Les années 60

Après différents travaux à Bidart  ou rue du grand Maurian, après de nombreuses discussions tardives avec l’abbé, après de nombreuses réunions encore moins tardives, l’été 60 prenait fin et chacun allait retrouver l’activité et le groupe dont il faisait partie.

Pour nous basketteurs nous avions adoptés les propositions projetées en fin de saison. A savoir la « mise en réserve » de quatre anciens joueurs (Albert, Alibert, Souquet et Barbier) remplacés par quatre Juniors Audureau, Marcadet, Maysonnave Olivier

Cela c’était passé sans problèmes… et je voudrais dire qu’il fallait passablement d’esprit d’équipe pour accepter une telle décision.

Décision bénéfique, nous allions le voir… pourtant deux ans plus tard, je me suis demandé si j’avais eu raison ! Ce qui est certain c’est que depuis cette époque je n’ai plus jamais considéré l’âge comme un facteur suffisant de jugement.

 

Saison 1960-1961

 

C’est donc avec une équipe très rajeunie que nous allions repartir dans cette division d’excellence où nous retrouvions d’anciens adversaires, mais aussi d’autres clubs très renoués comme l’AS Montferrand ais et l’US Metro

Composition de la poule : Montferrand, Limoges, Métro de Paris, ASPTT Bordeaux, La Roche /Yon, Tours, Carcassonne

L’équipe : Audureau, Beauxis, Laurquié, Laurent, Léglise, Marcadet, Maysonnave, Olivier

Entraineur manager Barbier dirigeant Paradol

 

Premier match le 2 octobre et bon départ des JSA qui l’emportent sur Montferrand 81 à 65. Laurent 24 points et Audureau 19 points furent les meilleurs marqueurs.

Jeudi 6 octobre, mariage de Michel Léglise à la veille du derby bordelais. Cadeau des joueurs à leur capitaine, les JSA gagnent 75 à 64. Le 13 octobre

Entre ces deux manifestations quatre joueurs des JSA : Audureau, Marcadet, Olivier et Barbier avaient été sélectionnés dans l’équipe de côte d’argent qui était allé disputée un tournoi en Suisse- Genève- Fribourg.

16 octobre, revanche et quelle revanche sur Carcassonne qui encaissait 86 à 34... Sans commentaires !

Titre du journal «  ils vont penser à la revanche d’un match de coupe mouvementé… » C’était vrai !

Première défaite à la Roche /Yon le 6 novembre face à la vendéenne 61 à 60

Pour le dernier match aller, les JSA battent l'US Metro à Paris qui termine la rencontre avec ….. Un seul joueur !

Premier match retour à Clermont Victoire 86 à 75. Journal titre «  Laurent le magnifique… »

Barbier déclare à André Nogues  journal Sud-Ouest«  nous monterons »

Et Michel Audureau est sélectionné dans l’équipe de France des espoirs qui joueront en lever de rideau France Pologne à Paris.

Il sera accompagné dans le stage à l’INS par Jean Claude Olivier qui brigue  la sélection dans l’équipe de France juniors.

 

28 janvier, Audureau est sélectionné dans l’équipe de France B contre l’Allemagne de l’est à Berlin.

L’Equipe : Titre «  Audureau seule révélation » «  Audureau a réussi son examen de passage ».

Dans l’article  «  surnommé Titou  à Blaye toujours à cause de sa gaieté et de sa bonne humeur, il a été pour ces mêmes raisons baptisé « Jerry Lewis à Berlin par ses camarades de l’équipe de France »

Il n’était pas que bon basketteur.

 

Dans ce même mois de janvier en finale de la coupe Amédée Bouchon, l’équipe première des JSA était opposée à l’équipe réserve des JSA.

Commentaires du journal «  pour la première fois dans les annales de la coupe, deux formations d’un même club se trouveront face à face… Tout en louant l’initiative des JSA d’avoir incorporé les jeunes on se demandait vraiment si des joueurs comme Barbier Albert Souquet,  Alard et Alibert n’avaient pas été sacrifiés prématurément… »

Cette finale se termina à l’avantage des ténors, qu’à partir du moment où Alibert et Barbier durent quitter le terrain…

 

En février, mars cette fois en coupe de France, les JSA battent à Paris l’US métro 76 à 47  en 1/16ème de finale et retrouvent en 1/8ème de finale la « super équipe » de Villeurbanne, où opérer l’ex bordelais de l’Unions St Jean Jean-Pierre Castellier, le 18 février à la Benauge.

Titre  «  privée de Grange, blessé, l’AS Villeurbanne débordée par  Bordeaux 66 à 54 »

«  Devant leur grand public (1343 entrées payantes, les JSA après une partie superbe… ont conquis brillamment et normalement leur qualification au détriment des lyonnaise division nationale. L’absence de Grange blessé le matin même à l’entrainement pesa certainement sur le rendement… les bordelais firent, eux, un très grand match… Il est assez difficile de dissocier les joueurs vainqueurs dans les éloges qu’ils méritent. Il faut mentionner cependant la sûreté du jeu de Léglise, le placement et l’adresse de Larquié, la classe et la réussite d’Audureau, le travail opiniâtre et efficace de Laurent »

Titre«  sa victoire sur Villeurbanne l’a prouvé, Saint augustin a sa place parmi les grands »

«  Bordeaux va-t-il enfin avoir, son équipe de division nationale ? … il leur suffit de battre dimanche prochain leurs rivaux la vendéenne »

 

Dans la semaine précédant cette rencontre, reportages et articles de presse, entre autres… Louis Lapeyre de l’Equipe «  les JSA n’ont qu’un but accéder à la nationale »

Mr Faure Sud-Ouest «  Les jeunes de saint augustin … une équipe de copains »

26 février  1961 salle de la Benauge  JSA 73 La Vendéenne 50

Les points Audureau 18, Beauxis 6 Larquié 15, Laurent 23, Léglise 3, Marcadet 8, ...
Les titres: «  leur rêve s’est réalisé hier à la Benauge »

«  Ils ont asphyxié la Vendéenne »

«  Ils ont enflammé la Benauge »

« Ils ont fait de Bordeaux une cité reine du basket »

Les textes    « … et ce fut un délire lorsque les arbitres sifflèrent la fin de ce match. On se congratulait, on s’embrassait. Mr Chaban Delmas Maire de Bordeaux, félicitait les joueurs et les dirigeants du patro bordelais qui venaient de hisser le nom de notre ville au niveau des grandes capitales du basket… »

«  Ouf ! C’est maintenant officiel : Bordeaux, pour la première fois va avoir un représentant en division nationale. Partis il y a une dizaine d’années du championnat régional ils ont gravis tous les échelons. Ils l’ont fait avec une majorité d’éléments n’ayant connu qu’un seul maillot ; le jaune et noir « 

 

Et la saison continuait

Tirage au sort des ¼ de finales de la coupe JSA contre le PUC sur terrain neutre à Caen

Journal « Mr Paradol : Caen est trop loin nous envisageons de déclarer forfait »  «  enfin chose encore très anormale, Caen gagne sur les deux tableaux 30% comme organisateur et 40% comme participant ; On  croit rêver »

 

Lettre des JSA à la FFBB

«  Le déplacement des JSA ne peut être sérieusement et honnêtement envisagé que si notre équipe à la possibilité de passer une nuit de repos complet à Caen avant le match et si son départ de Bordeaux peut s’effectuer le samedi 11 mars en fin de matinée ETC

La FFBB a accepté toutes nos demandes et c’est elle qui a payé tous les frais supplémentaires.

 

Les titres «  la défense du PUC  a cessé les illusions bordelaises. »

 « Bordeaux handicapé devant le PUC   Score le PUC 72 JSA 37

C’est une équipe sans moral, sans conviction qui avait effectué ce déplacement où pourtant un car de supporters conduit par l’abbé Viaud était avec eux.

Des blessés, Laurent, Larquié, le départ au service militaire d’Audureau incorporé la semaine précédente et un adversaire très supérieur. Nous n’avons résisté qu’une mi-temps. Après le chant de Villeurbanne nous avions le « froid » du PUC et nous attendions avec une certaine impatience de quel côté allait souffler le vent pour notre demi-finale de championnat.

 

Dimanche 19 mars est arrivé. Nous allions jouer à Limoges contre St Etienne.

Les titres  « St Etienne dominé par Bordeaux «  Larquié éblouissant permit aux bordelais de dominer St Etienne

Sud-Ouest «  la JSA laisse passer l’orage et bât St Etienne65-60)

Le populaire du centre «  mais la froide autorité de Laurent, l’extrême adresse d’Audureau, le sens du jeu et la vitalité de Beauxis, la clairvoyance de Léglise… Quant à Larquié il bénéficia d’une réussite totale au cours des trente dernières minutes »

Nous étions qualifiés pour la finale qui avait lieu le 9 avril dans la salle de Bagnolet à Paris.

Dans la semaine précédant le match tout n’avait pas été pour le mieux. Audureau, Léglise, Beauxis, ne pouvaient s’entrainer et Laurent reprenait après trois semaines d’interruption pour accidents musculaires.

Les titres  «  Bordeaux peut surprendre Auboué »  «  Auboué tentera d’imposer sa méthode », «  la taille et la volonté des JSA peuvent leur donner le titre »

« Le titre c’est le cadeau de mariage que les JSA veulent offrir à Claude Laurent, leur capitaine »

Le match : JSA bat Auboué 58 à 56

Les  jeunes de Saint Augustin étaient champions de France après un match très tendu ce 9 avril 1961.

Peu de commentaires à faire sur le match lui-même qui par l’enjeu, ne pouvait être de qualité. Les égalités succédant aux égalités et à la 54ème minute Auboué avait 2 points d’avance. Les Lorrains accumulèrent alors fautes personnelles et fautes techniques. A un panier de Wypy les bordelais répliquèrent par six lancers francs réussis sur 6 tentés qui leur donnèrent le titre.

Léglise 6 points Maysonnave et Larquié 11 points, Marcadet 5, Beauxis, Audureau 6 Laurent 18Olivier 6, étaient les acteurs et parmi eux, Larquié, Beauxis Laurent et Olivier les plus en vue.

 

A noter cependant ce commentaire de Sud-Ouest du mardi 11 «  à 3h38 hier matin des grands gaillards souriants, détendus et joyeux franchissaient le pavillon du hall d’arrivée de la gare saint Jean. Une salve d’applaudissement saluait leur apparition. Les JSA revenaient de Paris… Un groupe de dirigeants, de supporters, d’amis étaient venus accueillir ceux qui offraient à Bordeaux un premier titre national. Parmi eux Mr Leyle, l’homme qui donna l’élan à la section de basket, René Paradol le dirigeant habituel de l’équipe, René Albert, Ramon Garmendia, l’ex footballeur de Macau fervent admirateur des « jeunes » et beaucoup d’autres ne cachaient pas leur joie et leur émotion . Après avoir satisfait avec le sourire aux exigences des photographes, les nouveaux champions de France s’installèrent dans l’autocar jaune et noir et gagnèrent le foyer de leur patro… »

 

Précisons que René Paradol n’était pas avec ses camarades ce jour-là à Paris à cause d’un différent qu’il avait eu dans la semaine avec Claude Barbier. Mais cela n’avait pas pesé très lourd à l’annonce du résultat…

 

Fêtes, réceptions, en particulier à l’hôtel de ville de Bordeaux, et une fois encore les JSA étaient à l’honneur et Claude Laurent pouvait se marier le mardi suivant le grand match. Ses amis lui avaient offert un merveilleux cadeau de noces.

 

En mars 61 un nouveau journal apparaissait au patro sous le nom «  les amis des jeunes »  Le gérant déclaré est Mr O’Rain ami de René Paradol et l’imprimeur G. Sautai de Talence.

Nous allions pouvoir de nouveau parler du patro autrement que par le basket et comme le dit l’abbé Viaud dans son premier éditorial  «  voici donc se réaliser un lien supplémentaire entre vous, chers amis, et nos jeunes. Chaque mois vous aurez ainsi des nouvelles. Comme dans toute famille, il y en aura des bonnes et des mauvaises. Avec la même fidélité qui vous caractérise nous vous demandons de les accueillir sans jamais nous abandonner car nous sommes des jeunes avec tout ce que cela peut comporter d’enthousiasme de déception, de velléité… et nous comptons sur vous »

 

Sur cette même première page, relevons dans l’article du docteur De Fornel qui signait Gallien, sous le titre «  Le surhomme et l’humain » : Le monde n’a d’yeux aujourd’hui et ne s’intéresse aux faits que dans la mesure où ceux-ci paraissent démesurés, semblant par là même échapper aux lois naturelles… cette tendance se manifeste également dans le monde du sport… certes la compétition a toujours existé et le record en est l’aboutissement logique. Mais cette course au record ne peut être que le fait de quelques-uns, d’une sélection et qui dit sélection dit restriction… et le problème risque d’échapper au plan sportif, ce phénomène humain, étant absorbé par certaines organisations plus financières que sportives, dont l’activité se traduit surtout par des achats de vedettes dont la côte assure à leur club une rentabilité substantionnelle. Le sport risque en ce cas de s’orienter vers un spectacle de vedettes dont seront exclus tous ceux qui ne pouvant atteindre une certaine performance, se verront confiner à un certain individualisme où ils ne pourront plus manifester que leurs capacités vocales. Est-ce cela le sport. Est-ce cela que nous avons voulu ? Non !!!

