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1955-1956

Nous allions commencer cette nouvelle saison avec l’effectif suivant

Séniors 1 Alibert -Bahuet-Barbier -Beauxis - Boué-Frotté- Larquié- Otternaud- Souquet Dirigeant Léglise G, Manager Meillon

Séniors 2 et 3  Laffargue, Bertin Beauxis Cl, Mercier, Gombaud, Hochard, Crampe, Duluc, Bollier Pomarel, Poulmarch, Sarazin, Demonen, Lavigne, Carbonier, Ribaud, Vincent, Servan, Gouygoux, Pelanmail

Juniors : Léglise M, Larquié, Coupaud, Berges, Ribaud, Lasserre, Videau, Robert, Mindevielle

Cadets  Boneau, Berges, Laborie, Labat, Courtade, StMarie,

Minimes Lafarge, Many, Bernier, Servan, Touton, Getten

Féminines Mondiet A, Mondiet Ch, Harribey, Routis, Maury, Beauxis, Bloy, Lacroix, Seres

 

Il faut noter que sur ces équipes de début de saison il y a par la suite passablement de changements avec les nouveaux qui s’inscrivent et les anciens qui rejouent, Parmi des derniers on trouve Leyle J, Ruggiero Cl et Serge, Galban, Brousse etc.

Sur les résultats on peut relever certains scores

23 octobre JSA Bougnac 109 à 29  .Albert 43 points

18 décembre JSA Bergerac 96 à 36

12 février JSA 70 Beaupuy 56, on retrouve Laperche auteur de 29 points père des joueurs d’orthez (saisons 83 et 85)

 

Après un bon parcours nous étions finalistes du championnat et nous tombions une fois encore contre l’US Périgueux fort de ses deux américains Beck et Blanda. Rien à faire contre cette formation qui devenait  championne de côte d’argent sur le score de 65 à 47

Par contre les juniors allaient faire un très bon parcours et après avoir éliminé en 1/16 et en 1/8 de finale de la coupe de France deux équipes toulousaines, ils avaient l’honneur en ¼ de finale de rencontrer le Racing Club de Paris

Mais là encore la chance n’était pas au rendez-vous surtout pour le capitaine de cette équipe Roger Larquié qui quelques semaines avant  le match était victime d’une grave maladie. Je crois qu’avec Roger cette équipe pouvait être championne de France à la place du Racing.

Enfin le 13 mai 1956 l’équipe séniors après des déboires en côte d’argent devenait vainqueur de la coupe nationale FSCF en battant au  stade Municipal de Limoges l’équipe de Chantilly sur le score de 52 à 37.

De l’équipe du début de saison seul manquait Guy Otternaud qui nous avez quitté et qui allait par la suite pratiquer du Hand, devenir international et CTD du comité de Gironde après une brillante carrière.

 

1945-1955, dix ans que la guerre est terminée et que le patro poursuit à travers les embuches, les changements de directeurs, de locaux etc… sa carrière et impose de plus en plus son image dans le quartier et dans le milieu du basket. Mais il est regrettable que le foot dans le même temps disparaisse des activités des JSA. Pourquoi ?, comment ? Il serait intéressant que quelques joueurs de cette époque racontent les dernières péripéties de ces footballeurs qui les premiers avec la gym ont fait connaitre St Augustin.

En 1955 on, relève dans une enquête effectuée sur le plan national par la FSCF, certains chiffres

Nombre d’habitants sur notre paroisse 14000 – 210 membres actifs, 75 de plus de 21 ans, 55 de 14 à 21, 80 de moins de 14ans, 9 membres  du comité.-  Basket 68- boules 10- pelote basque -12 tennis de table 8 scoutismes 18  - 20% d’ouvriers, 50% d’étudiants et 30% classe moyenne - Société dirigée par un président laïc  - Place du prêtre : le prêtre de la paroisse ayant un rôle sacerdotal  -

Effectif Nombres de chrétiens militants 25 dans le comité 5 Nombres de pratiquants  réguliers 120,  4 dans le comité 25 ont une responsabilité dans la société.

