moi étions toujours à la traine... Il fallait s’encourager mutuellement car les autres étaient très loin devant… nous en avons pleuré !

Des fatigues énormes et je me souviens, oh  sacrilège, de ne pas m’être réveillé pour voir le lever du soleil sur la mer de nuages  au pic du midi.

Mais aussi que de moments de joies.

La préparation des repas… quand les cochons n’avaient pas mangé la nuit la nourriture. Les soirées au feu de camp où nous chantions des heures entières. Les parties de cartes, les messes en pleine nature, les petites excursions, les torrents où nous allions faire des escalades sans l’ombre de matériel, la visite de Lourdes  où  nous avions rencontré Riquet Meillon…

Bien sûr il y avait des  problèmes, des disputes, mais qui s’en souvient ?

Par contre tous doivent se souvenir de ces cacahuètes venant de l’huilerie où travaillait Mr Leyle, non grillées et qui graissaient, nos organismes à un point  tel que continuellement l’un de nous s’évadait dans le bois, tout proche.

Il y avait les buveurs d’eau… et les buveurs de rhum.

Les vaillants et les éternels fatigués et puis, et puis … L e patro en modèle réduit que Barthélémy a si bien raconté.

Pour terminer sur ce camp  empruntons au journal du patro ces mots de l’abbé d’Have «...je voudrais vous rappeler cette atmosphère d’amitié et de ferveur dans laquelle nous avons été baignés pendant notre camp de Gripp et que nous devons essayer de retrouver cette année dans toutes les activités de notre patronage.. »

Nous étions prêts pour repartir... Ce que nous avons fait l’année suivante Mais patientons !!!

Avec ce camp se terminait le temps des vacances et nous allions reprendre nos diverses activités et commencer cette nouvelle saison 1946-1947

 

1946/1947

Sans doute peu de changements et nous prenions les mêmes, du moins à ma connaissance.

 

Sous le titre « vacancier de conscience » l’abbé d’Have  écrivait sur le journal du patro en janvier 1947.     «  que sera 1947 pour le patro ? Dieu seul le sait, mais les efforts consentis par chacun l’an dernier, permettent d’augurer bien de l’avenir…

Nous avons sans doute notre part d’incompréhension, de réserves égoïstes, de défections peut-être, trop courant  à notre époque de désagrégation morale. Est-ce que je suis de ceux qui considèrent que le patro est utile et que les 200 jeunes qu’il groupe méritent notre intérêt et nos sacrifices.

Si je participe à une équipe, est-ce que je ne suis pas de ceux qui font passer  leur avis et leurs distractions avant l’intérêt de mes camarades.

Est-ce que je suis fidèle à la messe du patro, considérant que la prière collective est notre plus sûr moyen de réussir ? En définitive est-ce que je suis seulement de ceux qui  critiquent ou profitent, ou bien de ceux qui apportent et édifient ?  Nous l’avons bâti notre cher Patro et toute notre vie nous le protégerons. Amis bon courage, bravons les jaloux, Dieu bénit notre ouvrage et triomphe avec nous.

De toute ceci on peut retenir que certains font des efforts, apportent et édifient et que d’autres critiquent et profitent et il en est ainsi dans toutes les associations  à toutes les époques. Il est plus intéressant de relever «  les incompréhensions, les égoismes, les défections, dans un climat de désagrégation morale »

 

Dans tous ces écrits, le patro fait appel à Dieu et de la vierge Marie «  puissions-nous enfin maintenir cette union que nous avons réalisé autour du Christ et garder toute notre confiance envers celle que nous avons prié avec tant de cœur à Lourdes Abbé d’Have (propose de rentrée  journal du patro 1946)

Et quand il parle d’un climat de désagrégation morale cela ne peut-être que par rapport aux principes et aux valeurs définis par l’église.

 

Peut-on dire alors que le patro d’avant-guerre était un complément, une chapelle de l’église, adaptée aux jeunes avec un prêtre dont la principale fonction était de faire comprendre et de faire vivre le message évangélique aux adhérents, et qu’après la guerre le patro n’a plus retrouvé le même répondant , la même obéissance, de la part de ces mêmes adhérents ?

Peut-on dire qu’une certaine morale va se désagréger, que certaines valeurs vont, petit à petit, disparaitre et que des changements dans les façons de vivre et de penser vont s’opérer y compris dans les patros.

 

Il est bon je crois de s’interroger à partir de cette époque, et des écrits de l’abbé d’Have, pour comprendre la période qui va suivre, les difficultés qu’ont eu  nos futurs directeurs, Haverlan, Seine, Bos et l’évolution du patro. Il serait intéressant d’avoir le témoignage de l’abbé Bos à ce sujet.

 

Les temps des loisirs allaient devenir plus conséquents  et les activités s’y rattachant, sportives et culturelles, une foire d’empoigne. Les associations laïques et catholiques allaient fleurir avec leurs rivalités Le sport n’allait plus être seulement un jeu et l’amusement devient entrainement.

Naturellement la cour du patro allait se transformer et d’un terrain de jeu allait devenir un terrain de sports

 

Si le basket allait obtenir son premier titre de champion des patros en catégorie Honneur saison 46-47, le foot avait des difficultés à devenir sérieux.

 

B. Chiama note dans le journal :  ….au bilan de cinq mois d’efforts (8 sept 46 au 8-fev-47) 18 matchs dont 8 défaites. 38 buts marqués 44 buts encaissés- 30 joueurs utilisés dont 15 n’ont fait qu’un match et 3 n’en ont fait que deux- Barthélemy écrit sous le titre  «  gifles qui se perdent » «  quand on pense que jouer au foot, c’est un sacrifice, une fantaisie ou un passe-temps, une seule chose à faire, s’abstenir »

Comparativement sur ce même journal, Mr Leyle faisait le point sur le basket. Section qui comptait trois équipes «  séniors- juniors – cadets » soit 25 joueurs licenciés L’équipe séniors allait accéder à la division supérieure, les juniors après avoir battus le BEC, où jouait alors le docteur Lambertie, médecin actuel de la FFBB, allait succomber de nouveau en coupe de France, et devant Bourbaki de Pau, d’un point, en coupe nationale des patros.
Mr Leyle terminait son article «  pour tous nous regardons l’avenir avec confiance, et même si la victoire ne nous souriait pas, nous avions la satisfaction d’avoir créé entre nos joueurs une amitié sincère et maintenu en eux l’amour ardent de nos couleurs et de notre patro »

 

C’est dans ce contexte que notre équipe juniors, sous la conduite de dirigeants et d’un entraineur compétent, allait poursuivre, sérieusement et avec beaucoup d’efforts sa route.

 

Dans le même temps, les cœurs vaillants poursuivaient leurs sorties » Floirac, Gradignan, Carignan et ses grands jeux de nuit, Gujan Mestras et le bassin d’Arcachon, sous la responsabilité de nombreux séminaristes.

Sans doute les frères Tauzin, Jean Cornac, Henri Macé «  tous unis dans la joie et la charité nous referions un patro d’une France plus belle » Tel était leur objectif.

Et c’est toujours Barthélemy Chiama qui fait le compte rendu d’une séance théâtrale ayant eu lieu les 25 et 26 janvier 1947.

De son exercice de style ou n’apparait ni le nom des acteurs, ni le titre des pièces on peut noter «  je me souviens de l’absurde poésie qui enveloppait nos répétitions si pleines de fantaisies.

Qui n’a pas vu le patro répéter n’a rien vu.

Personne ne pouvait se douter qu’un travail sérieux se masquait derrière une préparation aussi fantasque !

Il y avait beaucoup à dire et à écrire sur le théâtre des JSA et j’espère que certains pourront raconter plus dans le détail ces répétitions ou chacun donnait son opinion dans un climat d’amusement où le rire était continuellement présent.

Ce qui ne devait pas arranger les affaires de ceux qui dirigeaient... Mais laissons à d’autres le soin de raconter tout cela…

 

Terminons cette saison splendide 46-47 par la lecture du mot de l’abbé d’Have d’où nous prenons quelques extraits

-          «  une nouvelle année sportive s’achève glorieusement pour le patronage avec un championnat et deux coupes gagnées… »

-            certes nous n’ignorons pas que tout n’est pas rose encore dans notre vie, qu’il y a beaucoup de malheureux, beaucoup de souffrances dans le monde, que le pain se fait rare pour tous et que l’avenir reste incertain… »

-            Oui, quoi qu’il arrive un chrétien doit rester joyeux, la vie est toujours en effet, pour lui chose belle : il n’y a pas une épreuve pas une souffrance qui ne s’inscrive en lettres d’or dans sa vie en lui permettant de se grandir et de mériter pour lui et ses frères des trésors de grâce ;

-          Joyeux il l’est puisqu’il il a l’espérance

-          Joyeux il l’est parce qu’il sait qu’il y a quelqu’un, le Christi qui l’attend, quelqu’un qui a donné sa vie pour lui

-          Joyeux il est parce qu’il sait qu’il a une mère au ciel qui veille toujours sur lui

-          Sourions donc continuellement à la vie et que notre sourire illumine un peu les cœurs sui souffrent

-          Mes amis la vie est belle malgré les peines qui nous enchainent.

Sur la référence qu’il fait à Saint Paul en écrivant «  réjouissez-vous toujours dans le seigneur, je le répète : réjouissez-vous, Ne vous inquiétez de rien » l’abbé nous demande de nous inquiéter de rien et d’être toujours joyeux, Croire en la providence...


Je dois dire que sur ces deux points nous leur avons obéi... aveuglement

 

Par aveuglement je veux dire qu’à cette époque on sentait encore les restrictions, et où  les problèmes étaient nombreux, le prêtre n’avait pas de solutions...miracle.

La réponse était toujours la même : la providence...

A nos questions, à nos problèmes, il répondait invariablement que nous devions avoir confiance, si nous croyons en la providence qui arrangeait tout.

Il avait une foi inébranlable et sans doute aussi une vision pas toujours très consciente des réalités et des difficultés dans lesquelles nous vivions.