Le sport doit être ouvert à tous sans distinction... Si la sélection y est évidemment nécessaire… on ne doit pas pour autant se désintéresser de cette masse d’individus aux moyens limités… qui n’en représente pas moins la majorité du pays. Ce sont ceux-là que l’on ne peut négliger car de leur amélioration découlera celle de la race.

Et si je suis dans l’admiration de constater qu’un individu est susceptible de franchir 2m30, j’applaudirais encore plus fort lorsqu’on me dira que la moyenne du français à améliorer ses performances individuelles de 20% A ce moment-là je dirais que l’éducation sportive a fait un pas important et que les dirigeants ont vraiment compris leur rôle »

Que dire 25 ans après,  des propos du docteur De Fornel,  si ce n’est que les « marchands » se sont davantage accaparés de l’élite et que le sport de haut niveau est devenu de plus en plus un spectacle où des sommes d’argent très importantes sont manipulées.

Mais le vrai problème est-il là ?

Devrions-nous pas nous interroger,  plutôt sur le problème  de l’éducation physique et sportive de la masse sans tenir compte des « abus » qui peuvent exister au niveau de l’élite ?

Le sport comme toute autre activité humaine a ses différences et il existe plusieurs niveaux avec, pour chacun d’eux, des problèmes qui demandent des solutions spécifiques.

L’exemple type est celui justement de cette équipe des JSA qui vient d’accéder à la division nationale sans aucun joueur payé, avec seulement deux entrainements quelque fois trois, par semaine.

Dix ans après cela n’était plus possible et maintenant encore moins.

Cela est un fait.

L’activité sportive peut tout aussi bien être une activité d’éducation ou de formation, une activité de compétition ou de loisirs, une activité professionnelle ou de spectacle.

Il ne doit plus être globalisé mais étudier sous des différents aspects.

Il n’y a plus seulement le sport de masse et le sport d’élite que l’on a souvent opposé mais plusieurs formes d’activités qui demandent des solutions propres à chacune.

 

Reprenons la lecture de ce premier journal.

Nos scouts : Notre grand camp pendant le mois d’août s’est effectué dans la vallée du Tech près de Prats de Lollo (PO) L’an dernier des travaux importants ont été entrepris dans notre local : construction d’un escalier, percement d’une porte et installation du premier étage. Mais cette année il nous faut l’aménager…

Puis un long article sur le basket, le mot du président des « amis des jeunes », quelques nouvelles où l’on apprend que Pierre Gombeaud a subi avec beaucoup de courage une sérieuse opération, Philippe Dubron est entré en clinique pour se faire opérer de l’appendice, le brillant joueur Michel Léglise a épousé il y a quelques jours Michèle, basketteuse de Saint Delphin. Bernard Berges actuellement militaire à Bayonne.

 

Un autre article de Claude Barbier sur Michel Audureau et le début d’un compte rendu  intitulé «  dans le cadre de nos réalisations- Bidart » sans doute écrit par Claude Beauxis dont voici quelques extraits

« Printemps 59… (Texte BI IZARRAK mars 1961)

 

Ne croyez surtout pas que c’est exagéré, je dirais même le contraire, si vous voulez avoir une juste idée de ces premiers weekends à la campagne…

 

Enfin un encadré- samedi 15 et dimanche 16 avril Journée des Jeunes de Saint Augustin

De l’ambiance ! Vous en aurez… samedi, apéritif, soirée familiale, repas, avec le célèbre animateur Pierre Dubois.

Dimanche : tous au foyer du patro avec toujours … Pierre Dubois…

Le journal était encadré dans toutes ses pages de publicités de commerçants

 

Journal N) 2  avril 1961 quelques extraits

Le mot de l’abbé : « depuis quelques semaines, qui n’a pas entendu parler des « jeunes de st augustin » nous les avons même aperçus sur l’écran de la télévision…il semblerait que l’on ait tout dit… beaucoup apprirent les mérites de ces joueurs amateurs et les nouvelle charges qui vont retomber maintenant sur les épaules de ces quelques jeunes conscients de leur idéal et de leurs responsabilités. Je souhaite donc trouver dans l’avenir comme dans le passé parmi nos jeunes et leurs amis ces mêmes qualités que nous devons nous efforcer de développer encore afin de nous maintenir dans ces hautes sphères du basket et de la spiritualité ce qui permettra, peut-être à tous ceux qui entendront parler de nous de croire à la valeur et à l’authenticité de notre témoignage ».

Le mot du président DeFornel sous le titre Jeunesse  «  certes, on ne peut nier qu’il existe malheureusement une catégorie de jeunes qui, par leur absence de formation, se trouve désorientée, dans une communauté qu’elle ne comprend pas, dans une société décadente et athée… Ce jeune se trouve  dans son néant spirituel comme le « despérado » étranger à cette société. Sa virilité naissante, son besoin d’action qui ne trouve pas de but, va réagir contre cette société… par la violence et la haine… considérons que jusqu’à l’avant-guerre il persistait une structure morale qui, chez l’incroyant, s’intitulait morale sociale ou morale bourgeoise, mais qui en fait, ’était qu’une survivance de la morale chrétienne….

La tendance à exalter l’existence et la vie en leur assignant la primauté sur la connaissance  et le jugement, est né du désarroi des esprits. L’affaiblissement général du principe moral dans la collectivité se traduit par une tendance coupable à tolérer, pardonner ou mieux approuver. Mais ne nous attardons pas sur ces « blousons noirs » qui ne représentent qu’une minorité. Par contre, la vraie jeunesse, d’aujourd’hui se pose des problèmes. … Elle se sent plus libre que celles qui l’ont précédée. Mais c’est dans un univers chrétien rénové, pour l’établissement duquel nous devons lutter, que le monde trouvera sa sauvegarde et sa raison de vivre.

 

Ces deux articles font état de minorités différentes dans le cadre de la jeunesse de cette époque. Pour l’abbé « quelques jeunes conscients de leur idéal et de leurs responsabilités », pour le Président «  une catégorie de jeunes qui se trouve désorientée dans une communauté qu’elle ne comprend pas »

Peut-on s’interroger et se demander si 25 ans après les mêmes phrases pourraient être écoutées?

Le problème des minorités est toujours d’actualité sans doute aggravé par les phénomènes sociaux. « On » dit, il y a toujours eu des voyous,  des blousons noirs, des marginaux, etc. ; C’est vrai mais l’important n’est-il pas de savoir si leur nombre n’est pas en augmentation et de se demander pourquoi ?

C’est vrai qu’il y a encore quelques jeunes qui défendent un idéal ou prennent des responsabilités. Oui, mais quel est leur nombre, leur %, par rapport à une masse immobile ou à ceux qui refusent la société actuelle ?

Quel est le nombre de jeunes qui vont à l’église ou parlent de Dieu ?

Sans doute certains, et hier comme aujourd’hui, ont tendance à évacuer les problèmes posés par des minorités, mais peut-on ne pas s’interroger sur le fait qu’une minorité défendant un idéal ou prenant des responsabilités, se trouve en tout petit nombre face à une autre minorité de désorientés qui grossit sans cesse ?

Peut-on dire que parmi les causes, sans doute nombreuses,  la disparition des patros, une certaine démission de l’église vis-à-vis des mouvements de jeunes, école comprise, l’absence de prêtres, a contribué pour une large part à ce phénomène ?

Il est évident qu’il y a 25 ans, le patro avait une grande importance dans le quartier, comme beaucoup dans bien d’autres quartiers, et que son influence sur une partie de la jeunesse était incontestable. Il serait intéressant de connaitre l’opinion des jeunes de cette époque sur l’impact qu’a eu la patro, le prêtre, les responsables sur eux.

Reprenons la lecture nouvelle des militaires, décès de jean Hureau

 

Suite de l’article de Beauxis sur Bidart «  juillet… »

 

 

Peu de lecture à extraire du journal n) 3

 

Sur le journal n) 4  relevons un article sur le jeudi des plus jeunes

« Quarante gosses, une majorité de benjamins entre 10 et 13 ans.

Tous ces « espoirs » apprennent à pratiquer le basket. On partage l’effectif en deux.

Les anciens et les  nouveaux et sur chaque panneau ou par petits groupes on shoote, on passe, on dribble, on feinte… C'est le travail technique.

 Mais arrive un des moments les plus attendus : la formation des équipes…

C’est tous les jeudis  le même programme. Les vedettes changent parfois, les jeux différent, mais chacun a rempli son après-midi.

En fin de saison un petit classement basé sur quelques œuvres a eu lieu.

Sans que ceci ne prouve rien il est toujours intéressant d’avoir quelques comparaisons entre les diverses catégories, benjamins, minimes, cadets, puisque c’est notre grand Blanchard, le centre des cadets qui a le maximum de points avec très peu de différence avec le second, première année minime, et le troisième qui est encore benjamin la saison prochaine.

Blanchard 96 points, Retoret 87, De Ste Croix JM 85, Leyle JL 83, Petit 80, De ST croix JF 79, Khérés et Claret 77…

Le nombre toujours croissant de nos jeunes pose un problème délicat qu’il faudra résoudre dès la saison prochaine.

 

Carnet blanc, mariage de Roger Larquié  le 2 septembre

Carnet rose, naissance d’Agnès  chez Michel Léglise

 

Carnet sportif : «  nous avons le plaisir de vous annoncer que notre ami Claude Barbier vient d’être brillamment reçu au titre d’entraineur fédéral lors de son stage à l’iNS...

Effectivement je venais, enfin, de réussir à passer ce 3ème degré après un stage, très dur, où nous avions assisté, entre autre, à l’éviction de Buffiére de sa fonction d’entraineur national au profit de Jaunay.

 Cela m’avait donné un aperçu des magouilles et des complots qui pouvaient se trouver dans les hautes sphères des fédérations.

J’avoue avoir été partagé entre la joie d’avoir réussi mon examen et l’écœurement d’avoir assister à ce complot contre Buffiere que nous avions pourtant prévenu  et qui ne nous avait pas crus….

 

Saison 1961-1962

 

Septembre est arrivé, le basket a repris ses droits, la saison pouvait commencer.

Division nationale, poule B avec comme adversaires : Lyon, Roanne, Nantes, RCM Toulouse, PUC, Charenton, Marseille, Tours,  St Etienne.

Les JSA bénéficient de la rentrée de Maurice Lamouroux et de quelques jeunes, Géraud, Desveaud, Lahon Grimaud.

L’équipe : Audureau, Beauxis, Laurence, Larquié, Maysonnave, Lamouroux, Léglise, Marcadet, Olivier, Géraud, Desveaud, Lahon Grimaud et les anciens Albert, Alibert, Allard, Souquet.

Dirigeant : René Paradol, Entraineur-Manager, Claude Barbier

 

Difficultés du début de saison : Les absences aux entrainements des militaires Audureau, Olivier, Maysonnave ainsi que celle de Michel Léglise qui travaille toujours hors de Bordeaux.

Difficultés aussi pour avoir une salle d’entrainement en attendant Victor Hugo, et on en parle sérieusement, de la propre salle des JSA...

Les matchs se joueront à la salle de la Benauge.

 

Après un tournoi FSCF à Nantes le 15 septembre et un autre tournoi à Bordeaux avec Bagnolet et le Racing, le championnat commençait le 30 septembre contre St Etienne, avec une première défaite 55 à 51.

A l’issue de ce match, les JSA recevaient dans leur foyer, avec leur adversaire, Mr Chavinier Président de la FFBB.

A cette occasion, le Président DeFornel, prononça une allocution et fit part au Président Chavinier, de la crainte de certains clubs de voir constituer pour la prochaine saison une poule unique.

Après lui, le docteur Bahuet prit la parole, pour dire plus agressivement son désaccord sur un projet qui met un terme à l’accession en nationale des clubs amateurs.

Il ajoute que la presse sportive de ce jour confirme nos craintes puisque de grands ténors comme Bagnolet, le PUC, le Racing ne cachent pas qu’à leur sens la poule unique ne sera accessible qu’aux professionnels et n’élèvera ni la qualité ni la moralité du basket.

Nos amis stéphanois ont applaudi très vivement aux discours et le Président Chavinier, chahuté, répondit que la décision était prise.

Il est incontestable que la poule unique a été le premier bouleversement de cette haute compétition à laquelle nous venions d’accéder.

On peut considérer avec du recul, que cela été la première défaite de l’amateurisme du basket tel que nous le concevions.

Mais nous reviendrons sur ce problème important.

 

Après la défaite de St Etienne, d’autres suivirent. L’apprentissage était vraiment difficile et c’est le 22 octobre à Marseille que les JSA obtinrent leur premier succès par 74 à 66.

Le dimanche suivant une revanche avec l’équipe de Roanne, avec un résultat nul 59 à 59.