 

Il faut souligner que dans ces chiffres n’apparaissent que les membres masculins de a société. Les féminines étaient inscrites au patronage des filles sous la direction de Mr le curé Gave., Que d’autres activités existaient au patro mais n’étaient pas présentes dans l’enquête.

Le point :

 A partir de cette enquête ont peut faire le point sur un certain nombre d’éléments même si ceux-ci  ne sont pas le reflet exact de la réalité. On peut considérer que plus de la moitié des adhérents ont moins de 21 ans et que le titre de jeunes de St Augustin est justifié.

Qu’un nombre important,  120,  pratiquait régulièrement et que 25 étaient chrétiens militants.

Sur ces deux chiffres on peut conclure que notre patro était une association avec une majorité d’adhérents jeunes et pratiquants et je viendrai préciser sur ce dernier point que même si la messe de 9 heures n’était plus la messe du patro, telle que nous l’avions connu 10 ans auparavant, beaucoup y participaient. Je dois ajouter que quand nous partions en déplacement nous allions, quand cela était possible à la messe de 6h ou 7 heures avant de partir ou alors à la messe dans la ville où nous allions.

Cela indique que nous avions, une vision, une conception des choses de la vie, et que nous étions influencés par l’éducation chrétienne que nous avions eu au patro. pendant de longues années, et même encore. On  a parlé et l’on parle d’un certain état d’esprit que l’on définissait comme étant «  l'esprit patro ». Comment en partir ?

L’esprit patro

Bien évidement  il n’y avait ni sport ni ballon catholique, comparativement à un sport où un ballon laïque. Cette opposition « était ridicule » et ne servait qu’à ceux qui avaient  intérêt à exacerber les rivalités ou les différences qui pouvaient exister, par rapport à des principes de vie ou des valeurs spécifiques défendus par chaque camp.

Cela se traduisait sur le terrain de sports pas des phrases ou des réflexions de ce genre «  il y a un curé dans votre panier »Quand nous étions adroits, ou «  vous avez été à la messe ce matin » … j’en passe… et de plus agressives, mais cela peut aider à faire comprendre certaines mentalités d’alors que l’on retrouve, malheureusement, encore de nos jours venant de ceux qui sont restés à cette époque.

Aussi, sans avoir la prétention de définir à qui est  « l’esprit patro »je voudrais faire état de quelques écrits de cette période.

 

Extraits d’une lettre à l’abbé Teynié –sept 1953-

« … cette équipe qui obtient des résultats sur les stades a aussi obtenu de nous jusqu’à présent, des résultats dans la vie. Vous les connaissez tous, Souquet, Frotté, Galban, Leyle, Albert, Paradol, Meillon, et combien d’autres. Sur tous ces joueurs combien sont partis ? Un seul, a peu près de notre âge, a perdu le sens ou le but de nous tous, et encore ce n’est pas tout à fait de sa faute. Désaccord avec l’abbé… et cela me fait toujours mal de voir partir les gars… les jeunes prêtres ont l’air d’avoir maintenant une formation qui leur fait rejeter tous ceux qui trainent ou qui peut être n’ont pas compris. Le Christ a pardonné beaucoup. Pourquoi faut-il que les hommes soient plus sévères que lui ?

 

… vous nous pardonniez. Vous rappelez-vous à Bazas quand nous avons volé. Vous nous aviez vus  et comme on nous poursuivait, vous nous aviez caché.

Vous avez  mis une bonne raclée à Pierrot Lasserre. Certainement que d’autres que vous nous auraient punis mais le résultat aurait-il été meilleur ? N’est-ce pas en pardonnant que nous arrivons aux résultats recherchés ?