Quand il écrivait « A tous nos grands qui rêvent de sommets incessibles, de lacs non encore asséchés… , A tous ceux qui savent apprécier les splendeurs de la nature et veulent inscrire leur nom au sommet de quelques géants pyrénéens..

Il y croyait assurément et nous entrainait avec lui

 

C’est vrai, qu’à cette colo de Gujan Mestras  qui allait de nouveau nous recevoir, nous partions très loin sur le bassin entassés dans la petite barque de Mr le Curé Deschartres et avions  beaucoup de mal pour revenir.

C’est vrai que nous allions ramasser des huitres à marée basse, non dans les parcs, mais là encore, très loin du bord et que nous avions des difficultés à revenir avec nos sacs pleins.

C’est vrai qu’à ce camp des pyrénées du pont d’espagne nous avons pris des risques énormes dont nous reparlerons.

Mais c’est vrai aussi que malgré nos peurs, et nous en avons eu de nombreuses, et nos frayeurs, nous avons toujours eu confiance et nous avons retrouvé très vite notre joie de vivre.

Le rire dans les moments faciles, et la prière dans les moments difficiles et c’est vrai qu’à cette période nous avons vécu pas mal de  ces moments dans un même temps.

 Heureusement la Providence a été avec beaucoup d’entre nous et si Michel Fugain parle d’elle dans une de ses chansons, c’est qu’elle est sans doute toujours d’actualité.

 

Dans l’éphéméride du patro nous relevons :

- 23 mars ½ finales des patros en basket  cadets battent les coqs rouges, juniors  les Vaillants de st Seurin et les séniors la Flèche

7 avril sortie en autocar à caplong et st Emilion, sortie des cœurs vaillants à Carignan

17 avril finale remportée par les juniors contre le BEC

27 avril les séniors deviennent champions Honneur et le 8 mai en match de barrage accèdent à la division excellence

26 mai : bénédiction par Mr le Curé de la colo e Gujan Mestras – excursion au Pyla

4 juin assemblée générale des JSA

 

Dans le détail on relie dans le compte rendu du foot (oct. 43- oct. 47)  4 saisons 100 matchs, 50 victoires- 7 nuls- 43 défaites, 275 buts marqués- 275 encaissés 80 joueurs utilisés.

C’est ce dernier nombre qui est impressionnant. Je ne vais pas les citer  tous, tellement certains ont été épisodiques

Bien sûr il y a eu des déceptions, des tiraillements mais aussi quelques satisfactions non négligeables. Les JSA est le seul patro du Sud-Ouest à avoir tenu en échec les champions de l’année. Les cadets de notre dame  score 1 à 1.

Les spectateurs et le grand arbitre Mr Naud nous ont en général reconnu une réelle valeur technique.

Enfin l’équipe minimes monte et le capitaine du foot poursuit son article en adressant à Mr Leyle un salut fraternel «  le basket qui sous la conduite magistrale de Mr Leyle a réalisé une très belle saison….. Le foot Ball en est fier… »

 

Sur le compte rendu du basket nous relevons  «  si toutes nos espérances ne se sont pas réalisées, nous devons néanmoins adresser tous nos remerciements à nos joueurs à quelque sport qu’ils appartiennent, pour la bonne volonté dont ils ont fait preuve durant la saison pour mener à bien l’œuvre entrepris, et toutes nos félicitations pour le parfait esprit de camaraderie qu’ils ont montrés.. Je ne terminerais pas ce petit rapport sans demander à notre comité directeur un gros effort, afin de nous donner un terrain confortable sur lequel pourrait évoluer non seulement nos 4 ou 5 équipes, mais encore nous permettre de recevoir des adversaires de valeur, capables de mener à nous un grand public, intéressé par nos démonstrations sportives.

 

Avant de poursuivre sur le basket par le compte rendu de Bernard Jussidou, je voudrai souligner le consensus qu’il y avait entre le foot et le basket où les  mêmes joueurs pratiquaient alternativement à l’un et à l’autre sport.

Nous retrouvons d’ailleurs les mêmes au théâtre ou dans les autres activités.

Cela était possible parce que le patro était constitué d’un nombre restreint d’adhérents, mais aussi parce que le patro était un groupement unitaire.

On disait que nous étions une grande famille et cela était vrai dans le sens où les joies et les peines, les malentendus, les rivalités, les disputes, les opinions divergentes, tout se passait à l’intérieur, entre nous, sous l’autorité, la bienveillance, la compréhension, des uns et des autres, dans l’intérêt commun, du prêtre qui se trouvait au centre de la communauté avec un rôle très important à jouer.

L’autre point est la demande d’un « terrain confortable »  qui peut sous-entendre que le basket prenait un virage dans le domaine sportif avec la perspective de recevoir des adversaires de « valeurs » et de mener à nous un grand public intéressé par nos démonstrations sportives »

Un dirigeant actuel ne dirait pas autre chose…

 

Poursuivons sur le basket avec Bernard Jusidou qui parle dans son article  de notre « Bébert national » doué de moyens extraordinaires genre «  fox terrier », des  terribles juniors «  la terreur des basketteurs du sud-ouest excepté des landais ». De Souquet qui se croyait suffisamment à la hauteur a eu la coupable idée de vouloir déserter St Augustin, de Barbier qui n’avait pas besoin de conseils et avait tout  à gagner en se faisant remarquer plus par son jeu que par ses cordes vocales...

 

Hélas cher Bernard, j’ai du bien te décevoir car mon comportement ne s’est guère amélioré depuis et mes cordes vocales ont posé des problèmes autant aux autres qu’à moi-même et encore maintenant je me demande pourquoi la parole prenait le devant sur le geste... enfin pas toujours, mais n’insistons pas….La force du mérite quoi !

Mais ce que tu dois savoir, c’est que j’ai souvent regretté comme toi alors, de ne pas m’être fait remarquer davantage, par mon jeu. Tous les dirigeants que j’ai eu ont pourtant fait l’impossible. Il faut croire qu’il y a des causes perdues…

 

Eté 1947

Théâtre, foot, basket, sorties des cœurs vaillants, sorties des JSA dont les comptes rendus sont dans le journal du patro. Visages  nouveaux et l’été 47 allait se terminer à la colo de Gujan Mestras et au camp du Pont d’Espagne.

 

A cette première colo de l’après-guerre dirigée par l’abbé d’Have il y avait parmi l’encadrement, Jean Conac, Henri Macé, René et Paul Tauzin qui avaient un tandem,  parmi eux bien sur Mrs Caillon et Delile. Ceux qui n’avaient plus l’âge de participer venaient les Week- ends et nous retrouvions  Lapeyre, GalbanP, Mimi Chiarra etc.

 

Nous étions les grands «  Galban, Bérard, Mercier, Les frères Moulin, Granges, Pilard etc.

Avec nous Riquet Meillon dont c’était la première colo.

Que de souvenirs... Une descente de la côte du Pyla avec Claude Bérard sur le tandem de Tauzin qui n’avait plus de freins.

Des repas où nous chantions sans arrêt et où nous mettions dans le bol de riz au lait de Riquet des nouilles ou du poisson sous le riz.

 

Des parties de pêche à la ligne dans un canal sans poissons, ou presque. Les sorties du soir où nous allions, on dirait maintenant draguer sans résultats, les inters-colos avec  les coqs ou Caudéran.

Les matchs de foot sur le « terrain d’à côté plein de trous et de bosses où l’on courait après un ballon qui n’arrivait jamais sur notre chaussure, les jeux sur le petit bout de plage que nous avions au bout du chenal, les jeux de nuit où nous avions, « les grands » enlevé un jeune de la colo de Caudéran  pour l’amener en forêt dans une cabane et où nous avons vu arriver en pleine nuit toute la colo de Caudéran pour le délivrer… avec des bâtons .

Je n’ai jamais su comment ce jeu c’était terminé.

Les réunions du soir, après la sortie où nous discutions avec l’abbé et les séminaristes. Les prières à la chapelle où nous allions souvent même dans la journée.

Tournoi de ping-pong dans le hall, Grands jeux avec des rallyes géants à travers la forêt. Nous allions chercher, nous l’avons dit, des huitres que nous mangions, certains au réveil en guise de petit déjeuner. Huitres énormes qu’il fallait manger en plusieurs fois…

 

A la cuisine il y avait Mr et Mme Galban, Mr et Mme Henry une cuisinière, la concierge de la colo avec son fils Jeannot qui travaillait chez un constructeur de bateau.

Nous avions été mettre à l’eau un gros bateau de pêche avec plusieurs pinasses et nous avions eu quelques difficultés avec les cordes...

Il y avait aussi les farces avec entre autres les lits en cathédrale ou Armand Mercier s’était réveillé le matin dans la même position que la veille avec la tête en bas. Il lui était aussi arrivé la mésaventure de se retrouver  un matin avec la moitié de la chevelure blonde.

Le lieu de rendez-vous des grands était  la chambre de René Tauzin qui faisait fonction d’infirmerie et lui d’infirmier.

 Le jeu favori était de se percer les boutons d’adolescents que nous avions et de se passer après de l’alcool à 90°. Surtout pas d’eau oxygénée disait René cette même eau qui avait sans doute servie à Armand pour le décolorer.

Il y avait aussi le lever des couleurs tous les matins, le drapeau français et le drapeau des JSA. Tradition qui a disparu, depuis déjà plusieurs années, comme les prières d’avant et d’après les repas.

Traditionnelles aussi étaient les chansons. A la claire fontaine, le Roi d’Espagne, sur la route de Dijon, sur la route de Louviers, le chameau etc...

René Tauzin en avait appris une nouvelle intitulée Ménélik qui lui resta après comme surnom.

Nous avions aussi la notion du pêché et de l’interdit. Je me souviens de ce dimanche matin où nous avons mangé du sucre en nous levant et où nous avions demandé à l’abbé si malgré cela nous pourrions communier.

 

Dans nos centres de vacances actuels, on ne dit plus colonie, il ne reste rien de ces quotidiens, des valeurs, de la rigueur, des chansons de cette époque. Plus de prières ni de messe à la colo. Tout juste le passage d’un prêtre.