Relevons à cette date sur un article de presse  intitulé «  touché » notre correspondant indique qu’il est stupéfait à chaque match disputé par les JSA, d’entendre, Allez St Etienne, allez Tours … Comprenez-nous bien nous n’excusons pas ce genre de supporters à rebours, mais nous les comprenons. Il est bien difficile d’encourager un club qui nous a déjà battu  ou que vous allez rencontrer… en outre ce club monte en nationale grâce à des années d’efforts, fait un peu, pour ne pas dire beaucoup, envie. Il est quasi impossible d’encourager un plus grand que soi ! »

Une autre revanche début novembre à paris contre le PUC et sévère défaite 74 à 41.

Une victoire à Villeurbanne contre Lyon, d’autres matchs... et à la fin des rencontres aller au classement des meilleurs marqueurs 18ème  Beauxis 123 points Laurent 24ème avec 110 points et Audureau 25ème avec 107 points.

Un match international contre L’étoile Rouge de Belgrade, perdu 103 à 83, où opérait un certain Vicentic, auteur de 35 points que les JSA allaient contacter quelques temps après.

Match retour à Marseille où le journal titre «  CORRIDA entre Bordeaux et le SMUC, les girondins excellents destructeurs, s’imposent à la manière forte (62 à 59).

Michel Léglise doit se souvenir de cette rencontre lui qui avait envoyé le ballon dans les tribunes d’un fort coup de pied afin de gagner des secondes précieuses… les bordelais avaient retrouvé dans cette équipe de Marseille Salignon qui jouait à Antibes, quand ils étaient juniors et Jean Baptiste Ré qui jouait à Roanne.

Le 26 mars privés de Audureau et Marcadet, les JSA pour leur dernier match de la saison gagnent à Charenton 60 à 58.

On relève dans l’article du journal «  Troisième victoire à l’extérieur de Saint Augustin en passe de devenir meilleur sur terrain adverses que dans sa propre salle »

Au classement le PUC premier avec 46 points, les JSA 6ème à égalité avec Roanne -33 points.

Fin de saison avec des rencontres amicales contre les belges de l’entente Brabançonne et les finales FSF à Bordeaux où l’alsace de Bagnolet conservera son titre face aux JSA 83 à 59.

Dans le même temps le célèbre entraineur américain Bob Cousy venait à Bordeaux faire une conférence.

 

Dans sa présentation des bilans, le journaliste Louis Devienne, m’avait demandé ce que je pensais des joueurs...

Relevons : - Claude Laurent «  il a compensé des ennuis musculaires par beaucoup d’application et de combattivité » _ Roger Larquié «  aurait marqué plus fréquemment s’il avait mieux « pensé » ses actions... doit tempérer sa fougue »- Michel Léglise «  on lui doit assurément beaucoup ? C’est l’élément modérateur… » - Michel Marcadet «  c’est de tous celui qui en veut le plus et qui s’entraine le plus… » - Maurice Lamouroux «  beau gabarit de troisième ligne. Doit freiner son ardeur naturelle » - Michel Audureau «  quel dommage qu’il n’affiche pas sa classe en toute occasion… » - Christian Beauxis «  a tenu l’équipe presque à lui tout seul… est arrivé, pour être en forme, à perdre dix kilos en vacances... peu de sportifs professionnels en feraient autant... »Bernard Geraud et René Lahon Grimaud… feront de bons équipiers premiers » Signalons que cette équipe était amputée de Jean Claude Maysonnave, militaire en Algérie et de Jean Claude Olivier militaire à Auch.

 

Reprenons la lecture du journal du patro et relevons dans le numéro 5 de sept-oct. 1961

«  … vous savez que nous entreprenons la construction d’une salle … Mais avant d’atteindre ce grand jour de l’inauguration, nous devons une fois de plus nous entraider fraternellement… Cet esprit de solidarité, et pourquoi  ne pas le dire, de vraie charité chrétienne qui nous unit et qui fait notre force, sera l’occasion pour chacun de nous de participer efficacement à la grande mission apostolique qui doit se dérouler sur bordeaux et de permettre ainsi à notre patro et à notre paroisse une véritable montée spirituelle »

Une réunion : article non signé

«  C’était le jeudi 28 septembre, date à retenir, vers 21h30 au foyer des JSA que notre abbé prit contact avec quelques jeunes… Après avoir allumé une cigarette, et reprit calmement, mais d’une voix grave et sûre «  Si bien souvent il a été possible de constater votre bonne  volonté, il faut reconnaitre loyalement que c’est la volonté qui vous manque le plus. Il faut donc parvenir à la former, afin d’être capable d’affronter les difficultés, les sacrifices et les souffrances qui vous attendent... Je pense que tous les gars présents ont pu comprendre qu’il est impossible de s’encrouter quand on est chrétien.

 

Début de saison par Claude Barbier

Heureusement et … malheureusement la valeur et la force d’un club ne sont pas fonction du nombre de médailles et de la quantité des titres, mais il faut en comprendre toute l’importance. Elles sont pour nous à la fois, un test, un baromètre et l’assurance que nous allons de l’avant. Elles représentent le passé et l’avenir et comme elles n’ont qu’une valeur toute relative elles nous prouvent que nous ne luttons que pour un symbole et qu’il n’est pas du tout question de « gros sous ». Le sport n’est pour nous, qu’un magnifique jeu, qu’un moyen d’éducation qui s’intègre à notre idéal et qui doit aider dans la mesure du possible, chacun à s’élever moralement et  socialement.

Voilà pourquoi nous sommes plusieurs à lutter pour apporter chaque année les améliorations nécessaires au bon fonctionnement de notre œuvre, et pour  tacher  justement de remporter le maximum de médailles.

Les équipes de basket et leurs dirigeants :

-          Deux équipes de benjamins et deux autres en formation – dirigeants Mrs Ardurat, Retoret Trefeil

-          Trois équipes minimes – dirigeants Mrs Santore, Robineau, Retoret

-          Deux équipes cadets, une troisième en formation _ dirigeants Mrs O’Rain, Laboudigue, Leyle, Dubron

-          Une équipe juniors Mrs Lascaze et Gourion

-          Trois équipes séniors : Mrs Beauxis, Paradol, Meillon, abbé VIAUD ;

 

Des noms apparaissent dans le comité de basket : Mrs Chauveau, Favrel correspondants à Paris , Sartore, O’Rain, Delaux René, que l’on retrouve dirigeant, Laboudigue, Gourion, Beauxis Claude et je crois que c’est cette saison que les scouts formèrent une équipe de basket avec l’abbé comme dirigeant.

 

Un article sur Bidart signé Jihemal (Jean Michel Laharie) (article complet sur bi izarrak)

Comme chacun le sait la colo, Bi Izarrak, a abrité du 1er eu 30 juillet les jeunes du patro de Saint Augustin et de Saint Ferdinand…. Dès le 8 juillet la colo fut examinée de haut par force, cerfs-volants qui pullulèrent jusqu’à la fin du mois… A relever celui de  l’équipe de Jacky Boulain qui alla échouer, don gratuit et digne d’éloges, à l’aérium Maurice Pierre.

Du 12 au 13 juillet pluie et vent … Ziiip ! Sur quatre mètres et la tente s’ouvre d’un seul coup, la moitié des sinistrés migrèrent à l’infirmerie…. Voici enfin la journée du 14 juillet, la journée des jeux. Hissée au bout des bras immenses du longélique, sympathique et méchant Titou (Michel Audureau) la flamme olympique de papier crépon illumina et réchauffa l’atmosphère sous les assauts endiablés de la marche dite du « pont de la rivière KwaÎ, plus connue sous le nom de marche Bi Izarrak.

Le célébrissime Roger Larquié faisait claquer au vent le drapeau.

Les épreuves étaient nombreuses et en fin d’après-midi remise des médailles d’or (chocolat) et d’argent (sucette)

Figures caractéristiques de cette époque Michel Audureau, Roger Larquié, Claude Barbier, Claire Viaud. Vers les 17 et 18 l’équipe de basket de Xavier Girardeaux battit brillamment… d’un point celle de Guy Boulain.

23 juillet, l’équipe de foot des moniteurs fut abominablement écrasée, ridiculisée, pulvérisée par une sélection des grands, score 5 -3 et des gens intelligents allèrent la commenter au micro pour redonner confiance aux moniteurs.

Les sorties : La Rhune, la frontière franco –espagnole à pied à partir du col St Ignace, le col de lysarietta via Sare…

De la « saine fatigue » comme l’a dit si souvent notre directeur.

Des colos comme ça on n’en fait plu

 

Journal numéro 6 extraits

Lettre du Président

«  Cher Monsieur l’abbé. Tandis que les années s’écoulent, nous redoutons toujours que le début d’un nouveau cycle en soit sanctionné d’une décision supérieure vous déplaçant vers d’autres destinées et nous privant de votre présence à la direction du patro… Je pense être l’interprète de tous en vous traduisant l’affection profonde, la reconnaissance et le dévouement que nous ressentons pour vous sincèrement du fond du cœur… Nous vous aimons parce que vous avez réalisé ici une véritable communauté, plus cohérente qu’elle n’a jamais été, cristallisant par votre rayonnement toutes les bonnes volontés, haussant ainsi le patro au fait des familles…. Notre rôle de chrétiens, mes chers amis, ne l’oublions pas, est de travailler à la gloire de Dieu… nous devons en dépit de nos sympathies et antipathies ne considérons que le but spirituel de notre œuvre et assurer sa pérennité. Dissocier mes vœux de ce souhait serait méconnaitre la mission spirituelle et divine de notre cher abbé et mépriser ses efforts ainsi que ceux des hommes de bonne volonté qui à ses côtés, ont consacré une partie de leur vie au patro…

 

Pourquoi ?   Titre de l’article sur le basket de Claude Barbier  (extraits)

Un joueur de nationale doit s’entrainer cinq à six heures par semaine.

Entre la préparation physique, la technique, le jeu collectif, l’adresse, on s’aperçoit qu’on ne peut demander à un joueur qui a ses occupations, son travail, sa vie familiale de passer des heures sans un minimum de confort.

Cela n’est possible qu’avec l’utilisation d’une salle et bien souvent à des horaires différents….

Nous luttons bien souvent avec des adversaires qui sont très loin de connaitre les mêmes  problèmes que nous….

Sans entrer dans le détail, sans s‘occuper de savoir comment certains joueurs gagnent leur vie, ce n’est pas notre rôle.

Nous sommes sûrs pourtant que beaucoup de « vedettes » vivent au crochet des dirigeants plus ou moins mécènes, et qu’ils peuvent s’entrainer plusieurs heures par semaine et même par jour… nous ne luttons pas à armes égales et si parfois des joueurs « jaunes et noirs » perdent quelques balles il faut les excuser… »

 

Patro : article non signé

« . .. Le patro est dirigé par un comité directeur et neuf membres renouvelables par tiers.

Le comité se réunit le premier mercredi de chaque mois et traite de toutes les questions intéressant la vie  du patro… jeune (28 à 45 ans) dynamique, audacieuse même…

Il est rare qu’une décision de la plus minime à la plus importante ne soit pas prise à l’unanimité… Pour notre patro, l’encadrement est une question vitale qui se comprendra même lorsque l’on saura que le catéchisme, fait dans les salles du patro, groupe environ 270 enfants, 93 communiants…

Pour nos sportifs du basket 120 licenciés, 12 équipes, nous disposons de deux terrains découverts ou par beau temps c’est suffisant,  mais cela devient parfois catastrophique à la mauvaise saison.

Aussi le comité directeur a pris, cette année,  une importante décision, la construction d’une salle de sports allée des peupliers …

 

De ces trois articles retenons : l’importance très grande du prêtre, le but spirituel de l’œuvre, la cohésion des membres, le nombre des enfants du catéchisme, fait dans les salles du patro. Le « peu » d’entrainement des joueurs de nationale de cette époque comparativement à ceux de maintenant ce qui sous-entend, l’énorme évolution du sport de haut niveau.

 

Journal numéro 7 décembre 1961 :

Lettre du président De Fornel titre « du jugement »

Extraits : combien naïve nous apparait aujourd’hui la douce illusion d’il y a un siècle, suivant laquelle le progrès de la science, l’enseignement obligatoire, contenaient la promesse d’un perfectionnement social toujours croissant… la société actuelle cultivée certes, mais en grande partie mécanisée, est loin de ressembler à la chimère que l’on se faisait du progrès…

… dans la société antique, le peuple créait et réalisait lui-même les distractions et il y avait une relation et un apparentement étroit entre exécutants et spectateurs.