 

Extraits d’une réunion d’équipe juniors début de saison 53-54

« Vous allez choisir votre capitaine. Réfléchissez bien car c’est lui qui aura la responsabilité de vous tous, non pas seulement sur le terrain, mais aussi dans la vie. Vous êtes maintenant presque des hommes et vous vous apercevrez plus tard que le capitaine sur le terrain l’est sûrement hors du terrain… »

«  … il y a toujours des vedettes. Celui qu’il faut aller prier  pour qu’il vienne s’entrainer et jouer …je l’ai eu fait   sans avoir eu l’impression de m’abaisser, et si  il y en avait un avec mauvaise conscience ce n’était pas moi. Je me sentais bien au contraire plus fort que lui car j’avais compris ce que c’était un patro. Je vous pose la question. Si je n’avais pas été le supplier est-ce qu’il aurait eu la possibilité de comprendre, à son tour, ce qu’était une vie d’équipe ? Croyez-vous que c’est en disant en début de saison, viens t’entrainer, viens jouer, viens à la messe du dimanche, que cela suffise pour convaincre ?

C’est à ceux qui ont la chance d’avoir compris que je dis «  c’est maintenant qu’il faut lutter car le plus dur n’est pas toujours de comprendre mais de faire comprendre… »

Réunion des minimes cadet sept 1953

« … au patro nous voulons faire une école de basket. C’est une grande ambition et il faut pour cela le concours de tous. Il faut qu’on puisse dire de vous «  il est de St Augustin » Par la même nous atteindrons notre deuxième but. Celui de former des sportifs et des hommes, car si l’on désire devenir un champion on est sûr d’être en même temps un homme. Cela va de pair…. »

Quelques extraits de lettres…

René Albert- militaire à Paris

« … coup de téléphone à la caserne de Jeannot Hureau… et le jeudi soir j’ai été mangé chez lui. Tu penses on a parlé du patro et des JSA… j’ai reçu les photos par pompom (Marc Lapeyre). J’espère que la réunion c’est bien passée … j’ai pensé à vous et aux bonnes réunions que l’on faisait dans notre si beau Patro »

Félix Pucetti- Satory le 4-03-54

«  … tu me dis de me spécialiser dans un sport, je ne puis. Au patro, je suis un peu le « bouche trou » c’est pour cela que je ne veux pas ma spécialiser. Aussi bien en basket qu’en gym, je rends services. Cela me suffit. Ma gloire c’est de voir sur les journaux Gym.1er AGT- Basket 1erAGT foot 1er AGT…C’est cela  qui compte. Je dépends d’un patro et ce n’est pas le club qui dépend de moi… »

Soldat Guy Meynardié (Maroc 09-55)

« … j’espère que le patro a reçu ma carte. Tu donneras le bonjour à tous les copains et amis… »

 

Il semble que ces écrits reflètent certaines particularités et plus précisément :

-          L’importance du prêtre. Il pouvait pardonner ou … exclure et nous n’acceptions pas l’exclusion d’où certains conflits

-          -l’importance du capitaine d’équipe qui n’avait pas seulement un rôle sportif mais était aussi le lien entre le prêtre et son groupe

-          L’importance de la démarche du service vers celui qui pensait ou agissait différemment

-          L’importance de la formation sportive, humaine=, chrétienne qui était un tout

-          L’importance enfin du patro qui, plus que l’équipe, plus que le groupe, représentait la cellule où nous vivions ensemble. Nous étions au service du patro.

 

Je voudrais préciser que contrairement à d’autres patros de cette époque où existaient des sections, jeunes, moyens , grands, anciens, nous n’avons jamais connu aux JSA de séparations de ce genre.

Bien entendu il faudrait faire une analyse plus profonde si l’on veut rechercher d’autres éléments qui ont influencés, les manières de penser et d’agir, les comportements que nous avions entre nous et envers les autres, à cette époque.

Il serait par exemple intéressant de connaitre les opinions de ceux qui ont participés, jeunes et anciens, à ce moment de la vie du patro sur ce point particulier. Cela permettrait, peut-être, de voir les évolutions successives et les changements qui se sont opéré au fil des années. Savoir les influences subies, et les conséquences qu’aurait pu avoir tel ou tel événement.

 

Les différences

Si notre motivation principale, pour employer un mot actuel, était le patro, peut-on penser que pour ceux qui appartenaient à d’autres clubs, non patro, leur motivation était aussi forte envers leurs clubs ?

Je me garderai bien d’affirmer quoique ce soit mais jusqu’à nos jours nous avons accueilli bien plus de joueurs que nous n’en avons perdu.