Plus de chansons on écoute des disques... tant d’autres choses passent...

Mais personnellement je regrette tout cela.

La colo était un moment de vie très important et la continuité de nos activités du patro. Un temps fort que nous vivions ensemble nuit et jour, et quand nous n’avons plus eu l’âge d’être colon nous prenions le train pour aller passer le week-end à Gujan.

De tous ces merveilleux souvenirs il en est un qui m’est plus cher c’est la première communion de mon cousin Pilard dans cette colo.

Il n’avait pas eu la possibilité de suivre entièrement les trois années de catéchisme et c’est l’abbé qui pendant la colo, avait complété son savoir pour arriver à cet événement que nous avons vécu avec une grande ferveur et beaucoup de bonheur.

 

De la colo, dont nous aurons l’occasion de reparler, passons à ce camp du pont d’Espagne où nous allions nous retrouver, à quelques éléments près, les mêmes que l’année précédente à Gripp.

Que dire de ce camp marqué par l’accident survenu à Michel Moulin, qui comparativement à Gripp, il a été plus pluvieux, plus froid et différent sous bien des aspects.

Je me souviens de l’une de ces journées de pluie où nous avons joué au "bertole " pendant de longues heures et où Jean Frotté était avec nous. (A quelle occasion ?) Avec en soirée un orage énorme ou le bruit du tonnerre était répercuté par les montagnes environnantes.

Je crois que nous avions eu tous peur cette nuit-là et certains avaient bu beaucoup de rhum et vidé leur gourdes plus celles des autres.

Froid aussi, et nous nous lavions un peu la figure le matin, le reste du corps était totalement ignoré. Je suis certain de na pas avoir quitté mes mêmes  vêtements de tout le camp ou presque.

Différent par les excursions plus longues, plus belles, plus dangereuses aussi.

Une, la vallée de Marcadau, je crois, où nous avions marché toute la journée en trouvant de temps à autre des carcasses de vaches et de moutons.

La beauté avec la sortie du pont d’Espagne au lac de Gaube sur des sentiers étroits que la mère de l’abbé d’Have, pourtant assez âgée, empruntait chaque année.

Le danger avec cette accession d’un Pic après le repas.  Nous étions partis sans trop savoir où nous allions,  et j’allais donc comme d’habitude partir sans équipement.

C’est au cours de la montée que Michel Moulin nous abandonna en prétextant qu’il revenait en arrière chercher des espadrilles.

Nous ne l’avons pas revu et nous étions persuadés qu’il était resté au camp.

L’accession se poursuivait et le chemin devenait plus aride, les difficultés plus nombreuses. Il se faisait tard et nous n’apercevions toujours pas le sommet. Il est arrivé le moment où il était plus dangereux de descendre que de monter et nous étions dans l’obligation de poursuivre... jusqu’à cette plate forme où nous avons fait halte et fait le point.

Tout au fond et très loin on apercevait les lumières de Cauterets sans doute et nous étions bloqués, dans l’impossibilité de descendre mais aussi de monter.

Nous avions peur et je me souviens qu’avec Claude Bérard on allait très souvent au petit coin... façon de parler.

Bien entendu c’est René Tauzin qui a pris ses responsabilités en escaladant les rochers pour aller reconnaitre le terrain.

Nous pouvions poursuivre le plus difficile étant de passer l’endroit où nous étions bloqués. Avec l’aide des bâtons que nous avions avec nous, nous sommes arrivés à nous hisser et à nous sortir de ce piège.

Quelques temps après on commençait la descente en pleine nuit avec seulement quelques lampes de poche, une devant, une au milieu et une derrière. Au milieu des sapins, on marchait tout doucement en tâtant le terrain avec nos bâtons.

Doit-on préciser que nous avions très peur.

Enfin la route est apparue et nous pouvions remonter au camp où nos premières paroles furent de demander si Michel était là.

Pas de Michel, panique générale. Appel à l’armée, qui aussitôt envoyait un groupe à sa recherche. Tauzin repartait ainsi que Claude Bérard. Ils ont retrouvé Michel le matin au pied d’un éboulé de pierre avec la colonne vertébrale brisée...

Transporté à l’hôpital de Lourdes Michel a subi des opérations mais n’a jamais retrouvé l’usage de ses jambes.

Le camp se terminait de façon tragique et l’abbé d’Have fut remplacé par l’abbé Haver land.

 

1947-1947

La saison sportive allait reprendre ses droits et notre équipe juniors recommençait les entrainements sous la direction de Guy Maisonneuve.

A la maison communale le mardi soir en même temps que nous s’entrainait le S.A. Bordelais avec Robert Burges qui allait aussi le jeudi salle Simiot.

Nous étions assez souvent invités pour jouer contre cette équipe séniors et il est certain que nous avons beaucoup appris durant cette période.

Nous ne rêvions qu’au basket et nous nous entrainions sérieusement pour assimiler les tactiques de Guy, et de matchs gagnés en matchs gagnés nous sommes arrivés jusqu’au ½ finales de la coupe de France FFBB.

Un événement à Saint Augustin d’autant plus que cette rencontre aurait lieu à Antibes- Juan les pins. La côte d’azur pour nos dix-huit ans…

Branle-bas chez nos dirigeants, nos supporters et c’est ainsi que nous étions une bonne trentaine pour effectuer ce lointain déplacement.

Tout était merveilleux, les palmiers, les jardins, les palaces, les énormes voitures américaines, la visite de Monaco, la mer, la plage de juan, le port d’Antibes... nous nous prenions en photo partout. Devant les palaces, les hôtels, les jardins, les voitures, et sans doute durant toute cette journée du samedi nous n’avons pas beaucoup pensé au match.

Réveil le dimanche matin par notre entraineur qui avait tout préparé minutieusement au point d’avoir chacun la photo de notre adversaire direct…. Mais ce n’était pas encore l’heure et nous avions encore le désir de voir. Rebalade dans les rues d’Antibes où il y avait une course de garçons de café. Repas sportif et l’heure du match est arrivée.

Terrain en plein air, inondé de soleil avec des adversaires dont plusieurs étaient internationaux, beaucoup de monde aussi. Présentation des équipes où nous étions déjà battus en taille.

Aux JSA seuls Henri Souquet et Ruffat et encore ! pouvaient rivaliser, les autres Galban, Frotté, Mercier, Charles, Leyle  et moi ne dépassions pas les 1.75m.

Battus nous l’avons été aussi en technique où (Hiledjais) se mettait le ballon derrière le dos et partait à droite ou à gauche en laissant sur place son défenseur, qui je crois bien était Jean Frotté, pourtant très bon joueur lui aussi puisque c’est cette année-là que Jeannot a été international junior.

Le premier international des JSA.

Notre défaite se chiffra par un écart de 10 points ce qui était une performance face aux futurs champions de France, sur leur terrain, dans des conditions idéales pour … le loisir.

Retour le lundi, où nous avons voyagé dans un train bondé depuis Marseille. Beaucoup d’entre nous ont accompli le trajet, debouts ou couchés dans les couloirs, mais toujours dans la joie et l’humour. Humour avec René Paradol qui disait à chaque réveil et ils étaient nombreux «  je vais faire mon petit lit » et il prenait sa petite boite ou coffret d’œillets que chacun avait ramené de ce déplacement qui a été pour tous les jeunes que nous étions alors et pour les adultes qui nous ont accompagnés, historique ;...

Le second déplacement que je qualifierais d’historique aussi, aura lieu à Paris quelques années plus tard. Nous en reparlerons.

 

Adhérents 47/48

Foot

Séniors  Adam-Bellecule-Bérard-Bernard-Brousse-Comte G& M-Courrier-Ducos-Lasserre- Lima- Recurt- Richard- Mecker- Daviaud- Bidon- Saintourens

Minimes : Andrieu-Artaut-Brocas-Desbordes J,C,A - Fortage-Guinard-Laborde-Lacoste-Taverne-Stromas-Loumagne-Lardiller- Blan-Jacquet-Henry-Poisson-Perrot-Ricarrere-Robert-Rochy-Taillade-TamponBarthel-Dupuy

Basket

Séniors : Florent-Gaillardo-Gombeau-Lapeyre-Leglise-Mitteau-Paradol-Perchicot-Riviere-Jusidou

Juniors : Galban-Barbier-Frotté-Souquet-Mercier-Leyle J&R-Grange-Charles

Cadets : Albert-Pilard-Panaget-Ancelin-Gonthier-Gibeaut

Minimes : Anglade-Benoit-Capeyron-Guillebauf-Lafargue-Milhac-Pionnier-Simonet

 

Pendant que le basket, avec une équipe ½ finaliste de la coupe de France et un international, consolidait ses positions, les autres activités progressaient aussi. Le théâtre avec le concert artistique du 5 décembre 48 où l’on trouva sur le programme les acteurs – Paradol- Hureau- Leyle- Barbier- Mercier pris dans «  les enfants de misère » Dupouey- Rocut, le sacristan Lafranque sans lequel nous aurions joué sans décors, Authie, Ririx, Mercier de nouveau et Khéres avec comme présentateur « mymy » alias Barthélémy Chiasma

Sur ce programme on trouve aussi «  les petits chanteurs de St Augustin », création de l’abbé Haverland.

Parmi eux  de futurs sportifs qui avaient de la voix. Solistes comme Michel Léglise ou Jeannot Lasserre, Choristes comme Charles Touton et bien d’autres.

 

Eté 1949

 

L’été 49 est arrivé et la colo, sous la direction de l’abbé Haverland, reprit ses droits.

Colo marquée surtout par les tragiques incendies de forêt du mois d’août où nous avons vu le bassin devenir tout noir et le soleil disparaitre en plein après-midi. Quand cela est arrivé nous étions quelques-uns au milieu de l’eau dans la barque du curé Deschartres et il tombait du ciel de la cendre et des brindilles. Nous avons ce soir-là beaucoup prié.