Aujourd’hui l’élément passif l’emporte de plus en plus, et le spectateur s’éloigne d’avantage de toute participation au spectacle….la reproduction mécanique des images et des sons exclut toute élévation de l’homme. On n’est plus absorbé par ce que l’œil perçoit, on ne s’y abandonne plus

Il manque le recueillement. Je me rappelle qu’autrefois les livres comportaient fort peu d’images, et enfants, nous étions obligés à un effort de réflexion, à tout un travail psycho-sensoriel pour recréer cette image autour de cette matière littéraire dont nous nous imprégnions pour la formation de notre style…

…les deux grandes conquêtes de la science, enseignement obligatoire et publicité moderne dont nous avions lieu d’être si fiers risquent par leur développement outre de provoquer certains phénomènes de dégénérescence et d’affaiblissement du jugement : des connaissances mal assimilées barrant la route à la sagesse et faisant des individus des robots sans défense »

 

Le patro (suite)

Nous avions également une section judo, créée en novembre 1960. Ces deux activités évidemment n’absorbent pas la totalité de nos effectifs. Il y a pour ceux que le sport laissent indifférents le patro du jeudi avec 80 jeunes environ qui sont emmenés en car au château de l’Hermitage à Martillac…

…outre les séances cinématographiques du jeudi celles organisées le dimanche pour le jeune public, connaissent également un beau succès… les jeunes trouvent aussi le foyer avec jeux et télévision. Il faut connaitre la chaude ambiance des fins d’après-midi du dimanche pour comprendre tout ce qu’il représente pour eux…

…la vente de charité organisée aux environs du mois de mars nécessite durezant deux jours le maximum de concours de bénévoles… citons encore quelques chiffres qui pour aussi rébarbatifs qu’ils soient, doivent être étudiés de près.

Parmi nos membres qui sont au travail les statistiques donnent 20% d’artisans, 18% de commerçants, 49% d’employés et fonctionnaires, 10% d’ouvriers et manœuvres et 3% de professions diverses.

En ce qui concerne l’origine familiale des plus de 12 ans nous trouvons : 75% milieu commerçant et fonctionnaires, 15% milieu bourgeois, 10% milieu ouvrier.

95% des jeunes de saint augustin étant originaires de la paroisse qu’en devrions-nous conclure ?

Que notre action ne touche qu’une certaine classe d’habitants et que le milieu des travailleurs manuels, celui dont la vie est souvent la plus difficile, celui qui a le plus besoin d’aide et de réconfort ne vient pas les chercher auprès de nous.

C’est nous qui devrions aller vers lui.

 

Un article de l’équipe jociste de st augustin, qui présente la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) ….. l’année dernière 21 groupes représentant la JOC sur bordeaux, ont exposé des faits de jeunes travailleurs devant 300 jeunes, de nombreux adultes et des personnalités officielles… cette année le plan d’action titre «  des débouchées pour tous » Toutes ces recherches sont accomplies dans toute la France. Elles ont le même objectif : préparer le 2ème conseil mondial de JOC qui va se tenir du 1er au 11 novembre à Rio de Janeiro.

 

Journal numéro 8 janvier 1962

Le mot de l’abbé :  «  tout d’abord, laissez-moi remercier notre cher Président le docteur de Fornel, tous les membres des JSA et leurs amis pour avoir célébré la Saint André avec une si affectueuse délicatesse… puis du point de vue matériel nous participerons à la réalisation d’une tâche difficile mais combien encourageante pour l’avenir : la construction de notre salle de sports…. Les jeunes ont déjà attaqué les fondations, n’hésitez pas à venir souvent les aider, les conseiller… »

 

Le mot du Président : titre «  Paradoxe»

«  La vie de l’humanité confine au paradoxe… tandis que les microbiologistes s’évertuent à découvrir les causes et les remèdes des maladies pour réserver ou sauver les individus de la mort, l’instinct de conversation des peuples qui a son corollaire dans le souci de destruction, oblige ces mêmes savants à rechercher les modalités d’une guerre bactériologique. Si les physiciens pénètrent jusqu’aux plus profonds secrets de l’énergie atomique et sont à la veille de transformer l’économie du monde, leurs découvertes serviront aussi à réduire au néant des cités entières.

Sans cesse les ingénieurs inventent de nouvelles machines qui décuplent les possibilités humaines, tandis que dans la crainte de leurs destructions les hommes seront amenés à utiliser ces mêmes machines pour leur propre anéantissement… ayant voulu capter toutes les forces de la nature il est maintenant écrasé par ces mêmes forces. C’est l’histoire de la tour de Babel ou de l’apprenti sorcier. Drame du contraste entre notre vie matérielle et notre vie spirituelle… comme l’exprime si bien Pasteur Vallery Radot, il devra choisir entre le remerciement à ce qui fut son mode de vie, sa façon de penser, sa raison d’être et d’échapper à l’emprise infernale sous peine de n’avoir d’autre ressource que le suicide »

 

Judo : création de la section. «  Enfin ! Oui, c’est avec beaucoup de retard que les responsables de la section judo se décident à la faire connaitre.

Voici donc en quelques lignes la naissance du judo à Saint Augustin.

Vu l ‘essor considérable du patro, quatre judokas décident, en accord avec l’abbé, de monter un club de judo au sein du patro.

De suite des difficultés se présentent (salle, tapis, et surtout un professeur) Mais petit à petit ces difficultés s’écartent grâce à la générosité du chef de troupe qui accepte de nous donner un local afin d’y installer notre tapis (tapis fait de son et de ripes, le tout recouvert par une bâche tendue). Enfin suprême joie, nous trouvons un excellent professeur en la personne d’une ceinture noire deuxième dan de Mérignac.

Ainsi les premiers cours commencent et c’est déjà la première compétition… les vacances passent vite, mais avant tout entrainement nous devons songer à décorer ce « dojo ». Deux judokas mènent rondement cette tâche et s’en acquittent au-delà de toute espérance, car cette salle, par sa décoration, attire l’admiration de tous »

Signalons que le professeur, que les judokas d’alors avaient été cherché n’est autre que Jacques Deveaud, toujours professeur, mais qui est devenu depuis quelques années Président des JSA.

 

Scouts : Le dernier conseil des chefs a décidé de participer à l’entreprise 62 «  lancée par l’équipe nationale éclaireur

Il faut en troupe réaliser une entreprise avec et pour des jeunes en vivant réellement la loi scoute… c’est pourquoi pendant l’année jusqu’au mois de mai environ, tous les jeudis, une patrouille à tour de rôle participera au travail des autres jeunes de la paroisse pour la construction de la salle des sports et pendant les vacances de pâques, ils prendront sur leur jours de cap, pour construire un abri en bois à la colonie de Bidart … vous direz peut être. ; Ils n’en sont pas capables…. Nous répondrons, tous ensemble : pari tenu ! »

 

L’annonce des « journées des jeunes » de saint augustin. Les samedi 10 et dimanche 11 février. Nos comptoirs de vente : alimentation, boucherie, charcuterie, volailles, fromages, fruits, patisseries, vins, droguerie, fleurs, lingerie, chaussures.

Soirée du samedi : 19h apéritif, 20h30 soirée familiale avec le célèbre animateur Pierre Dubois.

Attractions de twist et de chants par les six teens, les rockies ; Vainqueurs du tour de chant de bordeaux, gagnant de la coupe de Royan et d’autres surprises….

Dimanche : 8h, après les messes, petit déjeuners, réouverture des comptoirs. 11h30 apéritif, 15h cinéma, 17h tous au foyer pour participer aux jeux de Pierre Dubois.

 

Un article sur René Paradol   titre «  « silhouette »

Extraits : quel est donc ce personnage si important…. Membre du comité directeur, secrétaire de la commission basket, dirigeant de l‘équipe première, chef de travaux aux JSA, il est entrepreneur de son métier. C’est tout un programme, et il serait trop long d’énumérer tout ce qu’il fait…. Bidart, les foyers, la cour, et depuis quelques jours il attaque un très gros chantier : la salle….

Mr Paradol est lui aussi tout un programme, toujours ou presque de bonne humeur, adepte de la non-violence, donc très peu souvent en colère, philosophie par principe, il a les qualités brillantes d’un grand dirigeant…. Partagé entre toutes ses occupations, il n’est jamais où on le cherche… il lui est souvent arrivé des aventures invraisemblables… parlez-lui du jour où il marchait pieds nus cours de l’intendance, du vol de son camion, de sa voiture…

Monsieur Paradol se trouve très bien comme il est et n’a nulle envie de changer. A tort ou à raison, qui est ce qui peut le prouver ? Ceux qui le connaissent l’estiment, les autres le critiquent, mais combien parmi ceux-là feraient tout ce qu’il fait ! Dans le patro, il occupe un poste très important et si personne n’est irremplaçable il en est pourtant qui trouvent difficilement un successeur. Il fait partie de ceux qui répondent toujours présent, en un mot il est notre ami…. » Cl Barbier

 

Militaires : Un petit mot de nos militaires à qui l’envoi de colis a été fait cette année… un tonneau destiné à recevoir les dons en nature a été placé au bar…. Ce qui a permis l’envoi de 21 colis….

 

Journal numéro 9

Le mot du Président (extraits)

«  A une époque où les préoccupations financières débordent de plus en plus l’éthique sportive », la comptabilité étouffant l’intellectualité, les financiers deviennent les vrais organisateurs imposant leur optique, ils tendent de plus en plus à devenir des marchands de spectacles dont il faut assurer la rentabilité. On aboutit à certaines formes de professionnalisme, dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’elles s’éloignent de plus en plus de l’esprit sportif. Il nous a paru intéressant de livrer à vos réflexions un article du Dr Voivenel, président d’honneur 1951 de la FF de rugby.

Titre «  le sportif : inspiration d’art »

Sous-titre «  le sportif est la poésie du mouvement  Poumet »… il y a eu toujours et il y aura toujours des athlètes de la vie.

Il y en aura toujours malgré les dogmes différents, les méconnaissances, les dédains ou à l’opposé, le snobisme du stade, car il existe ce problème.

… Montherlant arme dans le sport un bonheur qui n’est pas un relâchement,  mais une activité et une tension. C’est comme disent les aficionados, le « terrain de vérité » ; pas de technique triomphante sans aristocratie intellectuelle, qui seule permet d’atteindre au maximum de rendement par le minimum d’effort.

Bérard dans son livre « huit de pointe » dit : si tu n’es pas vieux avant l’âge, tu sauras qu’il est une ivresse dans ce don de soi, dans l’extrême tension de l’être, dans l’anéantissement même de l’extrême fatigue. Et dans cet anéantissement, dans  le vide de l’épuisement qui suit l’effort intense, tu te découvriras plus riche d’une expérience nouvelle, d’une expérience d’homme. Dans le sport cherche avant tout la joie. Cette joie à elle seule est une expérience. Les joies du corps peuvent être aussi entières que les plus pures joies de l’esprit. Bien fou qui se refuse à les connaitre comme aussi qui se condamne à ne connaitre qu’elles. La vraie joie, la seule intense et pure, est dans la difficulté vaincue : elle est la maitrise de soi, elle est dans l’effort et dans la lutte.

Platon, insiste sur la corrélation obligatoire de la gymnastique et de la musique. C’est cette corrélation qui m’a fait dès le début de cet article étendue à tous les actes virils, à toute la conquête de la vie, le sens du mot sport qui doit être plus qu’un jeu puisque le mot athlète, je le répète, vient d’athés, combat. La gymnastique pour Platon c’est l’éducation physiue sous toutes ses formes. La musique c’est toute l’éducation intellectuelle.

… Nous avons besoin dans notre cité d’un chef proposé à régler ce mélange, si nous voulons sauver notre constitution »

 

Carnet Rose : Frédéric Larquié (05 avril 1962) et Jean François Laurent le 02 mars 1962

 

Encore le plaisir de retrouver des anciens au match de Charenton : Hubert Gourion, Guy Lafforgue, Prades, Roudet, Rapatou, Michon, Cazeaux, Chambor , Maury.

 

A ce propos Robert Duchein qui suivait l’équipe écrit dans le journal

«  Il y a peu de temps prenant mon repas dans un restaurant toulousain, je vis arriver vers moi un gars qui me dit tout bonnement «  adieu Robiche » (surnom de Duchein) C’était tout simplement un de ces bons vieux copains de vingt ans qui malgré les ans, n’avait pas oublié, le patro de saint augustin. A Paris il en est ainsi et à chaque match de notre équipe fanion, nous retrouvons ce club parisien …. Ma reconnaissance va vers eux, nous leur devons un grand remerciement, car, tout en étant nos supporters, quelques fois chauvins et farouches, ils furent nos éducateurs… »

 

Journal numéro 10 avril 1962

Titre «  Bon à tout, Bon à rien… » de Guy Fournet secrétaire du comité central ; FSF

«  les jeunes » «  important club banlieue de Paris recherche joueuses valeur nationale, centres et avants de préférence célibataires et joueurs de classe , libres du service militaire, arrières et avants, célibataires, situation et logement. Ecrire… »

Je ne sais l’impression que cette offre d’emploi aura faite sur les lecteurs du journal qui la publie, personnellement tous les mots employés m’irritent.

… débutants ou joueurs moyens, abstenez-vous, ce club n’est pas pour vous ; votre valeur marchande est nulle…. Mon irritation se change en colère. A une époque où la lutte pour la vie est une réalité… ceux ou celles qui répondent à l’appel auront une « situation ». Laquelle ? Peu importe, aucune spécialisation, aucune qualification n’est demandée, c’est supposer, que celui qui acceptera, sera bon à tout ce qui peut hélas, vouloir dire bon à rien… Alors à mon tour, je demande au rédacteur en chef des « jeunes » de passer l’annonce suivante

«  Modeste patro bordelais, quarante ans d’existence, continue  à ouvrir ses portes  à tous ceux susceptibles d’être intéressés. Accueille jeunes et anciens, débutants et chevronnés ; offre climat d’amitié et installations susceptibles d’amélioration ; cotisation raisonnable. Se présenter aux JSA

 

Quelques réflexions sur ces articles qui situent le climat dans lequel nous évoluions.