Si notre motivation était plus forte, si notre amour de l’association était tel,  peut-on dire que cette différence était plus particulièrement, le fait du prêtre, des principes et des valeurs qu’il nous transmettait ?

Personnellement je répondrai par l’affirmative. Je suis persuadé de la grande influence qu’a eue l’église sur les institutions et les individus ?

Par l’éducation religieuse que nous avions reçus, par les discussions avec les prêtres, même si nos comportements étaient identiques aux autres, il y avait autre chose après. Il aurait parfois mieux valu-, ce que beaucoup nous reprochaient.

Qu’il y a eu un « avant » plutôt qu’un après et en cela c’est vrai nous n’étions pas différents.

En effet nous étions parfois agressifs, coléreux, râleurs,  bagarreurs, et il arrivait que nos adversaires, les arbitres, le public même subissent nos agissements sur le terrain, qui n’étaient pas irréprochables… comme ceux des autres d’ailleurs.

Mais la différence » était que quand nous agissions avec nos défauts plutôt qu’avec nos qualités il y avait une suite… avec nos dirigeants, mais surtout avec notre directeur avec qui nous faisions l’analyse en essayant de comprendre le pourquoi pour situer notre responsabilité.

 A ce jeu de l’analyse nous n’étions pas souvent gagnants même s’il arrivait que nous ayons quelques excuses.

Différence dans l’éducation morale et spirituelle, différence aussi dans la formation sportive.

Pendant  de nombreuses années le sport dans nos patros était considéré comme un jeu, un amusement, un divertissement.

Nous avons vu que notre patro évoluait dans une direction où l’activité sportive était davantage prise au sérieux. Il fallait, pour que nous arrivions à lutter avec certains clubs qui avaient compris l’importance du sport, s’adapter à cette nouvelle orientation.

Le  docteur Bahuet, en accord avec le directeur, a entrepris alors une démarche auprès de Mr Meillon, mon employeur, pour que je sois détaché aux JSA le jeudi après-midi.

Même si, comme chez Delaux, la maison Meillon était une succursale des JSA, il a fallu beaucoup de compréhension à Mr Meillon, à qui je dois donc, et avec moi bien d’autres, un grand merci, pour avoir accepté cette situation.

Et c’est ainsi que je suis devenu, non plus seulement l’entraineur de l’équipe première, mais aussi de bien d’autres équipes.

Il restait alors à déterminer comment allait se faire cette formation sportive des plus jeunes dans notre association.

Nous en avons discuté avec les responsables de la section et avec l’abbé et c’est depuis que j’ai toujours considérer, il en est d’ailleurs ainsi encore maintenant, que la compétition et la course pour un titre de champions, passait bien après la formation technique et morale chez les plus jeunes.

Les premiers qui ont participé à ces entrainements de jeudi, les benjamins (Khérés, De Ste Croix. JM et F, Ardurat, Clément, Rétoret, Perrier, Capelle, Labeyrie, Tardy etc.)

Les minimes Blanchard, Dubron, Costedoat, Peyraube, Laboudigue, Leyle JL, Darrieutort, Lalanne, Claret, Lugan, Coussirat, Marot, Bacquey etc.), se souviennent que quand nous avions décidé de jouer au ballon prisonnier à la place du basket, nous passions la majorité de l’après-midi  à jouer au ballon prisonnier.

Cela devenait plus sérieux quand vers 18 heures arrivaient les cadets ( Many, Darnis B et J, Latterade, Turon, Doumergue, Gaillard, Diop et Max Bernier. Une sacrée équipe… et j’espère que parmi ces joueurs, certains voudront bien raconter quelques souvenirs. Il doit y en avoir des savoureux !

 

Nous allions donc avoir la possibilité d’agir ‘différemment » sur l’éducation et la formation des jeunes et tout en étant sérieux nous avions la volonté d’agir et de faire en sorte pour que l’activité sportive reste un jeu plus précisément au niveau des très jeunes.

 

Différence entre le foot et le basket.

Jusqu’à ces années 54-55 le foot se trouvait chaque saison en face de difficultés multiples. Recrutement, formation des jeunes, concurrence etc.