 

Saison 49/50

 

Adhérents  foot

Manager Ducos accompagnateurs Caillon- Chiama

Séniors : Ducos-Richard-Riviere-Hureau-Lasserre-Bellecule-Lima-Recurt-Bordas-Ancelin-Galban-Berard-Chiama-

Minimes : Henry-Andrieu-Anglade-Artaut-Bernard-Bittard-Desbordes-Gratias-Guinard-Jacquet-Lavaud-Pilard-Pionnier-Many- Accompagnateurs Henry et Anglade

Basket

Séniors  Albert – Arricau-Barbier-Charles-Deïs- Delbosc-Gombeaud-Lapeyre-Léglise-Leyle J,R,P- Maisonneuve-Mitteau-Prades-Brousse  Dirigeants : LeyleR manager Maysonneuve G

Juniors : Crampe- Frotté André-Lespiaucq-Mercier-Panaget-Pery-Laguillaumie

Cadets : Benoit-Capdeviolle-Duluc-Laffargue-Lauga-Marquais-Meynardie-Milhac-Pasquet-Poisson-Vidal

Minimes Manique et Perissol

A signaler le retour de Gilbert Prades et la venue de Pierre Leyle qui allait tenir par la suite un grand rôle au patro.

 

Une autre colo, une autre saison sportive, un autre directeur aussi.

 

L’abbé Senié remplaçait l’abbé Haverland et nous allions avoir avec lui de nouveau des réunions chaque mercredi soir où nous discutions tous ensembles de problèmes spécifiques au patro, mais aussi de bien d’autres.

L’abbé Senié était, nous dirions de nos jours, un culturel et comme Haverland, le sport n’était pas son domaine.

N’empêche, il était capable de discuter de tout, avait des points de vue très stricts sur toutes les choses et il arrivait parfois qu’avec quelques anciens, certaines discussions prenaient de l’amplitude…

 

De l’année sportive 49/50 il reste peu de traces si ce n’est la progression de l’équipe séniors de basket avec l’accession en promotion en 47, en honneur en 48 et en excellence en 49.

Nous étions, notre groupe, devenus séniors et juniors avec quelques anciens. Maisonneuve, Léglise Gérard, Gombaud.

 

Je crois bien que c’est à cette période que se situe le déplacement en coupe de France à Trementines.

Mr Leyle avait dit que nous coucherions chez l’habitant et j’avais demandé en pleine réunion qui était ce monsieur.

Autre anecdote sur ce même déplacement où nous couchions avec l’ami René Paradol.

Nous sommes arrivés le soir après le repas chez justement l’un de ces habitants avec une crise de rire » énorme comme nous en avions surement tous les deux. Nous avons été incapables de sortir un mot de toute la soirée. Nous avons été au WC, qui était commun à plusieurs maisons, dans un coin et n’avons cessé de rire jusqu’à notre coucher sans pouvoir articuler une parole.

Nous nous sommes bien entendu excuser au matin où nous avons eu droit après le petit déjeuner, à un verre d’alcool... coutume exigée.

 

Le foot continuait à utiliser un grand nombre de joueurs en séniors et présentait des équipes de jeunes. De nouveaux dirigeants dans cette section ainsi qu’au patro. Mr et Mme Anglade au théâtre, Mr Bernard chez les anciens

 

Saison  1950/1951

 

Puis est arrivée la saison 50/51 ainsi que l’abbé Bos en remplacement de l’abbé Senié qui n’avait qu’une apparition parmi nous.

 

Sur les notes de l’abbé Bos arrivé le 1er novembre on relève un concert aux JSA avec théâtre sous la direction de Mr et Mme Anglade avec un bénéfice de 23.000F.

Puis le 23 janvier 51 la journée du patro avec messe à 9h et la réunion générale à 10h avec des élections. Je crois que c’est à cette assemblée générale que Mr Chiama est devenu Président des JSA en remplacement de docteur Duviau.

 

 Sur le compte rendu de Gérard Léglise faisant fonction de secrétaire, on peut lire

«  Foot : les séniors n’ont pu se maintenir en ligue du sud-ouest, Les membres de cette équipe ne peuvent plus jouer qu’en URPSO du fait de l’appartenance d’une majorité de joueurs à d’autres clubs de Bordeaux. Il leur sera demandé un changement total d’attitude pour la saison 51/52.

Equipe Juniors : Les 5 membres de l’équipe, aux licences litigieuses sont évidemment trop peu pour faire une équipe... mais ils doivent continuer à s’entrainer et sont invités à encadrer et entrainer les cadets et minimes

Equipe cadets : Engagée en ligue elle n’a pu continuer sa rotation, aussi elle doit terminer la saison en matchs amicaux

Equipe minimes : l’esprit d’équipe et très peu marqué chez certains jeunes... mais après avoir encaissés quelques départs ils n’ont pas perdus courage

Conclusion : le foot cette année est en pleine réorganisation... les malentendus, les contretemps, les situations fausses, seront, nous le souhaitons, rapidement réglés et nous comptons avec la rentrée d’anciens et une direction affermie, arrivés pour la saison prochaine à des résultats transcendants.

Basket : Après une ascension ultra rapide e nos équipes, la saison dernière 49/50 nous a donné quelques inquiétudes du fait du départ au service militaire de six joueurs «  Frotté, Galban, Leyle, Panaget, Paradol et Souquet »

Il fallait coûte que coûte pousser jusqu’au sacrifice toutes les bonnes volontés et faire abstraction de toute personnalité pour se consacrer au patro. Pas un seul n’a reculé et c’est fièrement que nous avons terminé tous nos championnats à des places d’honneur avec l’accession du dernier échelon, l’excellence côte d’argent. Les résultats obtenus, nous firent prendre confiance pour la saison 50/51

Conclusion : Si nos succès sportifs peuvent nous réjouir, nous devons être également heureux et fiers de l’état d’esprit qui règne parmi tous nos éléments. Plus que de la camaraderie les unit, c’est une véritable amitié et si, depuis 1945 nous avons pu enregistrer avec joie vingt rentrées nous n’avons à regretter que deux départs que nous espérons provisoires.

Pelote basque : Trois équipes engagées dans le championnat des patros. Les séniors, Claude Bérard et Bernard André remportent le titre en battant les coqs rouges par 45 à 30

Athlétisme : Il ne nous a pas été permis de former une équipe mais il y a  eu des engagements individuels. A noter la remarquable tenue de Claude Pasquet dans le 300 mètres. Il a terminé 1er en finale.

Théâtre : notre groupe artistique, nous a donné des séances de belle tenue grâce au dévouement de Mr Anglade ainsi qu’à M Lafranque notre artiste peintre et à Mrs Bernard, Khérés, Lascaze, Romain dévoués, inconnus mais combien actifs.

 

---pages manquantes

 

Cinéma : il a été décidé de changer notre 16 mm par un 35 identique à ceux des grandes salles. Quant aux services imposés par la marche du cinéma, ils sont depuis quelques temps supportés par les jeunes

Repas de fin d’année : Très bon repas avec une ambiance amicale et de bon goût. Cependant il ne se termina pas pour certain comme il eut été souhaitable...

Manécanterie : Mr L’abbé étant surchargé de travail c’est le père Berchten directeur des petits chanteurs antoniens qui assurera les répétitions

Sortie du jeudi : Le patronage laïc faisant les jeudi après-midi une séance de cinéma parlant et un goûter pour la somme invraisemblable de 10francs, les jeunes petit à petit risquaient de ne plus fréquenter le patro. Pour remédier à cet état de chose, tous les jeudis après-midi nous organisons une sortie en autocar. Je crois que le résultat est concluant.

Enfants de chœur Ce n’est pas le nombre qui doit primer mais la qualité…

Journal : l’équipe Maisonneuve, Jusidou, Florent, Belleculé, Lapeyre vient de se charger de la rédaction de notre journal. Il parait que le premier numéro sortira très bientôt.

Goudronnage de la cour : Ce projet va pouvoir se réaliser d’ici la fin de la saison

Conclusion

Depuis quelques temps on entend dire assez souvent : il manque de cadres... entre les jeunes et les anciens, il manque une classe. Beaucoup ont reculé devant les charges et les sacrifices que leur seraient demandés. Et ils se sont abstenus ; ils ont bien fait… cependant je pense aussi que lorsqu’on possède une base chrétienne et un tantinet d’esprit patro(le vrai) on est capable de se donner davantage. Je terminerais en demandant aux jeunes anciens d’y réfléchir un peu plus qu’à l’ordinaire. C’est une question primordiale.

 

Après les notes de l’abbé Bos et les extraits de compte rendu de Gérard Léglise relevons quelques phrases sur le bulletin trimestriel des JSA n1

 

Le mot de l’abbé : Et toi d’abord, cher petit cœur vaillant, cher petit chanteur ou cher petit clerc.. Je viens te dire, sois fidèle à ton patro et à ton idéal de jeune chrétien... Que sera ta vie ? Belle généreuse pleine d’amour de Dieu et de tes frères ou au contraire, vide égoïste, médiocre ?  Le Patro est là pour t’aider à prendre la route qui monte…  Et toi cher grand... tu es changeant, instable, violent dur parfois pour ceux qui te veulent le plus de bien... toi plus que les autres sois plus fidèle à ton patro. Sache te lever plus tôt le dimanche pour venir offrir ta semaine au Christ qui te veut beau pur et fort… Et toi cher ancien... tu sais trop ce que tu dois le patro... pour aider les plus jeunes à découvrir ce trésor d’amitié fraternelle de joie saine de générosité, reste fidèle, aime les jeunes. Donne leur ton amitié, ton dévouement.  Qui que tu sois dis-toi que tu es irremplaçable. Si tu n’es pas là il y aura un vide, mais si tu t’obliges à être là à chaque fois, aimer les autres, quelle force !

Volley Avis à tous les jeunes que ce sport intéresse de se faire inscrire à Mr Leyle, Nous espérons que ce sport, nouveau pour nous, vaudra un fleuron de plus au patro.

Ping-Pong : Préparez raquettes- stop- table en vue – stop

Pelote basque

Nous espérons faire aussi bien que l’année dernière car n’oublions pas le succès de Bérard, Barbier, Laguillaumie

Loisirs Bridge : Appel à nos professeurs, vous les connaissez tous, il y en a pour tous les goûts : les calmes «  pompom (Marc Lapeyre) Paradol, les râleurs Riquet (Henri Meillon) coco (Claude Barbier), les scientifiques Maisonneuve et l’indispensable Gonzales le penseur.