Le problème du Président De Formel «  au jugement » donne son opinion sur » l’évolution » de la société. Il dit que les individus sont de plus en plus spectateurs et s’éloignent de toute participation au spectacle.

Même si à cette époque la télévision n’avait pas autant d’impact que de nos jours, on peut quand même considérer que l’image est devenue le véhicule de toutes informations mais aussi de formation.

Comme elles se succèdent à longueur de journée à un rythme rapide elles ne laissent que peu de temps à la réflexion...

Ceci étant, et sans pour autant prendre parti sur la conclusion du Directeur qui dit  « … risquent par leur développement outré, de provoquer certains phénomènes de dégénérescence et d’affaiblissement du jugement… » On peut se poser certaines questions.

Et c’est à ce type de questions que doit répondre les responsables actuels de l’association. Ils doivent s’adapter sans cesse aux comportements différents des jeunes.

 

Dans l’histoire du patro retenons cette différence qui situe, avec d’autres, le début d’une nouvelle évolution…

Différences aussi que l’on peut évoquer à partir de l’article sur le patro.

 

Dans la composition par « classe sociale » des adhérents avec seulement 10% d’ouvriers ;

Quelques années plus tard une enquête identique a été effectuée par l’abbé Roumégoux faisant apparaitre parmi nos membres une diminution des artisans et des commerçants et une augmentation des ouvriers.

Dans les 95% des JSA originaires de la paroisse, actuellement les adhérents extérieurs sont beaucoup plus nombreux.

Peut-être parce que nous sommes connus à l’extérieur du quartier et de la paroisse, peut-être aussi parce que les  moyens de locomotion se sont multipliés.

Dans notre action, et plus précisément celle des prêtres, qui ne touche qu’une certaine classe d’habitant dont très peu du milieu ouvrier.

La dernière phrase de l’article «  c’est nous qui devrions aller vers lui » indique la démarche de ceux que l’on a appelé «  les prêtres ouvriers » et un changement de l’église. L’importance que prend la JOC correspond à ce changement.

 

Enfin un mot sur l’annonce parue dans un journal qui a mis en colère Guy Fournet. De nos jours des annonces semblables paraissent en grand nombre dans tous les journaux sportifs… et même les JSA sont utilisateurs !

 

Sur le plan structure retournons à la création de la section judo, qui allait précéder la venue d’autres activités comme la lutte et le volley.

 

Mais c’est surtout dans cet été 1962 que nous allions construire la salle des sports.

Etape importante du mouvement sportif.

 

Construction de la salle des sports – été 1962.

 

Sur le journal numéro 12 nous relevons un article extrait du journal basket Ball n°362 signé Roger Laborde «  nous avons le privilège (ce qui est parfois un inconvénient) d’habiter au cœur de saint augustin … c’est donc en parfaite connaissance de cause que nous allons vous narrer l’éclosion de cette salle moderne, admirablement conçue sur l’emplacement plutôt exigu du vétuste terrain de l’allée des peupliers.

. … si l’on songe que dans le courant du mois de mai dernier des équipes de jeunes s’ébattent encore sur le terrain de plein air, on est en droit de s’interroger pour savoir par quel sortilège cet ensemble magnifique a pu surgir du sol en trois mois à peine.  C’est tout simple. Alors que de toutes parts, les clubs ce cette super catégorie songeaient uniquement à se renforcer en puisant à droite et à gauche, laissant aux administrateurs divers et aux municipalités le soin d’embellir les salles mises à leur disposition, alors que leurs joueurs en vacances allaient se bronzer sur les plages, les jeunes de saint augustin, grands et petits, se sont attelés à la besogne….. Stimulés par l’abbé Viaud en personne, par le dévoué entraineur Barbier, par Paradol lui-même (oui messieurs) les joueurs se sont acclimatés à la hache, au marteau, à la bétonneuse et nous en passons…

… trois fois par semaine de 17h jusqu’à 21 heures et souvent minuit, nous avons vu à l’œuvre, torse nu, les Albert, Lamouroux, Léglise, Beauxis, Larquié, Laurent et autres. La plupart sinon tous, ont passé la totalité de leur congés annuel, du matin au soir, sur le chantier tels des manœuvres anonymes.

Larquié,  nous l’a dit en personne, a atteint son poids de forme sans toucher un ballon.

Le coiffeur du coin a fermé deux semaines pour apporter sa contribution effective.

Voilà, n’est-ce pas un exemple à méditer !

Joueurs de nationale, lorsque vous aurez l’honneur de pénétrer dans la salle des JSA, songerez a tout ce qu’elle représente de labeur, de dévouement et d’attachement indéfectible au club ayant guidé les premiers pas de vos adversaires. Et tirez leur un grand coup de chapeau ! »

 

Beaucoup ont sans doute des souvenirs à raconter et bien des anecdotes . Il y en a des tas et des tas.

Personnellement  je voudrai en faire état que de quelques-uns.

-          Maurice Lamouroux en « conducteur » de brouettes de béton qu’il devait amener sur un plan incliné en madriers en haut des graviers. Il avait des difficultés et à pousser la brouette très lourde, et à garder l’équilibre, et certaines ne sont jamais arrivées à destination.

-          - de Pierre le garçon de chez Delaux qui a creusé dans une seule journée la fosse de la pompe de refoulement des eaux.

-          - de la quantité « énorme de ciment que nous avons mis dans le trou du poteau du fond. On avait l’impression qu’une brouette correspondait à un tout petit seau.

-          De ce premier mai, fête du travail, il est vrai où je me suis retrouvé tout seul sur le chantier avec la raboteuse de chez Meillon. «  momon » le fameux coiffeur dont parle Mr Laborde et venu l’après-midi m’aider et… me consoler !

 

Et c’est le dimanche 14 octobre que la nouvelle salle des sports a reçu la consécration mérité. L’inauguration officielle par les plus hautes personnalités de la ville.

Sur le journal du patro le chroniqueur a noté la présence de Mrs Chaban Delmas, Gislard(directeur du cabinet du préfet) Dalbos, Grondeau, Me Lilet, Mgr Laroza, Lajugie , Estebe, Scotte (directeur jeunesse et sports) Guilmain, Me Olivier, le colonel Saldou, Chaignot, Cosson, Lelan, Bordier, Gilbert Leroi, David, Saint Pee, le chanoine Caillon, Loizillon, Bahuet, Kaibel, Les présidents des patronages et de nombreuses autres personnalités.

Après la bénédiction de la salle par Mr l’abbé Gave, archiprêtre de saint augustin, Monseigneur Laroza présida la messe de rentrée des patronages, célébrée par Mr le chanoine Caillon qui donna, vers les années 1930-1931, une première impulsion au patro bordelais.

Puis à midi, ce fut l’arrivée des personnalités devant une foule compacte.

Le docteur de Fornel président des JSA prit alors la parole dont voici quelques extraits  «  nous pourrions aujourd’hui fêter le cinquantenaire de notre patro. Quel magnifique cadeau que cette salle des sports pour ses noces d’or.

Quel chemin parcouru depuis une cinquantaine d’années…. Malgré sa croissance difficile, le patronage existe, les gosses qui ont grandis dans un quartier qui se développe, posent un problème grave à ceux qui se considèrent comme engagés. Ils vont lutter, maintenir, réformer…. Mais il faut tenir ces jeunes. Ils ont des besoins qui posent des exigences. Il ne convient plus de les réunir sans but…. Il faut un attrait physique, créer une lutte qui entretien l’esprit d’émulation. Seule la pratique du sport est susceptible de donner cet attrait et de créer, à l’âge si délicat de l’adolescence, cet équilibre que nos pères résumaient dans cet adage « Mens sana in corpore sano»

Et nous pouvons nous enorgueillir, Messieurs, du rôle prépondérant joué par les patros dans la vulgarisation de la gymnastique et des sports.. .

Puis en 1932 sous l’impulsion d’un nouveau directeur dynamique, Mr le chanoine Caillon, alors vicaire de saint augustin, le patronage prend une nouvelle vie tant spirituelle que matérielle.

…. Malheureusement la seconde guerre mondiale jeta un voile, provoquant une nouvelle coupure …Les années d’après-guerre avec leur instabilité, leurs problèmes aigus où chacun se débat dans un univers restreint … à partir de 1954, coïncidant avec l’intérêt que prennent les pouvoirs publics pour les mouvements de jeunesse, un clergé jeune et résolu est nominé à Saint augustin.

… petit à petit, la réorganisation matérielle et administrative permet de doter le patro d’un terrain de sports, d’un local digne de lui, les cadres s’organisent et les JSA illustrent bientôt la cité qui, après lui avoir accordé sa confiance, lui donne son amitié.

D’aucuns se sont étonnés de nous voir construire une salle… nous en sommes tous là, obligés d’adapter notre standing aux exigences de notre évolution sous peine de rétrocession.

La conception d’il y a 50 ans n’est plus de mise aujourd’hui. Puisque nous poussons nos jeunes dans une discipline sportive, nous nous devons de leur fournir les moyens de réussir, de se maintenir et même de faire progresser leur classe, sous peine de voir survenir une cruelle déception qui entrainera la défection et tarira le recrutement. C’est un problème grave pour les dirigeants qui se sont engagés à assurer une formation morale et il faut beaucoup d’audace pour résoudre les difficultés qu’imposent ces charges…

…la salle, la colonie de Bidart, le local, nous n’en tirons pas vanité car nous n’aurons garde d’oublier qu’elles n’ont été possibles que grâce à tous ceux qui ont été les artisans de cette providence.

D’abord tous les directeurs et dirigeants… Mr Chabrat qui nous allouait sans hésitation et généreusement son terrain sans lequel nous n’aurions pas pu construire… Mr Chaban Delmas dont la sollicitude ne fit jamais défaut, Mr le Professeur Lajugie qui a permis que maints problèmes financiers et administratifs furent aplanis... Nous exprimons notre profonde reconnaissance à Mr le Maire de Bordeaux…   je n’aurais garde, monseigneur, d’oublier de remercier les autorités religieuses. En maintenant Mr L’abbé Viaud son éminence a permis à notre directeur de réaliser, au mépris de sa santé et dans des conditions souvent acrobatiques, les constructions que nous fêtons aujourd’hui… je pense que  Mr l’archiprêtre de saint augustin n’a pas été étranger à cette décision. Que la délicate sollicitude avec laquelle il nous a toujours traité soit pour nous l’occasion de lui adresser, avec notre gratitude, l’expression de notre ficèle et affectueux attachement… je ne puis, non plus, rester indifférent devant les sommes de dévouement, les témoignages d’amitié… entrepreneurs, artisans, ouvriers, camarades qualifiés du patro, tous ont unis leurs efforts dans un élan, un sentiment d’entraide, que nous ne sommes pas près d’oublier… Ainsi, la cohésion de notre patro formé d’éléments profondément disparates, n’arrive à se réaliser que par l’amitié spirituelle qui les anime…enfin je sais que je vais déplaire à un ami… quoiqu’il n’ait jamais voulu accepter un poste de responsable, notre ami le docteur Bahuet a coopéré plus que tout autre par sa fraternelle amitié, ses démarches, la persuasion qui émane de toute sa personne à vaincre les obstacles et réaliser cette salle. Je ne l’en remercie pas, car il ne le pardonnerait pas. Mais je ne pouvais pas le taire…    surtout à quel point nous sommes engagés vis-à-vis de ces garçons, combien, en définitive, nous leur sommes redevables de ce que nous avons reçu d’eux en comparaison du peu que nous leur avons donné, nous raccrochons, car ils nous ont donné ce qu’il y a de plus beau ! La jeunesse. Cette jeunesse que nous essayons de toutes nos forces de conserver, ils ont su, malgré l’âge, nous empêcher de vieillir.  En levant notre verre… »

 

Saison 1962-1963

 

Nous avons donc notre maintenant notre salle et nous allions pouvoir nous entrainer.

Malgré cela, nous étions conscients au basket que nous allions avoir une très dure saison. La création de la poule unique entrainait en effet quatre descendants dans chaque poule de dix.

 

Très peu de préparation dans l’intersaison et très peu de modification dans l’effectif si ce n’est la venue d’un international de côte d’Ivoire. Alain Ekra.

 

Pour leur premier match dans leur salle un nombreux et vibrant public, les JSA battent le Racing Club de France 75-52. Mais le dimanche suivant privés de Claude Laurent ils s’inclinent devant Roanne 74 à 42… et pour le troisième match à Paris, face au PUC, dans un stade charlety comble, nous prenons une véritable leçon 84 à 33. Le PUC avait fait signer une américain Henri Fields.

Pour notre deuxième match dans notre salle il nous fallait « effacer » la « raclée » de Paris

Malgré la défaite par 79 à 64 et devant une salle presque comble le journal titre «  un basket de très haut niveau ».