De plus, par rapport au patro chrétien, le foot avait son quartier général chez Me Delaux et je crois que l’on peut dire sans grande chance de se tromper que certains joueurs de la dernière équipe de foot n’ont surement jamais mis les pieds au patro. Il faut avouer que cela posait problème aux responsables et au directeur des JSA.

Là encore il serait important de connaitre les points de vue des joueurs de cette époque.

Comparativement le basket au contraire était partie prenante du patro et pas seulement de la section.

Aux réunions du basket on discutait aussi de la marche des  JSA et quand Gérard Léglise dit dans ses comptes rendus qu’il y avait deux patros c’était une réalité de tous les jours et pas seulement du dimanche.

Différence dans les locaux où le transfert des JSA au 109 rue de Grand Maurian allait permettre une autonomie et une consolidation du patro de même que les autres œuvres ou mouvements paroissiaux qui allaient aussi prendre place dans ces nouveaux locaux.

Il est certain que le fait d’avoir bâti, construit, travaillé à ce patro, que nous édifions nous-mêmes par rapport à nos loisirs, en tenant compte bien sur des possibilités offertes, a fait que beaucoup ont vécu différemment le patro. Ils se sentaient chez eux.

 

Mr Le curé Gave avait décidé que la propriété de la rue du grand Maurian serait partagée en deux parties.

Une occupée par les JSA et l’autre par différents œuvres dont le patronage des filles dirigé par le curé Gave.

Au centre de la bâtisse un logement où habitait Mr et Me Catusse, gens admirables, dont le dévouement et la disponibilité étaient de tous les instants.

Mr Catusse était entre autre, dirigeant du basket où jouait le fils adoptif, et à son sujet je me souviens d’une aventure survenue un soir dans les locaux. Mr Catusse était cardiaque et n’avait pas besoin d’émotions fortes.

Pourtant, une nuit il entendit du bruit devant sa porte et tout en s’interrogeant prit dans sa main un…. Marteau avant d’aller ouvrir.

Pour ou par peur toujours est-il qu’après avoir demandé qui était là et n’obtenant aucune réponse il ouvrit brusquement la porte et assomma d’un coup de marteau sur la tête un clochard dont l’abus d’alcool l’avait entrainé là. Un sacré coup du destin… Mr Catusse en a était malade plusieurs jours durant.

 

Revenons à nos différences pour parler de celle concernant le clergé.

L’arrivée dans la paroisse de Mr le curé Gave, précédé d’une réputation, d’homme dynamique et entreprenant, allait changer, bien des choses à l’intérieur comme à l’extérieur de l’église.

Pourtant son installation dans ce nouveau presbytère que la ville de bordeaux mettait à la disposition des prêtres, n’allait pas être sans problèmes… loin de là !

Il faut reconnaitre que comparativement à l’ancienne cure, démolie pour construire l’actuelle salle des fêtes, la nouvelle habitation ne présentait aucun avantage bien au contraire.

Avec lui, dès le départ de l’abbé Bos, il fit venir un jeune prêtre qu’il avait dans sa paroisse  de Coutras  André Viaud.

Il remplaçait le très gentil abbé Cantan qui avait fait du bon travail au  niveau du patro des filles et cette équipe, curé Gave, Abbé Viaud, précieusement aidée par l’abbé de la Bretonnière arrivé en 54 allait faire prendre une nouvelle orientation à cette paroisse de St Augustin.

 

Vision différente du rôle de l’église et de ses prêtres ?  

Ce qui est certain c’est que tous les mouvements et plus précisément ceux qui s’occupaient des jeunes allaient prendre de l’importance.

Pour nous, notre nouveau directeur l’abbé Viaud allait être à notre disposition presque à plein temps.

 

Tous ces changements, amenant avec eux des différences de pensée et d’action, allaient faire que le patro prenait un nouveau visage que nous allons essayer de découvrir.

1956-1957

Après cette saison 55/56 où au basket nous avions eu une défaite en finale de côte d’argent face à l’US Périgueux et ses américains, et un titre de champion de France honneur FSF, nous allions repartir avec une équipe sans grands changements.