Pelote et Rami : intenses activités des acharnés sous la tutelle de Mr Bernard. Nous remarquons particulièrement les désormais Lagoffun, Gratias, poisson, Meynardie,Laguillaumie, Milhac …

Baby-foot : l’entrainement bat son plein, puisque le mois dernier 800 parties de foot ont été disputées...

Billard pour tous progrès, une seule adresse, le maître queue diplômé Mr Brousse

Les cœurs vaillants ; ils sont  maintenant 80 le jeudi après-midi avec l’abbé  encadré de deux acolytes, les abbés Macé et Banquet, deux grands chefs Guy Berges et Claude Clisson ayant sous leurs ordres les chefs d’équipes  et derrière chacun d’eux 7 ou 8 garçons ardents... oh oui !  et disciplinés- hum !

Au retour, dans la cour du patro, rassemblement impeccable pour que Mr L’abbé tire les leçons du jeu, école de loyauté, de discipline, de service… un dernier cri !   Le sourire... toujours très unis, tous frères.

Petits chanteurs

Des nouveaux, 4 et 5 voix mixtes, cela représente beaucoup de travail et de patience

Petits clercs 40 inscrits, 30 à 35 présents chaque dimanche à la messe... bravo ils ont compris la beauté du service de Dieu.

Activités : repas du 31 décembre : ambiance de franche gaieté quoique certains éléments tapageurs….

Schola

Les murs du foyer tremblent sous la voix de nos ténors Lagoffun, Duluc, Florent... mais s’écroulent presque sous le souffle puissant de Guy Meynardie

Messe pascale : il faut prouver aux autres que nous ne sommes pas que des sportifs, mais des sportifs chrétiens

Pour pâques le patro organise une sortie à Langoiran où l’équipe première de basket disputera le tournoi des grands vins. Mr L’abbé organise pour les jeunes de 14-18ans un séjour à Laruns.

Militaire : Jammes à Sète- Albert à Rueil Malmaison-Lafargue à Hourtin Galban à Tours et Mercier

Les globes trotter

Chiama à Rabat(Maroc) Lima au Brésil Jean et Lucien Seï de retour d’Indochine en partance pour l’Allemagne

Carnet Rose

Sylvianne Galban – Béatrice Léglise- Martine Florent- Marie-Christine Gonzales – Marie Paule Galtier- Christine Gombaud …  mauvaise période pour l’avenir du patro !!!

 

Rappelons qu’à cette époque le patro n’était pas mixte.

Dernières informations :

Une nomination royale a eu lieu ces jours derniers pour un dénommé Gérard Lagoffun. Prince de la glacière, en qualité de beau garçon…

Dernière heure

Demi-finale côte d’argent basket

La partie débute par une domination très nette des jeunes au jeu rapide, incisif, massif efficace... on assista alors de la part des JSA, à une démonstration de basket de très belle qualité... le spectacle se termine sur le résultat JSA  Bouscat 33

Toute l’équipe est à féliciter, je dis bien l’équipe, car en cette soirée, c’est bien sa cohésion qui fit sa force principale. Les joueurs étaient tous en bonne forme et certains firent des merveilles... Gérard Léglise...

 

1951-1952

 

De cette période, si  je n’ai guère de souvenirs précis sur l’évolution du patro, j’étais sans doute déjà polarisé par le basket. Je me rappelle certains faits.

J’avais pris l’entrainement de l’équipe première de basket à la suite d’un désaccord avec Guy Maisonneuve, que j’avais présenté ce cette façon à une réunion du mercredi soir.

«  Quand un couple ne s’entend plus il divorce.. »  Ce qui avait occasionné quelques rires et une mise au point de l’abbé me disant «  que le mot couple n’était pas tout à fait celui qui convenait et que le divorce était interdit par l’église »

J’étais donc devenu l’entraineur de cette équipe en 1951, et c’est en 1952 à Toulouse sous la direction de Jacques Perier  un des joueurs français les plus côtés que j’allais effectuer en compagnie de Christian Beauxis et de Francis Duluc mon premier stage. Il y en aura bien d’autres après…

 

A ce stage en plein mois de juillet où il faisait une très forte chaleur, nous commencions à 5 heures du matin pour ne pas travailler les après-midi.

Nous logions dans les baraquements du CREPS de Lespinet et ne dormions que très peu à cause de deux joueurs de la Flèche. Lalague et Lafitte qui jouaient à la pétanque une grande partie de la nuit sur le plancher.

Néanmoins, nous avons eu notre diplôme d’entraineur premier degré dans des conditions particulières ou nous apprenions entre deux sommeils…

 

Prendre la responsabilité d’une équipe quand on a 22 ans que l’on est un de ces joueurs qui d’après Gérard  se dit Crack, que l’on a mauvais caractère et bien d’autres défauts, n’est pas chose facile.

Si comme certains le disent, nous avons en nous un personnage double, dans mon cas j’étais très différent hors et sur le terrain.

Dans le match j’étais râleur, violent, acceptait difficilement la défaite, la faute d’un partenaire et encore  moins d’un adversaire, criant continuellement sur les uns ou les autres... j’étais insupportable

Les autres, ils étaient entiers, coléreux, acceptaient difficilement la défaite, la faute du partenaire et encore moins une faute ou un geste malheureux d’un adversaire... ils étaient insupportables !

Alors avec tous ces défauts il faut croire que nous avions quelques qualités non seulement physiques mais aussi morales pour être restés si longtemps ensemble et pour avoir effectué le parcours qui a été pour nous tous une si belle aventure.

Il est vrai que s’il y a eu des changements par rapport au premier groupe l’ossature est restée avec les joueurs Souquet, Frotté qui après avoir signé une année au SAB  est vite revenu, Jean Leyle, Mercier, Albert avec le même entourage, Riquet Meillon, René Paradol, Gérard Léglise et bien d’autres.

 C’est sous cette époque que Roger Leyle commença à prendre un peu de recul par rapport à l’équipe.

Il est vrai aussi que nous avons continué à vivre très souvent ensemble en dehors du basket. Dès les premiers beaux jours nous allions à la pêche sur le lac de Lacanau au Moutchic, à Sanguinet, à Biscarosse, avec les voitures de Mr Meillon et Jean Frotté, et nous avions été sans doute parmi les premiers à fréquenter à Longuarisse ce restaurant perdu au fond des bois, mais au bord du lac, où nous avons passé des dimanches inoubliables.

Et partout où nous allions, seul ou en groupe, le ballon de basket suivait.

 

Je me souviens d’un été à Lourdes, où nous allions faire la « saison » avec Mr et Mme Meillon, Riquet et moi.

Nous allions travailler sur place et avec les outils il y avait le ballon. Riquet avait une moto 125 Peugeot et nous allions le dimanche en sortie et c’est au cours de l’une d’elle que nous avions été rendre visite aux Leyle qui participaient à un camp de vacances sous tentes de l’Huilerie bordelaise au col d’Aubisque.

Le soir quand le travail le permettait Riquet m’amenait m’entrainer au basket.

Et il en était ainsi même pendant les vacances que nous passions à Biarritz chez la grand-mère de Riquet. J’allais m’entrainer sur le terrain des Goélands ou à Aguilera.

Ceci ajoutait à cela, faisait que si parfois nous étions « caractériels » avec les nuances qui s’imposent, nous étions capables aussi de vivre dans un climat d’amitié et même de fraternité pour certains d’entre nous.

Je crois qu’il fallait préciser  tout cela pour comprendre la suite et les différents événements qui se sont passés au patro.

 

1952/1953

 

Nous reprenons les notes de l’abbé Bos à la fin de cette année 1952 et au départ de 1953

Dimanche 18 octobre – messe de rentrée du patro – 70 présents allocution de l’abbé TRAVERSAY Très bien.

Messe de minuit lamentable 20 présents

23 janvier 1953 assemblée générale : Docteur Defornel élu Président  Vices Présidents  Leyle et Jusidou, Secrétaire -Gérard Léglise, Trésorier – Andrieux- Membres Leyle, Chiama, Meillon, Barbier.

Des contradictions à ce niveau où l’abbé croit que Mr Leyle sort et nous le retrouvons dans les membres. Il en est de même de Mr Chiama qui n’était pas dans le dernier Conseil d’administration

Mercredi 14 février : incident regrettable, critiques injustes contre l’organisation par Abbé pas aidé malgré ses demandes

6 au 10 avril camp de paques à Laruns 21 participants

16-17 mai pèlerinage à Lourdes 20 participants

JSA Basket champions côte d’argent

24 mai (pentecôte) tournoi de Gauriac

2-31 juillet colo à Gujan 55 participants dont 20 paroissiens.

Prenons maintenant le compte rendu moral de Gérard Léglise  Assemblée Générale du 25 janvier 1953

.. Parlons tout d’abord de nos réalisations de 1952... C’est de bonne propagande

-          Stage de basket, il nous a permis la formation de trois entraineurs dont un diplômé

-          Equipe féminine de basket, qui après des avis bien contradictoires sur sa formation, nous donne entière satisfaction tant sur le point de vue moral que sportif

-          Goudronnage de la cour. Après de nombreuses discussions, des avis partagés, des devis tous différents, des travaux exécutés et ré exécutés, nous avons maintenant quelque chose de bien cependant je crois que lorsque le travail est terminé avant de juger et critiquer on pourrait remercier.

-          Lorsque l’on regarde le patro d’une manière mathématique 220 membres- 130 sportifs dont 3 équipes de foot- 9 de basket, un budget de 600000francs, on dit c’est un grand patro. Mais lorsqu’à la suite de diverses manifestations on a la possibilité de dégager de cette masse le véritable patro, le patro chrétien, on a l’impression que ça sonne creux.