Des victoires contre Tours, Auboué, Toulouse, des défaites à Graffenstaden, Le Mans.

 

Nous luttions pour cette sixième place… et puis est arrivé le match contre Villeurbanne à Lyon où l’arbitrage de Mr Seux n’a pas été apprécié par Mrs Paradol et Barbier.

 

Par une lettre datée du 18 février la FFBB communique la décision prise par la commission intéressée. Trois mois de suspension au joueur Barbier et un mois au manager Paradol.

Il est certain que la FFBB avait de nouveau « frappé » très fort sur les JSA et nous en avons eu confirmation par l’arbitre Mr Seux lui-même.

Il est aussi certain que nous étions très mal vu à la FFBB et je me souviens de ce voyage à Paris, en car, en passant par la Bretagne où nous avions laissé les scouts.

Nous avions rendez-vous avec Mr Chavinier Président de la fédération. Notre « délégation » était composée de l’abbé Viaud, René Paradol, Ramon Garmendia, Claude Barbier et sa sœur.

Le Président Chavinier ne nous avait pas caché que nous avions un passif à la fédération.

Nous avions aussi le mauvais gout d’informer la presse chaque fois que nous avions un problème et cela ne devait pas se faire…

Par la suite et chaque fois que nous avons eu des entretiens avec Mr Landrivon secrétaire de la  FFBB, à Paris avec René Paradol et notre correspondant Roger Favrel, on nous a tenu toujours le même langage...

Ceci ajoutait à cela, toujours est-il qu’à la fin de la saison nous terminions 7ème du classement et nous retrouvions la seconde division.

La constitution de la poule unique nous coutait la descente mais aussi, ce qui était plus grave, la perte de plusieurs joueurs.

Michel Audureau allait signer au Mans

Jean Claude Olivier à Seyches

Michel Marcadet à Cognac

Jean Claude Maysonnave à la Roche  sur Yon

 

Nous reviendrons sur ces événements concernant le basket puisqu’ils sont importants dans bien des domaines, et reprenons la lecture des journaux.

 

Les JSA club omnisports. :

Sur  le journal Sud-Ouest du 24 décembre 1963 on peut lire un grand article signé Georges Maury

Titre «  les jeunes de st augustin sont devenus un club omnisports » et sur le titre, Basket-ball, Judo, Lutte, Volley-ball, Haltérophilie

Extraits : Ces JSA qu’on ne connaissait jadis qu’à quelques centaines de mètres de l’église sont devenus les JSA Bordeaux. On les connait jusqu’à l’autre bout de la France… Mais ce rayonnement a un autre effet : celui de faire du patronage de 1907 l’un des grands clubs omnisports de 1963 dans le sud-ouest. Oh certes le basket avec ses 13 équipes est resté la discipline phare… mais des sections dont on aurait tort de mésestimé l’importance sont venus se greffer…

C’est le judo qui le premier s’envient « profiter du village » des basketteurs. Mr Jacques Deveaud qui se défend d’être un maître ou un « professeur » mais seulement un initiateur soutenu par Mrs Coupeaud et Renauleau, obtint de pratiquer son sport favori sous les couleurs du patro.

Roger Bielle et ses lutteurs : la seconde discipline qui fut attirée à st augustin fut la lutte… l’international Roger Bielle au palmarès éblouissant, venant en voisin de la glacière sollicita avec son père qui était président et le dirigeant Mr Beynet, la prise en charge par les JSA d’une section lutte… aujourd’hui après seulement quatorze mois de présence, la section lutte a doublé ses effectifs qui étaient d’une vingtaine de garçons au départ.

C’était le volley-ball qui faisait son apparition il y a moins d’un an. Sous l’impulsion de Gérard Gruson l’équipe fit une entrée timide et actuellement il y a vingt-trois licenciés.

Une autre section l’haltérophilie fonctionne aux JSA sous la direction de G. Jacob. Bien que celle-ci travaille dans l’ombre, elle n’en est pas moins prospère…

Mais cela ne va pas sans créer des problèmes sérieux dont le plus important est celui de la gestion financière.

Actuellement le patro vit grâce aux recettes du basket, aux cotisations des membres honoraires, aux quêtes effectuées périodiquement au titre d’œuvre paroissiale, à la gérance du cinéma Cinécran et enfin à la kermesse annuelle.

Le trésorier doit compter avec parcimonie car il y a des impératifs qui guident les dépenses et en particulier le remboursement de l’emprunt contracté pour la construction de la salle (encore faut-il préciser que l’apport de main  d’œuvre pour cette construction a fait réaliser une économie de l’ordre de trois milliers d’anciens francs), remboursement qui s’étend sur plusieurs années encore. La seule façon de parvenir un jour à élargir les possibilités financières de la société c’est de faire un effort constant en faveur de la propagande sportive »

 

Dans le journal du patro numéro 12 nous relevons :

 

Lutte : Président Bielle Noel ; Dirigeants : Captus Serge, Molina Louis, Beynet René, Postmentier Serge

48 kilos : Olivar JP et Moreau michel, champions Guyenne minimes 61

52 kilos  Carty Ch finaliste à Paris critérium cadets60,

Moreau J champion critérium national cadets 61, champion de guyenne

Giraudet R. champion de guyenne 62 finaliste championnat de France 61

57 kilos Arcennatury champion de guyenne 62 sélection championnat de France cadets            

                Soubervie M ; Champion de guyenne finaliste championnat de France cadets

                Chauvet G champion de France juniors 61 finaliste 62 champion de guyenne

63 kilos Artaut M finaliste  championnat de France

                Sigiran  Marcel 7 fois champion de France sélectionné olympique

                Wosniac et Guillet champions de guyenne

70  kilos Bielle Roger 19 fois champion de France 3 fois sélectionné olympique 53 fois international

Videau finaliste championnat de France, international militaire

97 kilos : Poca G champion de guyenne débutant lourd. Beynet JC finaliste des championnats de France, vainqueur coupe des promos 61-62

Bielle Lucien, finaliste championnat de France, Gontier champion de guyenne, champion de France 59.

Quelle équipe ! Et combien nous regrettons que tous ces dirigeants de valeur et tous ces champions ne soient plus là actuellement. Ils représentaient tout ce quartier de la glacière qui avait fourni au sport, nous l’avons déjà dit au début de l’historique, passablement de pratiquants de haut niveau.

Signalons aussi que Noel Bielle et Beynet sont décédés, que Louis Molina a été de nombreuses années Président des JSA.

 

Judo :

Le samedi 3 novembre, la ligue de guyenne a organisé dans la nouvelle salle des sports des JSA, un «  Shodan-Shiken » examen de passage au grade de ceintures noires…

Les installations de la nouvelle salle et le tapis de 48 m2, permettront pour l’avenir des rencontres importantes…. D’ores et déjà nous pouvons annoncer que les épreuves préliminaires de la coupe URPSO se dérouleront dans notre salle.

 

Carnet rose : une charmante petite fille dans le foyer de Maurice Lamouroux

Confidentiel : Nous croyons savoir que Charles Touton a l’intention d’épouser en l’église st augustin samedi 19 janvier la basketteuse Nicole Duvert.

Militaires et absents : Audureau, Olivier, Marcadet, Maysonnave, Touton, Castagnier, Courcier, Galban, Deveaux, Renaulaud Laterrade,Boscq, Berges, Gourion, Dumergue, Ferrere, Many, LahonGrimaud, Geraud.

 

Journal numéro 13 (manquant)

 

Journal numéro 14 avril 63

 

Assemblée Générale : titre de l’article qui relate des extraits du discours d’ouverture du docteur De Fornel à l’occasion de l’assemblée générale du 03 février

« … les diverses activités y ont été sensiblement superposables à celles des années passées. Mais on peut dire cependant qu’elles ont pris une intensité beaucoup plus grande , liée au prestige que n’a cessé de prendre notre patro… que le solde par des charges beaucoup plsu lourdes, des préoccupations plus importantes, parfois des angoisses, une situation qui donne parfois le vertige…

… on pourrait diviser nos activités en eux sortes

-          1 : celles dont nous tenons profit

-          -2 celles qui ont pour but d’assurer le financement des premières.

Celles dont nous tirons profit :

Le foyer tout d’abord, grâce au dévouement inlassable de la même équipe, Ramon Garmendia, Raymond Florent, le foyer a maintenant ses portes ouvertes chaque soir…

Le journal, depuis sa création, malgré bien des difficultés, il a paru, parfois de façon sporadique…. Je vous le répète ce journal devait être l’œuvre de tous… Il est indispensable pour maintenir le contact, pour intéresser les indifférents et accrocher els sympathisants…

Les sports constituent notre principale activité physique

Certains ont eu du succès, d’autres des échecs. Quels que soient les résultats à venir, les efforts, la ténacité, la volonté, déployés au cours de cette saison porteront leurs fruits. Ne vous laissez pas abattre par des échecs qui sont inévitables… Si l’on parle basket on ne peut pas ne pas parler de la salle … une très belle réalisation dont nous pouvons être fiers… vous croyez bien que les soucis n’ont pas été clos avec la section du ruban symbolique et que certains problèmes ne sont pas encore résolus… il faut que cette salle vive, autrement dit, il faut assurer l’autofinancement et cela, vous le pouvez tous, en assurant au public un basket de qualité et en vous efforçant, chacun dans votre sphère, d’intéresser le public à nos rencontres et l’amener nombreux. »

 

Titre : les jeunes de saint augustin reçus à Sud-Ouest

Le 16 mars dernier, Mr Jacques Lemoine et l’administration du journal nous avaient invités à une réception …

 

Volley : le championnat de guyenne se termine et notre équipe qui évolue dans la division d’honneur, occupe la huitième place sur 15 engagées….. notons avec plaisir la sélection régionale de deux joueurs, l’un en cadet, l’autre en junior.

 

Judo : Dimanche 24 février se dérouleront les secondes compétitions en championnat URPSO… les dernières compétitions préliminaires se dérouleront le dimanche 24 mars.

Les JSA sont situés en seconde place avant la finale.

 

Lutte : Si l’on en juge par les résultats fournis par la section lutte ; l’activité de nos tombeurs a été particulièrement agressive au mois de mars… Notre section bat Périgueux par 12 victoires à 7 et les SBBBB par neuf victoires à 2…

 

Journal numéro 15 manquant

 

Journal numéro 16 juin 1963

 

Basket : 12 équipes ont disputé les divers championnats et coupes…

Séniors 1 terminent 7ème, ils joueront l’année prochaine en division 2. Eliminés en 1/8 de finale de la coupe de France par Villeurbanne

Séniors 2 : terminent champions de la côte d’argent et champions d’URPSO, ont accumulés les victoires par des scores impressionnants

Séniors 3 : …les joueurs ne songeant qu’à s’amuser, pensaient que le résultat est après tout, très secondaire… pourquoi pas !!

Juniors … capables du pire (se faire battre en URPSO) et du meilleur, sont champions de gironde

Cadets 3  ont souvent perdus mais avec le sourire et c’est très bien.

Cadets 2  ont terminé premiers et invaincus de leur poule en FFBB et URPSO, ont du s’incliner devant les cadets 1

Cadets 1  ont accumulés les victoires mais ont perdu en finale URPSO devant Blaye et en FFBB devant Talence.

Minimes 2 sont tombés dans les matchs de fin d’année devant des adversaires plus âgés

Minimes 1 n’ont perdu qu’un seul match en finale URPSO contre l’union st jean. Ils sont champions de gironde.

Benjamins 2 se sont distingués dans la coupe des espoirs en allant jusqu’en demi-finale

Benjamins 1 Champions URPSO, vainqueur de la coupe espoirs.

 

Finales URPSO

Benjamins : dès le début grâce à Trefeil et Perret ils se détachèrent et par les bras roulés de Claret ils augmentèrent leur avance, alimentée en bonnes balles par Didier Rétoret et Pierrulie. Les meilleurs

Perret 18 points, Claret et Trefeil 16 points.

Minimes : contre les mêmes adversaires de l’union st jean, ils espéraient obtenir le double gironde…. Mais les avants trop lents, à l’image de Galimont, piétinant et ne concluant pas… seul Philippe Khérés se multipliait en récupération. Il fut le meilleur avec JF De Ste Croix et par intermittence Jean Michel de Ste Croix et le courageux Luc Ardurat.

Cadets : Il restait deux minutes à jouer et le score était de 41-36 en faveur de Blaye malgré l’adresse de Costedoat et à combattivité de Laporte… nous pourrions donner aux cadets la prime de malchance pour avoir, après de louables efforts, été battu deux fois en finale.

Réserve…. Cette finale arrive avec les handicaps suivants.
Le capitaine Albert blessé au bras, Bergès souffrait d’une crise de rhumatisme et Boué pris par ses occupations professionnelles, Olivier absent…. Mais Alibert a un accès de rage, et sous son impulsion le score enfle. Les deux basques Souquet et Maysonnave entreprennent de remonter Alibert. Pierrot Allard meilleur joueur sur le terrain, transcendant en défense marque des paniers à longues distances. Georges Laurent prend ses dispositions en conséquence et enfin Charles Touton marque deux paniers splendides ??? et la réserve ramène au patro le titre de champion URPSO toutes catégories.