Chez les joueurs, Coupeaud remplaçait Otternaud, le junior Michel Léglise allait prendre sa place et André Boué passait ( pourquoi ?) manager avec Riquet Meillon. Le dirigeant était toujours Gérard Léglise.

L’objectif était de remonter  en division nationale honneur.

Peu de traces, si ce n’est quelques notes de cette année 56 où nous avons dû beaucoup travailler aux locaux de la rue du grand Maurian.

- Le dimanche 16 septembre en match de championnat contre la flèche, Christian Beauxis, se fracture le poignet

-Vendredi 26 octobre  réunion d’équipe, André Boué ne peut plus manager, Beauxis ne reprendra que dans trois semaines

-Dimanche 10 novembre. Rentrée satisfaisante de Beauxis

-9 décembre. Victoire sur la vendéenne de la Roche sur Yon en coupe de France. Grand match d’Henri Souquet

-Mars : victoire en 1/16 finale coupe de France contre Franconville

-¼ finale coupe de France FSF vainqueur du CES Tours 90-69 Larquié 27 points, Beauxis 25 Souquet 19 Barbier 15.  André Boué a réintégré l’équipe

-Jeudi 21 mars : match sélection côte d’argent contre l’Etoile rouge d Belgrade

-Mardi 26 mars Préparation match du PUC, entrainement devant journalistes et photographes. Souquet et Larquié malades. Boué revient bien mais est maladroit.

-Samedi 30 mars défaite en ¼ de finale coupe de France contre le PUC  et rois des internationaux 43-37 .Le PUC a pris l’avantage, les joueurs ont gardé, le ballon et nous avons couru après (la règle des 30 secondes n’existait pas)

Notes : - manque de direction de la touche

-          Larquié trop mis en vedette n’écoute plus et joue tout seul

-          - Beauxis ne tient pas plusieurs rencontres importantes en peu de temps. Récupération courte

-          - Barbier s’énerve trop et n’a pas toujours l’équipe en main.

-          Composition d l’équipe du PUC Antoine, capitaine de l’équipe de France, Planque, Owen, Feinberg, Garnier, trois internationaux Bras, Falguiere, Vives Manager Frezot

 

-Avril 1957 :

Après un voyage à Tours  (à quelle occasion ? match juniors ?) où nous avons assisté à la finale de la coupe de France entre le PUC et Villeurbanne (vainqueurs)

A noter, deux équipes très fortes avec plus de facilités chez Villeurbanne qui est vraiment l’équipe parfaite. Départ en « huit » par un passe bloc. Beaucoup de monde à la récupération. Le tir ne part qu’après un grand moment de préparation. Larquié a pris une bonne leçon est c’est la SAB qui en a fait l’expérience.

Match de championnat contre le SA Bordelais, troisième éditions et nous allons gagner avec 17 points d’écart et par la même nous allions retrouver notre place de division nationale honneur et le titre de champion côte d’argent

-Samedi 4 mai demi-finale coupe de France FSF/ AS Villeurbanne champions de France, vainqueurs de la coupe de France- JSA champions côte d’argent Les joueurs de Lyon Sahy, Sturla, Grange qui était le meilleur joueur français, Rey, Muguet, trois internationaux, Fiorini, Jolivet, Aribot manager Darcy. En match d’ouverture finale des patros Union St Jean contre les coqs rouges.

 

Nous avons rencontré cette saison 56/57 les deux meilleurs équipes françaises et nous nous en étions sortis avec honneur.

Le public venait de plus en plus nombreux en ce marché Victor Hugo où des programmes étaient en vente à chaque manifestations par des ouvreuses, comme au cinéma…

 

Personnellement cette saison avait été très dure  par le fait que j’entrainais en plus des JSA l’équipe féminine du sporting Club Bordelais et  le CAS des sapeurs-pompiers du  commandant Saldou.

Nous venions d’avoir dans notre foyer notre premier enfant et cela me permettait d’arrondir mes fins de mois… mais en dormant très peu.

C’est je crois une ou deux années après que Paradol a proposé au bureau directeur que je sois exclusivement l’entraineur des JSA et que les sommes que je touchais du Sporting et des Pompiers me soient versées par les JSA.