-          Les joueurs anciens le sentaient et sur l’initiative de Mr L’abbé nous nous sommes réunis dimanche pour mettre en commun nos opinions. Après avoir dit que le patro était une grande famille, animée d’un esprit d’amitié, de charité de courtoisie de serviabilité de correction nous nous sommes quittés sans prendre de résolutions, mais en ayant dans le cœur le désir de faire quelque chose, pour que cela change. Je vous en prie que tout ce que nous avons dit ne soit pas selon le mot à la mode du « blablas » mais qu’il en résulte des actes. Oh pas extraordinaires ni héroïques encore moins tapageurs, mais tous petits de manière que les uns ajoutés aux autres puissent créer un nouvel état d’esprit. Car ne l’oublions pas, et ce sera ma conclusion, le patro ne sera que ce que nous le ferons

 

De cette année 1953 les grands événements ont été :

-          L’apparition des féminines au patro qui constitua un virage important, même s’il existe un patro de filles à part des JSA, même si ces demoiselles ou ces dames ne sont pas encore considérées au même titre que les masculins, la mixité prend place aux JSA.

-          Le goudronnage de la cour qui va permettre des entrainements et des matchs plus sérieux avec des coupes de fin de saison devant un public relativement nombreux.

-          L’augmentation continuelle des adhérents qui de 20 sont passés à 150 pour être 220 en cette année 1953.

 

A ces événements s’ajoute pour mon compte personnel mon élection au conseil d’administration avec le docteur Defornel et Pierre Leyle

Ce tiers sortant allait être présenté et  réélu durant plus de 20 ans aux membres des JSA avec le docteur DeFornel à la Présidence.

 

J’allais aussi effectuer mon second stage d’entraineur 2ème degré à Dinard du 16 au 29 juillet 1953, toujours avec Jacques Perrier avec les appréciations suivantes «  qualités physiques : bonnes, connaissances techniques : bonnes – valeur générale : doit travailler sa pédagogie pratique- aurait dû mieux faire

Résultat obtenu : refusé au diplôme d’éducateur 2ème degré

Si je n’ai pas gardé un trop mauvais souvenir de cet échec, encore que sur le moment, j’avais trouvé avec tous mes camarades, ce résultat injuste, c’est que mon mariage avec Micheline Déo allait avoir lieu le mois suivant à la date du 29 août.

Je savais aussi que mon manque d’instruction était un handicap certain et quand j’avais à présenter un devoir ou une leçon au tableau noir devant tout le monde, j’étais paniqué et je retrouverai la même situation plusieurs années après à un stage national de la FFBB.

Néanmoins mon orgueil avait dû en prendre un coup et cela  m’a sans doute fait comprendre qu’il fallait que je travaille beaucoup …

Depuis je n’ai jamais cessé de lire d’apprendre, de faire des stages. Je voulais devenir entraineur non seulement pour moi mais surtout pour le patro et pour l’équipe.

 

Cette équipe qui se composait en cette saison 52-53 de Mercier, Gonzalez, Duluc, Beauxis, frotté, Beauxis, Souquet, Barbier, avec une participation de quelques semaines d’un parisien Marielle, de Jeannot Leyle, de Meynardie et René Albert.

Le classement des marqueurs à la fin de la saison était suivant :

-          Souquet 642 points, Ch. Beauxis 628, Frotté 288, Barbier 279, Cl Beauxis 192, Gonzales 50- Mercier 37.

 

A cette époque les scores variaient beaucoup selon que nous jouions dehors ou en salle. On relève un score de 36 à 32  contre la flèche, 72 à 60 contre l’ASPTT, 103 à 39 contre St Michel Montaigne et 109 à 69 contre Gauriac.

C’était aussi qu’en ce mois d’avril nous avons reçu les champions de France de L’AS Villeurbanne qui faisaient étape à Bordeaux de retour de Madrid où ils avaient disputé la coupe latine.

Nous avons perdu devant cette prestigieuse équipe sur le score de 59-51. Souquet avait été le meilleur marqueur du match avec 19 points devant le lyonnais Sturla 17 points. Puis Beauxis 16 points et … Barbier 8 points se trouvait à égalité de points marqués avec le capitaine de l’équipe de France André Buffiere.

En ce même mois d’avril, la sélection de côte d’argent, où les JSA, Beauxis, Souquet, Barbier opéraient avec Claude Laurent qui jouait au BEC mais quelques années plus tard aux JSA, recevait le Royal IV de Bruxelles en match international. La sélection avait perdu 56 à 52 et Laurent fut le meilleur marqueur de cette  équipe avec 13 points devant Souquet 11 point et Beauxis 10 points.

 

Des coupes aussi avec celle organisée par le SBUC et notre ami Guy Hautin, membre de notre commission de basket actuel, avec la participation des équipes de division nationale Toulouse et Caraman où opérait l’international bertorelle. Les JSA avaient remporté cette coupe André Samenayre comme ils allaient être vainqueur de la coupe de Gironde en battant le SBUC en finale, du tournoi de Gauriac et remporter de nouveau le titre de champion de la côte d’argent en battant l’US Périgueux par 64-56.

A noter qu’à Périgueux opérait l’américain Tucker très bon joueur et un des premiers américains que le basket français allait employer… Depuis il y en a eu bien d’autres…

Notons aussi que les tournois, comme les coupes, avaient des participants renommés. Aussi à Gauriac les finalistes de championnat de Paris, les nationaux de championnat et Internationaux Lesmayoux, Chalifour, Girardot, Treuil qui avaient joués contre les cadets de Chalosse de Gaujacq qui venaient  de défrayer les chroniques sportives en devenant ½ finalistes de la coupe de France et en remplissant les arènes de Mont de Marsan.

 

1953/1954

 

Nous étions de nouveau prêts pour  commence la saison 53/54 qui commençait au patro par un concert et une séance de cinéma les 5 et 6 décembre.

 

Le 17 janvier la paroisse voyait arrivé Mr le curé Gave qui était présenté aux JSA le 24 janvier devant plus de 100 personnes.

C’est bien entendu Gérard Léglise qui faisait le discours dont  nous relevons ces quelques extraits

Mr le curé, Nous vous prions de nous excuser du peu de « pompe » si l’on peut s’exprimer ainsi, avec laquelle nous vous recevons, mais ici nous n’en avons pas l’habitude…. Il y a déjà pas mal de temps que l’on nous avait parlé de vous. Non il ne vient pas, s’il vient. Il est jeune, ardent, actif, énergique, le pasteur rêvé et que l’on espérait... depuis longtemps.

Quant à nous jeunes de St Augustin permettez-moi de vous dire en quelques mots ce que nous sommes… Des anciens très dévoués et toujours prêts à rendre service… Ce sont aussi les champions de la belote et de la coinche... des jeunes anciens très sympathiques , comme chrétiens assez tièdes mais capables de faire de grandes choses… entre anciens et jeunes, la guerre a fait un trou et l’équilibre est très difficile à rétablir.

Parmi ces grands, beaucoup de sportifs, et quand je dis grands, je suis forcé de penser à notre équipe  première de basket… enfin les jeunes notre avenir… la patro du jeudi….

D’autres par contre pris par la vie du patro, viennent grossir les rangs, des enfants de chœur et des clercs ainsi que des équipes sportives. Cher Mr le Curé, vous arrivez au patro, et vous trouvez une chapelle, un foyer accueillant, une cour goudronnée, un terrain de basket éclairé, 200 membres, un budget dépassant le million. Vous allez dire c’est un grand patro. De cœur oui, mais ce cœur bat difficilement parce qu’il est enserré dans un corps, trop étroit. Car imaginez-vous Mr le curé que ce foyer accueillant est le même pour les jeunes de 6 ans et les anciens de 70 ans, le même pour ceux qui veulent lire que ceux qui veulent jouer au foot de table, au bridge, à la belote aux échecs, que pour les petits gars qui y viennent pour faire du bruit et qu’en plus de tout cela il sert de salle de réunion et des vestiaires.

Que la cour goudronnée pour les gosses du patro est aussi le terrain de basket le dimanche, le terrain d’entrainement presque tous les soirs, la cour de récréation de l’école libre tous les jours de classe. Que la chapelle qui sert le dimanche à la messe du patro, sert à part cette matinée, comme salle de catéchisme de préau lorsqu’il fait mauvais temps, de salle de répétition pour la schola, de coulisse quand il y a théâtre.

Bien sûr, intérieurement vous souriez et vous voyez très bien où je veux en venir.

Ne croyez pas que je cherche à vous influencer, mais aujourd’hui, il fallait faire le point de la situation, le voici.

Les JSA, Mr le curé, c’est un mélange de calmes et de râleurs, de fervents et de tièdes... Sans prêter foi à tout ce qu’on pourra vous dire et avant de nous juger, nous vous demandons de mieux nous connaitre, ce sera mieux nous aimer ….

Nous souhaitons de tout notre cœur qu’ayant mis en commun nos vœux et les vôtres nous ayons toujours une même compréhension mutuelle, que nos sentiments s’intensifient davantage et se comprennent au mieux de nos intérêts réciproques.

 

Cher Gérard, c’était net comme d’habitude et tout était dit en très peu de mots.

C’est vrai que nous étions à l’étroit dans ces bureaux  de l’allée des peupliers qui étaient un peu l’école, un peu la paroisse, un peu le patro…

C’est vrai que dans la paroisse nous étions critiqués par certains et que nous avions quelques problèmes avec l’abbé Bos… et nous y reviendrons.

 

Entre temps il y a eu …

Les 6 et 7 février un déplacement à Paris qui mérite d’être conté…
après Antibes en Juniors nous avions de nouveaux  la possibilité de faire connaitre les JSA en dehors de cette côte d’argent dont nous étions devenus les leaders puisque au même titre que ces fameux cadets de Chalosse dont la France entière avait parlé.

Nous nous étions en effet qualifiés pour les 1/8 de finale de la coupe de France et nous tombions contre un des grands du basket national. Les hirondelles des coutures, club de Jacques Perrier… tout un programme.