 

Colonie : Cette année la colonie de Bidart accueillera ses colons du 8 au 31 juillet. Ses activités comprendront des bains surveillés, des jeux, des sorties, des excursions etc.  Des réunions de formation morale compléteront le bienfait de la colo.

 

Carnet Rose  Nous apprenons le mariage de pierre Gouygoux avec Marie Anne Heitz, le 1er juin au Vésinet

 

Lutte : Animation inaccoutumée avec dans notre salle les championnats de France cadets et juniors

En juniors un représentant des JSA, Christian Guillot qui ne fut éléminé qu’au 4ème tour

En cadets qutre JSA >Gilbert, Moreau, Soubervie Grasssat. Gilbert remportera brillement le titre

En séniors à Lyon Bielle ne fait que 6ème Beynet second, Chauvet de put se classer et Videau se classa 6ème sur 17.

 

Volley La jeune équipe de volley disputait pour la première fois les championnats URPSO. Les matchs se sont déroulés en soirée dans la salle des JSA. Le dernier match JSA-LaTeste s’est déroulé en présence de l’abbé Loizillon et de Mr Ratabou, directeur et Président de l’URPSO. La Teste nous prenait la deuxième place.

Judo : C’est encore dans la salle des JSA que les finales ont eu lieu. Le classement est inchangé et se sont les Goélands de Boutant qui finissent premiers devant les JSA
.

Kermesse Sur les notes écrites par un responsable (Mme Robineau, Florent ou Deveaud ?) on relève...

Dégustations d’huitres : organisation judo… une dizaine de jeunes qui ont préparé 50 assiettes compètes… et ont mangé tout un plat de saucisses après… le soir ils ont disparus

Ventes : samedi après le match – huitres- la valeur de 150 assiettes complètes. Muscadet 36 bouteilles.

Dimanche matin : vente aux comptoirs (salle du bas). Cette vente est très rentable à condition de s’en occuper sérieusement. Ont été vendus environ 100 douzaines d’huitres et 8 à 9 kg de saucisses

Dimanche après-midi et soir  Vers 17h beaucoup de monde mais pas de vente, le froid ? Personne pas de clients.

Considérations générales et  personnelles

Beaucoup de belles idées avancées, peu de réalisations. Nécessité d’avancer la date de 1964.

Participation des jeunes presque nulle

Si le temps n’est pas trop froid il faudrait couvrir (bâches) le prolongement du passage pour mettre certains stands de vente dehors.

Retenir de ces notes l’installation dans la cour du grand Maurian de ce manège d’autos scotters  sur la proposition de Roger Ardurat et qui avait été un véritable exploit.

 

Comité directeur

Sur les procès-verbaux des réunions du comité on peut retenir les faits suivants :

A l’assemblée Générale du 3 février 1963, Mr L’abbé fait part d’une décision du CD de porter de 9 à 12 les membres du bureau. En plus des sortants Duchein, Leyle, Paradol sont élus Mrs Deveaux, Ardurat, Boué et Maysonnave.

Réunion du 6 février … deux projets de réorganisation du B.D. après une longue discussion,  il est décidé de provoquer la réunion d’étude la date du 17 mars est avancée…

Réunion du 17 avril

Désignation des responsables pour certaines activités

Basket : Mr Ardurat et sa commission

Judo Mr. Deveaud

Lutte: Mr. Bielle

Volley Mr. Gruson

Tennis Mr Brousse

Foyer Mrs Florent et Garmendia

Construction et entretien: Mr Duchein

Formation Jeunes et cadres : Abbé Viaud

Journal et amis des Jeunes : Mrs De Fornel, Coupeaud, Courcier,

Finances et cinéma : Mr Leyle

Public et relations : Mrs DeFornel et Bahuet

 

Réunion d’étude  du 21 et 21 avril 1963 :

Mr l’abbé souligne qu’à sa souvenance c’est la première fois qu’a lieu une telle réunion, preuve de la croissance du patro et d’un état d’esprit nouveau …

…  après cette entrée en matière, il est passé à la discussion l’ordre du jour.

-          Organisation du travail du comité directeur

… réunion du bureau une fois par mois en présence des responsables de commissions… réunion d’information ouverte à tous le 2ème mercredi du mois.

-          Définition des tâches liées aux postes du C.D., attribution des postes fonctionnant parfaitement, les responsables des autres sections devront constituer un bureau sur le même modèle.

-          Construction et Entretien : Cette commission comprendra des entrepreneurs du quartier pouvant nous aider pour les travaux importants. Pour les travaux d’entretien la commission se mettre en rapport avec les responsables de la section à laquelle est imputable la réfection. Mr Duchein accepte la responsabilité de cette commission...

-          Foyer : Il faut développer les activités actuelles… le foyer ne doit pas être seulement un bar mais aussi une salle de loisirs… étant donné cette nouvelle organisation la commission loisirs et cercle d’études est jumelée à celle du foyer.

-          Kermesse : cette dernière rapporte au total avec la souscription 5 ou 6000 francs. N’y a-t-il pas moyen d’améliorer ce résultat ? le CD mettra sur pied les grandes lignes puis se réunira avec toutes les commissions pour arrêter les détails et passer à l’exécution.

-          Jeunes et Formation de cadres… les jeunes ayant suivis des stages devraient pouvoir s’occuper le jeudi des petits aux heures où ils n’ont pas d’entrainement et aider Mr l’abbé…

-          Amis des jeunes : Mr l’abbé indique qu’il s’agit d’une société régulièrement constituée…. C’est une affaire complexe qui nécessite une bonne équipe de travail où un secrétaire valable est absolument nécessaire. Mr Boué veut bien occuper ce poste.

-          Journal : une réorganisation s’impose. Mr De Fornel prend la décision énergique de s’en occuper… les articles devront être réunis le 25 chaque mois. Mr Florent se charge des expéditions. Mr Garmendia de la distribution.

-          Finances ; Un rapide tour d’horizon par Mr Leyle sur les moyens de financement qui sont : kermesse, quêtes, foyer, recettes du basket, cotisations avec leur difficultés d’encaissement…

-          Cinécran : Mr l’abbé expose les problèmes fiscaux qui se posent aux salles paroissiales, Il semble qu’une reconversion soit indispensable à brève échéance

-          Colonie : là encore trop d’éléments extérieurs au patro pour discuter valablement de cette activité.

-          Public, Relations : Ressort indéniablement du rôle du Président et du Dr Bahuet. Il semble toutefois qu’il faille l’étendre aux relations avec la presse locale et la RTF ce dont est chargé Paradol.

-          Commission discipline : sur une question de Mr Boué il est rappelé, bien que l’objet soit très rare, qu’il est du ressort exclusif du comité directeur de statuer sur les motifs de punition allant jusqu’à la radiation.

-          …. La séance est levée à 12h après épuisement de l’ordre du jour.

 

Réunion du 29 avril : Mr L’abbé informe Mr le curé Gave des nouvelles dispositions prises au cours des réunions. Mr le curé donne son approbation à toutes nos décisions…

 

Il est ensuite question de la création d’une section féminine de basket favorisée par la venue de deux dirigeants du Bouscat et de quelques cadettes. Cette section sera partie intégrante du patronage des filles. Mr le curé décide de donner suite à ce projet.

 

Réunions du 13 mai : Mr Bielle père, au nom de la section lutte présente d’abord ses remerciements pour l’accueil fait au sein du patro…

… Mr Deveaud annonce que l’ancienne pièce est dégagée et que l’installation de la nouvelle touche à sa fin.

Mr Gruzon demande la possibilité d’utiliser le car pour un déplacement le 26 mai à Lacq

Foyer : les jeunes membres de la commission entretien sont Perez, Laharie, Laboudigue. Il est décidé d’organiser une sortie à Lacq couplée avec le déplacement du volley.

Kermesse : le 8 juin Mrs Duchein et Paradol prêteront leur camion pour effectuer les transports nécessaires

… avant de clôturer la séance Mr L’abbé résume la situation financière de la salle et dit que la solution idéale serait de trouver des petits prêteurs auxquels nous garantirons le remboursement à leur demande.

Mr Duchein donne quelques indications sur l’installation du chauffage à la salle qui à son avis ne pourra se faire à moins de 20000 francs, somme qui parait élevée pour nos possibilités.

Réunion du 13 juin : chauffage, d’après les devis du générateur le bâtiment de la chaufferie serait un véritable monstre il faut donc étudier un nouveau projet.

Sur initiative de la lutte, une sortie au Périgord pour les dirigeants et leurs familles est organisée pour le 30 juin.

Tennis : Mr l’abbé a vu JP Hubert qui prendra certainement la direction de cette section

Barbier donne connaissance au C.D des départs de Audureau, Olivier et de celui éventuel de Larquié. Seul le cas de ce dernier semble pouvoir être résolu par le patro.

Avec les procès-verbaux des réunions du comité directeur il semble que la situation, l’organisation du patro est mieux perçue.

On connait les divers responsables et on sait aussi comment fonctionnait l’association.

Il est dommage par contre que les « petits » problèmes  n’apparaissent pas pour que l’on comprenne ce qui est écrit par le secrétaire général dans le PV relatif à l’assemblée Générale du 3 février 1963.

 

Mr l’abbé Viaud dans un discours désabusé brosse un tableau plutôt pessimiste de l’avenir du patro, en se basant sur le manque d’enthousiasme des jeunes à participer à la vie active de notre communauté.

 

Comment évoquer ces difficultés autrement qu’en empruntant aux écrits de cette période, et plus précisément à ceux concernant le basket. N’oublions pas que jusqu’alors le basket était la seule discipline sportive du patro et que la majeure partie du journal des JSA y était consacrée.

Peut-être aussi, à travers quelques phrases, pouvons-nous situer, avant de faire le point, les changements qui s’effectuent dans tel ou tel domaine et qui vont plus ou moins influencer notre évolution.

 

Sur le journal numéro 12 nous relevons : «  essayons de voir dans la salle par exemple à l’heure des entrainements ? Tout le monde sait qu’elles étaient nos difficultés matérielles… et nous avons cette année une magnifique salle bien à nous et que nous pouvons utiliser à n’importe quelle heure et le temps que l’on voudra. Actuellement, il nous arrive de ne compter que quatre joueurs de l’équipe première. Les uns sont pris par leurs occupations professionnelles : Laurent, Léglise, les autres sont à l’armée. Audureau, Mercadet. Comment peut-on faire quelque chose de valable dans ces conditions ? Si individuellement tous ces joueurs sont de valeur nationale, collectivement nous ne le sommes pas…
 … regardons maintenant chez nos adversaires … il existe deux sortes d’adversaires.

Ceux qui comme nous luttent avec leurs moyens. Des joueurs travaillant et s’entrainant que lorsqu’ils en ont la possibilité, se déplaçant à cause précisément de leurs occupations professionnelles, dans un minimum de temps, n’arrivant qu’une heure avant le match, comme nous pour Le Mans ou pour Graffenstaden.

Par contre nous luttons aussi contre des formations bien encadrées qui se permettent de se mettre au vert dans la banlieue bordelaise.

Déjà il y a un déséquilibre, mais qui s’accentue encore quand on prend le problème « individu »

Il y a des basketteurs qui  peuvent s’entrainer tous les jours avec des facilités de l’employeur. D’autres qui sont vaguement étudiants et que l’on paie sous le couvert de situations complémentaires.

Scandale que la fédération n’ignore même pas…

Quand on pense que plusieurs, des nôtres vont revenir de l’armée et n’ont même pas de situation. … que pouvons-nous faire, nous jeunes de saint augustin, sans aide ni appui financier ?

Il est temps de se pencher sur ce problème terriblement important… nous avons grandi très vite et il nous faut d’autres concours pour nous permettre d’accomplir notre croissance avec un maximum de réussite.

Il n’est pas question de payer des joueurs pour faire du basket mais il est question de garder ceux que nous formons…

Notre œuvre est l’éducation et le sport n’est qu’un moyen d’élever l’individu autant moralement que normalement… il est urgent que chacun s’interroge et fasse le nécessaire pour que les « amis des jeunes » deviennent une organisation capable de remplir son rôle »

 

Dans le journal de juillet –août nous relevons, dans le compte rendu de la réunion de fin d’année du 19 juin, d’abord certaines phrases du président De Fornel.

«  … il s’agit, dit-il, d’une option morale qui crée pour les plus petits d’entre nous des devoirs impératifs et doit conditionner notre comportement. Nous ne sommes libres d’agir que dans la mesure où nos réactions sont en harmonie avec l’idéal vers lequel nous tendons et en accord avec le milieu où nous évoluons. Notre communauté formée d’éléments disparates ne peut subsister que dans la mesure où les individus ont accepté d’abandonner tout individualisme…

…. Dites-vous bien que ces succès s’ils sont en partie dus à vos qualités personnelles, il n’en reste pas moins que c’est principalement à une formation de plusieurs années au sein du patro que vous en êtes redevables… en répondant à de sordides sollicitations et vous faisant les complices de louches combinaisons, vous n’hésitez pas, sans vergogne, oubliant tout ce que vous devez à vos camarades à démembrer une équipe, en semant le désarroi et le doute parmi vos camarades.

« Je ne qualifierai cette attitude que d’un mot : il eut mieux valu que vous n’entriez jamais chez nous, car vous n’avez rien compris ni rien appris… »

 

Dans le bilan du basket on peut lire ensuite

« C’est entre nous que nous devons faire ce bilan et voir s’il est possible d’apporter des solutions à nos divers problèmes. Nous avons plus de 150 licenciés qui  se répartissent en douze équipes, qui ont toutes, ou à peu près, un dirigeant. Combien de clubs peuvent en dire autant ? Avec tous ces avantages, je pensais que cette saison devait être exceptionnelle, malheureusement nous en sommes loin…

… certaines phrases sur le dernier bulletin, relatives à l’entrainement, m’ont fait comprendre qu’il y en avait qui admettent et qui ont une conception tout à fait particulière de l’entrainement. Voilà où est la raison essentielle de nos échecs…

… ce n’est pas la veille d’une finale que l’entrainement est important. Une saison se prépare depuis le début et je maintiens ce que je disais au débiu à savoir qu’à l’époque des finales, une équipe pourrait presque se passer d’entraineur, mais pas d’entrainement, et si nous sommes à votre disposition c’est aux joueurs à faire les efforts, même si cela doit déranger quelque peu leurs habitudes…et quand je vous regarde arriver le jeudi après-midi, un par un, à des horaires différents, quand je vois vos grimaces quand il faut courir… on se demande si c’est vraiment sérieux, ce que vous venez faire et si l’on ne perd pas son temps.

 

Je sais que tout n’est pas au point, en particulier l’occupation de la salle où il y  a trop de monde !... mais malgré cela je croiss qu’il y a une incompréhension totale et j’ai bien peur que nous ne regardions pas le problème sous le même angle…

…malgré que certains, se laissent gagner par le découragement justifié par, je le répète, l’incompréhension des uns qui ne s’aperçoivent pas toujours de tout ce qui est fait pour eux, l’indélicatesse des autres qui nous mettent dans une situation dramatique, tout au moins l’équipe première, et vous avez le droit de savoir autrement que par les « on dit », pourquoi certains joueurs vont nous quitter.

A une époque où le sport et le social se mélangent de plus en plus, où les raisons extra sportives prennent le dessus sur les valeurs les sûres, il en est qui par le manque de formation se trouvent devant une situation qu’ils sont incapables de résoudre seuls.

D’autre part quelques sirènes aux propositions alléchantes se sont fait connaitre… Audureau au Mans et Olivier à Seyches sont partis. D’autres peut-être aussi…

Il est inutile de discuter le pour et le contre de leur décision. Ils sont libres majeurs et vaccinés… Ne croyez quand même pas que c’est avec la joie au cœur que nous avons appris la nouvelle…

Je sais qu’il y a des cas particuliers et douloureux qu’il ne faut pas juger de la même façon, malgré toute la sympathie que nous avons pour certains, il est difficile d’admettre  cette conception de vois les choses.

Si les JSA n’étaient pas montés en nationale, si le bataillon de Joinville et l’équipe de France n’avaient pas servi de tremplin, tout ce qui se passe actuellement aurait-il existé ?

Si ce résultat collectif, fruit d’efforts conjugués de tout le patro, doit servir l’ensemble et le particulier, ce particulier par orgueil, égoïsme ou mieux s’il a des raisons valables, a-t ‘il le droit de démolir l’ensemble et je leur demande et pose la question, à savoir que s’il n’y avait pas eu cet ensemble, le cas individuel et particulier aurait -il existé ? Surement pas ! Alors ? 

Je laisse à chacun le soin de conclure… et pour arrêter ce soir cette discussion, je vais lire ces quelques lignes écrites sur l’organe officiel de la fédération par le correspondant belge, mais qui pourrait être en France aussi de première actualité

 

Titre «  le problème des mutations »

« L’annuel marché des transferts s’annonce et tout porte à croire que la race des sergents recruteurs n’est pas en voie de disparition en Belgique. Déjà on parle de sensationnels transferts et les plus gros bobards circulent. S’il faut en croire certains, l’idée du basket amateur ne serait pas toujours présente au cours des pourparlers. Signe de notre époque où, plus que jamais, le veau d’or est toujours debout…

… alors que l’appel au portefeuille semble logique aux arrivistes, d’autres, et nous en sommes, se demandent si l’heure de l’adieu pur et simple au basket amateur va sonner. Très peu pour nous des joueurs mercenaires pour que la pratique du sport cesse d’être un jeu pour devenir une obligation…

« … croulants ou non, nous nous refusons à croire que notre conception équivaut à vouloir faire tourner à l’envers la roue du basket Ball.

Qu’on le veuille ou non, le destin du basket est arrivé à ce qu’on appelle la minute de vérité. La politique de Louis XV « après moi le déluge » ne peut mener qu’aux aventures et à la déconfiture »

 

Sur ce même journal un autre article en gros titre  «  le doping »

« Depuis quelques années, une sourde rumeur, allant s’amplifiant, accusait certains sportifs d’user de pratiques dangereuses, pour s’assurer la suprématie au cours des compétitions…

… c’est au récent colloque d’Uriaque, réunisant médecins et responsables sportifs du monde Européen, que le doping a été mis à l’index et où de sérieuses décisions ont été prises.

… des médecins se devaient de redonner le sens humain au sport et protéger, comme c’est leur devoir, la santé des athlétes qui leur sont confiés, en dépit des habitudes des marchands de spectacles….

Il a donc fallu que le scandale éclate pour permettre à des hommes d’entamer la lutte. Souhaitons que cette brise vertueuse se transforme en cyclone et balaye une fois pour toutes les écuries d’Augias. Mais je crains fort que dans un monde où l’appât du gain a remplacé tout idéal, où le jeu est devenu métier, et pas plus qu’un douanier ne suffit à empêcher la contrebande, je crains fort qu’un règlement ne puisse tenir lieu de morale.

 

Enfin pour clore le chapitre concernant les problèmes d’alors, relevons dans « le mot de l’abbé » sur ce même journal : vous devez vous convaincre, si vous ne l’êtes déjà, de la nécessité d’une charité désintéressée dans la solution de tout problème, qu’i soit personnel ou commun. Tout royaume divisé contre lui-même périra … n’oublions jamais que nous devons tous participer à l’œuvre commune dont le but est de former des hommes, mais aussi des chrétiens…. Agir autrement serait risquer de se laisser accaparer par l’orgueil, l’égoïsme, l’intérêt, autant de défauts qui nuisent au développement de l’ensemble… Il est facile de critiquer, bien plus complexe est de construire. Non seulement en critiquant on ne construit pas mais au contraire on peut être certain d’atteindre le but inverse ! Détruire. Les faibles pensent à tout ce qu’il leur faudrait pour vivre. Les forts pensent à vivre  avec ce qu’ils ont »

 

Le point

 

Il est, je crois, intéressant de faire une autre point à la fin de cette saison 62-63

D’abord en peu de temps le patro « absorbe » différentes sections sportives : judo, lutte, volley, haltérophilie.

Après une longue période où le basket avait été la seule discipline sportive nous redevenons multisports, et à mon sens, le patro prenait un virage important. Jusqu’alors en effet la « gestion » du patro se faisait autant aux réunions du basket qu’à celles du bureau directeur. Les mêmes responsables appartenaient à l’une et à l’autre structure.

 

Il en était de même pour les « finances » où la majeure partie des dépenses et des recettes allaient ou venaient du basket (il serait intéressant d’avoir quelques chiffres si Pierre Leyle a gardé les archives de cette époque.

Il est évident que l’apport des nouvelles disciplines allait changer bien des choses et l’on s’en aperçoit à la lecture des comptes rendus de l’assemblée générale des 20 et 21 avril où le patro met en place une autre organisation avec des commissions et un grand nombre de responsables.

Les JSA prenaient en peu de temps un autre virage et il semble que le mouvement sportif prenait lui aussi une nouvelle direction.

 

A travers les écrits que nous avons relatés on peut se rendre compte des changements qui s’opéraient. Changements que l’on peut situer dans des domaines différents :

-          Place et importance de l’argent dans le sport dit amateur

-          La communauté, le groupe, ne sont plus considérés de la même façon par les jeunes. L’intérêt de l’individu prime celui de l’ensemble

-          Les activités de loisirs deviennent plus nombreuses et les jeunes se dispersent dans plusieurs activités. Les petits groupes musicaux d’alors, qui venaient aux kermesses, comprenaient des sportifs.

-          La victoire devient parfois une nécessité et entraine à des comportements où « tous les moyens sont bons » pour l’obtenir.

 

Certains admettent et s’adaptent à cette évolution du mouvement sportif d’autres ont des difficultés à la comprendre et à l’accepter.

Nous avons été de ces derniers…. Pendant de longues années encore jusqu’au moment où à notre tour nous avons été d’accord sur certains aspects de cette évolution.

Nous avons été ces forts qui pensent à vivre avec ce qu’ils ont et nous avons été aussi ces faibles qui pensent à tout ce qui leur faudrait pour vivre… Nous y reviendrons .

 

Avec le recul du temps, il est facile de dire «  il fallait faire ceci ou cela… » et ce n’est pas mon propos, néanmoins on peut s’interroger et se demander :

-          Les sociétés évoluent sans cesse dans tous les domaines, le sport et plus précisément le sport de haut niveau est l’un de ceux-ci.

-          Faut-il, et peut-on combattre, lutter, ne pas accepter l’évolution ou au contraire s’adapter et l’assimiler ?

-          les idéologies ? les principes, les valeurs, peuvent-ils être considérer comme des freins à toute évolution ?

Là encore mon propos n’est pas d’ouvrir un débat sur ces questions mais plus simplement de constater que nos réponses ont été différentes quelques années plus tard puisque nous avons essayé, avec bien d’autres patros, de nous adapter aux nouvelles situations.

Pourtant  il ne me semble pas que notre idéologie, nos principes, les valeurs que nous défendions alors aient changés ou se soient transformés ?

Peut-on dire pour autant que les arguments d’ordre moral ou spirituel ne sont avancés comme frein à l’évolution que quand les moyens matériels, financiers sont insuffisants ou inexistants ?

Sans doute pas mais on peut penser que la possession de ces moyens favorise et conditionne même parfois, les transformations des structures et permet une meilleure adaptation des mentalités. Les conflits d’idées se font souvent en ne tenant pas toujours compte des réalités.

Les réalités de cette époque pour nous sportifs, étaient le nombre d’heures que nous pouvions passer à l’entrainement. Nous avons construit la salle dans l’espoir de nous entrainer dans de meilleures conditions et plus souvent. Paradoxalement c’est l’inverse qui s’est produit. Nous avions l’outil mais n’avions pas les moyens d’agir sur les utilisateurs.

Quand nous étions à trois heures d’entrainement par semaine les autres étaient à six ou huit heures, certains même avaient déjà la possibilité de s’entrainer chaque jour. Quand nous nous déplacions nous arrivions pour le match et je me souviens d’un déplacement à Nantes contre l’ABC où quand nous descendions du car, nos adversaires  s’échauffaient sur le terrain… D’autres avaient les possibilités d’arriver plusieurs heures avant la rencontre et certains même la veille.

Quand nous nous trouvions dans l’impossibilité de trouver du travail à certains de nos joueurs, d’autres proposaient à ces mêmes joueurs des situations intéressantes et pourtant nos dirigeants faisaient des efforts importants. Robert Duchein peut en parler longuement….

Quand nous étions encore à la notion du sport jeu, du sport délassement, d’autres étaient déjà à la conception du sport spectacle.

Quand pour nous « l’argent » représentait de sordides sollicitations » et des « louches combinaisons » dires du président de Fornel, pour d’autres il était le « nerf de la guerre ». Avec de l’argent, tout, ou presque tout, était possible.

Quand nous en étions à parler de : «  une option morale qui doit conditionner notre comportement », «  réactions en harmonie que ne peut subsister que dans la mesure où les individus ont accepté d’abandonner tout individualisme », les autres ne prenaient plus en compte dans leur démarche, la communauté, mais s’adressaient à l’individu avec des propositions concrètes.

Le problème n’est pas de savoir si nous avions raison ou tort et si nos arguments étaient valables mais plutôt de s’apercevoir que face aux difficultés que nous avions nous ne pouvions matériellement les résoudre.

Conflit entre nos idées et les réalités, oui certainement, mais malgré cela je crois que si nous avions eu les moyens de garder nos joueurs nous l’aurions fait. Notre réflexion aurait été sûrement plus profonde et sans doute différente. Je crois aussi que nous avions davantage de chances de réussir notre adaptation en ces années 60 que quand nous l’avons tenté en 71.

Tout ceci bien sûr, avec le recul comme nous l’avons déjà dit, mais avec le même recul, on  peut aussi  se demander si de jouer le haut niveau est la meilleure solution ?

Cela dépasse le cadre de l’historique mais il n’empêche que l’évolution du mouvement sportif a eu des conséquences sur notre propre évolution. Il fallait en parler.

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