Beaucoup de supporters et de plus, ce match avait lieu à Paris... Il faut donc décider que ce déplacement se ferait… en car

Parcours aller sans problèmes et nous avions visité avec le car de Mr Bernier et sous la conduite du bordelais, parisien, René Richard, durant deux jours la capitale et ses monuments ? Tout cela été bien entendu merveilleux, au point de se demander si le but du déplacement était un match de basket…

Mais match il y a eu quand même le samedi soir à la salle Japy... et nous nous sommes inclinés sur le score de 67 à 51

 

Comme dit le compte rendu du journal «  il ne faudrait pas en déduire que ce succès faut aisé. Bordeaux équipe jeune et rapide aurait pu inquiéter sérieusement l’Hirondelle si l’un de ses éléments majeurs n’avait pas été prématurément éliminé. A  la voir pratiquer rapidement et en sacrifiant tout à l’efficacité on comprend les succès qu’elle remporte dans le championnat régional où elle devance les cadets de Chalosse bien connus pour leur succès 1953 en coupe.

Le journal l’équipe dit «  l’Hirondelle de couturs est parvenue à éliminer les JSA pour deux raisons majeures. Sa connaissance parfaite de la salle et aussi, et surtout, le labeur écrasant effectué par le jeune Tourkia qui imposa sa taille sous les deux panneaux ;

 

Nous avons perdu mais pour la première fois les JSA étaient en photo dans les journaux spécialisés comme «  le miroir du sport » ou «  but et club ».

On parlait de nous sur l’équipe et c’était déjà pas mal... et le dimanche soir nous devions regagner Bordeaux. Je dis »-nous devions » car un élément imprévu allait bouleverser ce voyage de retour. Le verglas...

Notre chauffeur Mr Barouillet, ne voulait pas trop prendre la route, mais la peur d’être bloqué à Paris à lever ses derniers scrupules et nous avons pris le départ en roulant très doucement et après quelques kilomètres pour marcher au pas…

En effet, le verglas était tel que nous étions obligés de descendre du car pour le maintenir sur la route. Nous marchions, il glissait, et cela jusqu’à St Maur où nous avons été dans l’obligation de nous arrêter pour attendre le matin.  Castagnet joueur et personnage du BEC était avec nous, participait à notre déplacement et je me souviens, de son coup de téléphone à ses parents à qui il disait que nous étions bloqués à St Maur et qui comprenaient que nous avions eu 5 morts.

Il est vrai qu’après le voyage inoubliable d’Antibes tous ceux qui ont participés à celui de Paris ne peuvent que s’en souvenir.

 

Revenons au patro où le 8 mars se tenait une réunion du comité directeur en présence de Mr  Le curé.

Incidents entre Gérard Léglise et l’abbé Bos.

A la suite d’une lettre collective de l’abbé Bos à la commission basket, démission de Mr l’abbé

(Lettre collective datée du 4 mars)

Cher,

 A cause de déviations graves constatées depuis trop longtemps dans l’esprit et la marche de la section de basket-ball et à la suite de multiples incidents regrettables ces jours derniers dus à  de véritables abus de pouvoir de la part de la commission de basket, je me vois obligé sur l’initiative et l’autorité de Mr le Curé de St Augustin, et en plein accord avec la direction de l’URPSO, de prendre les décisions suivantes : - dissolution immédiate de l’actuelle commission de basket remplacée par une commission comprise de cinq membres  ( Directeur Abbé Bos, Président Gérard Léglise, secrétaire Bernard  Jusidou, Trésorier Raymond Léglise, Calendrier René Paradol.

Liberté entière laissée aux joueurs de basket qui ne verraient chez nous que la seule activité sportive ( certains éléments de l’équipe première en particulier) de demander pour la saison prochaine leur mutation pour un autre club sportif de leur choix au cas où ils s’obstineraient à ne pas vouloir suivre le règlement intérieur et l’esprit chrétien du patronage.

Je pense que vous comprenez que ces décisions sont prises en conscience, après mûre réflexion et sous la poussée de l’opinion paroissial, pour le bien général du patronage, compromis après trop de divisions.

Seul un regroupement urgent et affectif autour de son centre, 17 allée des peupliers, et de l’abbé directeur peut maintenir son unité, vois même son existence. Avec mes remerciements, pour les services rendus gagés de votre influence dans l’avenir du patro, je vous assure de mon cordial et entier dévouement. L’abbé Bos

 

Avec le recul, on peut penser que la montée du basket et l’importance que prenaient certains de ses responsables inquiétai l’abbé Bos. Face à cette situation, compliquée par le fait que le foot déclinait, ce qui entrainait chez quelques-uns des sentiments pas toujours objectifs, le patro se trouvait en état de désaccord permanent.

Désaccord entre certains de ses membres, désaccord avec l’abbé directeur, désaccord avec sûrement une partie de la paroisse qui vivait mal l’évolution du patro. Sur mes notes personnelles écrites à cette époque, j’avais noté à ce sujet :

 

«  L’abbé parle beaucoup trop, mais il agit aussi et ça c’est énorme. Je souhaite que lui aussi comprenne à temps nos problèmes et que l’on peut faire marcher ensemble et le sport et la religion. Il écrit que chez nous le basket, passe avant tout. C’est là qu’il se trompe et je voudrais qu’il arrive à comprendre que Dieu c’est son boulot et s’il nous laisse choir comme cette année, le résultat ne sera pas brillant. Nous avons tous besoin que l’on nous parle du Christ aussi mon Dieu faites qu’il nous parle, non pas comme à des petits garçons mais avec la réalité de la vie. C’est le seul nuage que je vois au patro. »

Il faut croire que chaque partie est restée sur ses positions puisque après la vente JSA du 105 rue du grand Maurian avec un bénéfice de 101 000 francs et le succès du repas familial par petites tables des 3 et 4 avril, l’abbé Bos nous a annoncé sa nomination à St Seurin au cours de la réunion Générale du 23 juin.

 

Un chapitre de la vie des JSA venait de se terminer et avec l’arrivée dans la paroisse du curé Gave, l’achat du 105 rue du grand Maurian où le patro allait s’installer et la venue du nouveau directeur l’abbé Viaud, un nouvel épisode, étalé sur 10 années allait commencer...

 

Nous allions vivre intensément pensant 10 ans une aventure extraordinaire sous la conduite d’un prêtre exemplaire qui allait vivre, avec et comme nous, notre passion du patro.

 

Nous avons donc terminé cette année 1954 en prenant possession des locaux de la rue du Grand Maurian non encore achetés par la paroisse.

Nos premiers travaux de démolition et d’aménagement commencèrent avec l’abbé Bos sans attendre l’acte officiel qui allait faire de la paroisse les propriétaires de cette ancienne école des sœurs frappée de vétusté par les commissions de sécurité d’alors.

C'est là que nous allions faire notre apprentissage de «constructeurs » et il faut croire que nous nous en sommes bien sorti, puisque, par la suite, nous allions devenir autant, et dans le même temps, bâtisseurs que basketteurs.

Sous la conduite de Mr Roudene ingénieur aux Grands Travaux de Marseille et dont le fils était l’émule d’André Cazenave au piano, et d’un autre jeune ingénieur, nous allions commencer par soutenir le premier étage en coulant de très grosses poutres en ciment armé.

René Paradol qui était alors le maçon du patro allait nous faire prendre goût à la bétonnière dont nous allions nous servir souvent.

Nous avons coulé ces poutres, seau par seau de ciment à travers le plancher du premier étage et ce premier travail terminé nous avons pu commencer les travaux intérieurs et passer de  nombreux week-end, de nombreuses soirées à l’aménagement de ces locaux dans lesquels nous allions connaitre d’immenses joies.

Je dois avouer que j’ai quitté le 109 rue du grand maurian avec beaucoup de peine et de regrets.

 

Premiers travaux importants, départ d’un patro qui allait prendre force, consolidation et progression du basket mais aussi affaiblissement du foot qui se débattait au milieu de nombreuses difficultés.

 

Je voudrais conclure cette saison 1953-1954 par un résumé du basket et plus précisément de l’équipe séniors par des anecdotes et des commentaires de presse.

Composition de l’équipe Barbier, Beauxis Claude et Christian, Frotté, Gonzales, Mercier, Meynardié, Souquet, Dirigeant Meillon, Manager Paradol.

Oct. 1953 -  Premier match à Toulouse contre les Ecureuils côtois 68-56 (à noter que dans cette équipe toulousaine jouait A Ostric actuel Président de la commission technique de la FFBB)

8-Nov : match contre St Jean de Luz Olympique dans les arènes 40-39 (sur l’article de presse on lit «  il est regrettable que cette partie ait été gâchée  par la faiblesse de l’arbitrage et des incidents ridicules » par incidents ridicules le journaliste évoquait les réactions de certaines de nos supportrices qui n’hésitèrent pas dans les tribunes à faire non le coup de poing, mais le coup de parapluie… » C’est en effet avec cette arme que quelques coups furent échangés entre ces dames.

22-novembre : match contre Toulouse UC au stade municipal que commente ainsi le journaliste

A Mones

«  Le round d’observation bien mené on vit alors l’énergique Barbier se livrer à son spectacle habituel, La plaisanterie était terminée. Telle une flèche qui se détend de son arc, ce Claude Barbier trapu et ramassé sur ses jambes solides se catapulta au travers des Toulousains. Par son dribble court et sûr, sa couverture de balle impeccable, il venait créer des occasions «  beautés » que Souquet et Beauxis exploitaient avec une rare élégance... A ce moment-là on s’apercevait que  de Barbier « le terrifié » à Beauxis et ses tics en passant par Frotté, Souquet, Meynardie ou Mercier, Saint Augustin possédait une grande équipe. Cela formait un tout, non seulement athlétique mais dont l’évolution en jeu se multipliait d’une variété de mouvements au caractère précis et adroit »

Que de louanges… et je n’ai pas résisté à la tentation de faire état de cet article… surtout que le lundi suivant ce même journaliste écrivait après le match contre St Meme Les Carrieres gagné par 54-51

«  Beauxis, joue trop l’embuscade, Souquet évolue pour lui-même, quant à  Barbier, il prit vraiment trop de liberté avec sa fantaisie un peu raide…Le terrain balayé maladroitement par des mouvements larges et rudes ne pouvait être débarrassé de cette maladroite technique dont il était tapissé… »

Qui a dit les jours se suivent et ne se ressemblent pas

2 mars match contre les Espagnols de Saragosse vainqueurs 65 à 48. A signaler quelques incidents

17 mars autre rencontre internationale  avec l’étoile rouge de Belgrade contre la sélection côte d’argent où opéraient 4 joueurs des JSA (Frotté, Souquet, Beauxis et Barbier) A Belgrade 2 joueurs Kalember et Andreajevic, qui sont actuellement (1985) entraineurs de nationale 1

26 mars match retour Belgrade bat de nouveau  la sélection 61 à 58

22 mai rencontre internationale avec la venue de l’ATENEO JUVENTUD D’ARGENTINE contre une sélection URPSO défaite 51 à 37

Juin : la sélection côte d’argent affronte toujours au marché Victor Hugo, toujours devant un nombreux public le FC PORTO, champions du Portugal. La sélection gagne 48 à 47

Ceci pour dire que le basket bordelais était en pleine ascension et tous ces matchs avec des équipes étrangères amenaient beaucoup de monde à ce marché Victor Hugo où nous allions faire parler des JSA.

La saison est maintenant terminée et par le classement par points marqués des joueurs on peut constater que des noms nouveaux apparaissent comme Boué de retour du rugby, Duluc Albert ainsi que les arrêts de Gonzales et Claude Beauxis.

Ch. Beauxis 590 point – Souquet 564- Meynardie 382- Frotté 322- Barbier 282- Albert 84 – Duluc 73- Beauxis Cl 48- Boué 32- Mercier 28- Gonzalez 2

Des apparitions aussi dans cette équipe avec Philippe Debelleix et Serge Perissol.

En sélection cadets on relève Larquié et Léglise Michel

En championnat l’équipe séniors terminait seconde derrière les cadets de Chalosse en honneur nationale et ratait de peu l’accession en seconde division.

En ce mois de juin 1954 après les incidents relatés on relève dans les archives du basket :

Après accords entre Mr le Curé et le comité directeur, la commission de basket de la saison 53-54 est désignée pour remplir ses précédentes fonctions

Certains membres étaient démissionnaires pour causes diverses.

 

1954-1955

 

La nouvelle commission est ainsi formée

Président Gérard Léglise- Secrétaire et entraineur Claude Barbier- Trésorier Raymond Léglise- Licences  Raymond Florent- Matériel René Albert- organisateur des rencontres Henri Meillon.

A noter que René Paradol est le candidat des JSA aux élections de la ligue de côte d’argent où il sera élu...

Les dirigeants  minimes Mr Touton- Cadets Florent – Juniors 1 Léglise R- Juniors 2 Leyle P- Séniors 3 Lapeyre- Séniors 1 Léglise Gérard Féminines Melle Mondiet

Nous étions plein d’espoirs pour la saison 54-55 et pour le patro dont les appartements s’agrandissaient considérablement et parce que nous allions avoir un nouveau directeur qui allait faire cesser tous les malentendus qu’il y avait entre certains et aussi pour le basket qui n’avait manqué l’accession à la division supérieure que par une décision incompréhensible de la FFBB à notre égard... Hélas ce ne fut pas la dernière

Malheureusement l’été se terminait très mal pour Christian Beauxis victime d’après le compte rendu du journal Sud-Ouest «  d’un terrible accident … qui a eu l’artère et le tendon du pied sectionnés. Pour lui rendre l’usage de ses membres il devra subir deux opérations avant d’envisager la possibilité de rejouer au basket »

S’ajoutait à cela le départ au régiment de Meynardie et Duluc et l’arrêt de Mercier pour raison professionnelle. Dans le chapitre rentrée nous allions enregistrés celle de Cazeau venant du Bouscat, le retour de Claude Beauxis et peut de Sassus joueur confirmé venant de Pau.

Pour situer ce début de saison empruntons une fois encore à Gérard Léglise les propos qui vont suivre, sur une lettre qu’il  nous avait adressée à Biarritz, où nous passions nos vacances, ma femme et moi avec Riquet Meillon

« Bordeaux le 13 septembre 1954- Je suis heureux à la pensée que c’est votre dernière semaine de vacances… vous devez être au  courant de l’affaire Sassus… pour financer ses études il a fait une demande de place de maitre d’internat. Il est pistonné par une personne très influente qui lui a donné bon espoir. De toute façon le docteur Bahuet est alerté et doit s’en occuper... je lui ai envoyé des licences jeudi dernier et attend de ses nouvelles. J’ai la licence de la Sarroise. Cette dernière est de la taille et a de « bonnes formes ». Les féminines passent la visite médicale mardi et jeudi chez le docteur Defornel. Nous avons joué la SAB vendredi avec Claude Beauxis Souquet Cazeau Lafargue Debelleix et Claude Laurent, match nul. Frotté insaisissable, je n’ai pas encore ses photos, Ça fait trois fois que je lui téléphone, Boué est à Mimizan, Bébert est en plein travail, quant à ce grand couillon de Christian il n’est pas prêt de rejouer. Je souhaite de tout cœur me tromper. L’abbé Viaud notre nouveau directeur sera parmi nous à la fin de la semaine. Le curé voulait me voir pour la réception. Donc vendredi 24 septembre réunion du comité directeur et mercredi 29 réunion générale du patro.

Vous avez dû avoir la visite de Pierre dimanche. Dans l’attente du plaisir de vous revoir »

 

Sans doute Gérard racontera plus en détail cette affaire Sassus, dont on a beaucoup parlé à cette époque, mais ce qui parait important de relever c’est l’apparition aux JSA du docteur Bahuet qui allait être pour les JSA d’un précieux concours dans les années qui vont suivre.

Et puis Gérard fait état de Claude Laurent qui venait de revêtir nos couleurs pour la première fois sans se douter qu’il allait revêtir plus tard notre maillot pour le défendre de brillante façon.

Cette nouvelle saison s’engageait donc avec de nombreuses difficultés et bien que la blessure de Christian fût moins grave qu’annoncée, nous allions connaitre de sérieux problèmes qui allaient fissurer notre progression. Notre second match de championnat « revanche » contre St Jean de Luz et en l’absence de Beauxis, première défaite sur le score de 54 à 45

L’équipe de ce début de saison était la suivante : Boué, Cazeau, Beauxis Cl, Frotté, Souquet, Debelleix, Otterneau, Barbier

Plusieurs défaites en suivant, Nantes, la Roche sur Yon, Orléans, et il faut attendre le 7 novembre et la rentrée de Christian Beauxis pour renouer avec le succès face à la section paloise en coupe de France.

D’autres victoires suivent Dax, Jonzac, Agen, et c’est Frotté et Barbier pour un match, qui allaient quitter l’équipe. Une victoire à St Jean de Luz, un match nul contre Nantes  puis défaites contre La Roche sur Yon, Orléans, Dax Jonzac et nous ne pouvions éviter la descente en côte d’argent.

Le mois d’avril est arrivé avec les coupes et plusieurs jeunes joueurs allaient faire des essais en séniors. Citons Larquié, Léglise, Bahuet, Bertin, Coupeau, Lafargue, Albert de nouveau

Le mois de mai aussi, sans plus de bonheur et nous allons même perdre la coupe André Sameneyre face à nos grands rivaux du SA Bordelais, la coupe André Charrié face au BEC et même la coupe Dubonnet face au SAB.

Mauvaise année donc pour l’équipe première de basket mais par contre le patro continuait de travailler durement pour s’installer confortablement rue du grand Maurian.

Transformation des locaux, murs et cloisons abattus, plafonds refaits, beaucoup de peinture sous la direction de René Richard expert en la matière et qui passa des jours et quelques nuits avec Charles Touton qui l’aidait.

Nous étions évidement avec  de nombreux artisans, l’électricien Marcel Coulange ,avec le matériel fourni en grande partie par Marc Lapeyre., le peintre Yvan Cassin  qui répondait toujours présent  et bien d’autres… sous la direction de maitre d’œuvre René Paradol et du maitre des lieux l’abbé Viaud.

 

C’est à cette époque que nous avons sans doute pris conscience de nos talents puisque nous allions devenir des années durant des bâtisseurs avec les mêmes hommes et surtout la même extraordinaire ambiance.

Mais malheureusement je n’ai personnellement aucune archive de cette période et c’est à travers les articles de presse relatifs au basket, quelques photos et documents qu’il va falloir faire revivre ces années de 1955 à 1961 où il existe de nouveau des écrits spécifiques au patro. Chacun devra donc faire appel à sa mémoire pour situer, décrire tel ou tel événement.

 

Nous voici donc en cet été 1955 où j’ai trouvé le temps sans doute entre deux travaux d’effectuer mon troisième stage d’entraineur, mais premier stage FFBB au CREPS de Talence sous la direction de Mr Feybesse

Sur la fiche de stage : qualités physiques bonnes, connaissances techniques et pédagogiques bonnes, appréciation «  fera un bon entraineur de club et s’il continue à s’améliorer suivra avec succès un stage d’entraineur départemental. P Seurin »

Je pouvais penser que j’avais fait quelques progrès et de ce stage je me souviens de deux faits :

Le premier est relatif à René Paradol qui avait des problèmes avec son genou et au cours d’un match ce fameux genou s’était bloqué en pleine course et René était tombé avec la jambe en équerre. Bien entendu dans un pareil cas, la nature humaine est ainsi faite, nous étions partis d’un éclat de rire général. On rit toujours du malheur des autres…

Le second concerne Mr Seurin qui au cours de l’une de ses visites où nous étions occupés à travailler des mouvements d’éducation physique , nous avait réunis pour nous dire ceci «  vous apprenez à être entraineur de basket et c’est très bien, mais laissez à ceux qui sont spécialistes le soin de faire l’éducation physique qui est une chose très délicate.. ; » Mr Seurin était considéré comme un maître en la matière et depuis de jour, j’ai toujours eu une appréhension à faire faire de l’Education Physique aux jeunes que j’entrainais

 

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