Sans doute durant l’été 57 avons-nous travaillé rudement à l’aménagement du patro et c’est dans une ambiance de chantier que nous allions commencer une nouvelle saison… et quelle saison !

1957/1958

Sous le titre «  la coupe de France » objectif numéro 1 des jeunes de Saint Augustin, le journaliste de Ma France présentait ainsi la saison 57/58

«  Les JSA pourraient facilement fêter un large cinquantenaire mais réservons cet événement pour le moment où nous inaugurerons nos nouvelles installations.

En effet le foyer de ce patro où, le soir, des gamins aux hommes murs, l’on vient jouer au ping-pong au billard, voire à la populaire belote, est en pleine réparations et bientôt, cette « ruche » sympathique aura un cadre digne d’elle.

 

…. Actuellement pour tout le monde, les JSA constituent essentiellement une grande formation de basketteurs mais il n’y a pas tellement longtemps les athlètes figuraient plus qu’honorablement. Ses footballeurs furent maintes fois champions des patros, comme en pelote basque.

Mais un jour à Saint Augustin on décida de ne pas disperser nos activités et l’on choisit le basket. La suite devait leur donner raison puisque leur réussite est incontestable.

Le basket pour eux débuta bien avant la guerre…. Mr Desclaux était alors la cheville ouvrière du club et il lui fallait tout faire

C’était l’époque du basket de choc qui se jouait même en huis clos…

La guerre fit comme dans tous les clubs, un trou immense dans l’effectif et en 1941 il ne se retrouva autour de Mr Leyle que des jeunes gens de 12 ans… c’était l’époque difficile et tout le monde parle encore avec une infinie reconnaissance de Mr Leyle a qui les JSA doivent beaucoup.

Un deuxième départ fut surtout réel en 1944 avec bon nombre d’anciens revenus  d’Allemagne... le sport repartit du bas de la hiérarchie pour regrouper allégrement un échelon par an.

La suite c’est une longue liste de succès avec des hauts et des bas comme dans tous les clubs comme dans tous les sports…

 

En 1957 St Augustin qui a repris son titre régional se retrouve en division d’honneur nationale. Ce fut la grande année.

La coupe de France popularisa son nom. Ils n’étaient éliminés qu’en ¼ de finale devant le PUC, En FSF ils ne succombaient qu’en demi-finale devant  Villeurbanne.

A St Augustin on espère beaucoup de la coupe de France qui fut tant de fois favorable… La brillante victoire à Poitiers en 64ème est déjà un sur garant de l’avenir…

Nous avons annoncé la couleur… pourtant peu de monde y croyait !

-          Premier match de championnat le 22 septembre

Titre «  début très brillant des JSA qui ont battu la Martiale de Limoges par 59 à 38 »

Cette nouvelle équipe bénéficiât de la venue de Jean Alibert qui opérait à la flèche et qui prenait la place de Robert Coupeaud. Avec lui on retrouvait les anciens Albert, Boué, Souquet, Beauxis,  Barbier, les jeunes Larquié et Léglise, le manager Jean Frotté aidé de Riquet Meillon, le dirigeant Gérard Léglise.

-              Le 12 octobre une défaite contre l’ASPTT de Bordeaux sur le petit score de 39 à 34

Le 1er décembre un match inoubliable contre l’US Tulle à Tulle.

 En effet ce match restera dans les mémoires de tous ceux qui l’ont vécu.

Si à la fin de la rencontre le score était de 74 à 65 en faveur de Tulle il y a eu de tels incidents que même si nous avons perdu aux points nous avons eu la consolation d’avoir gagné aux poings. Face à des adversaires déchainés, ils avaient crevés les pneus des voitures du BEC la saison précédente, avec un arbitre complètement dépassé par les événements, nous en étions effectivement, venus à nous battre entre joueurs et avec une partie du public.

Et c’est vrai que dans ce comportement de la bagarre, nous étions solides… et solidaires ! Et c’est vrai aussi que nous avions notre part de responsabilités… et c’est  ce qu’essaye de nous faire comprendre l’abbé Viaud enfermé avec nous dans les vestiaires.

Toujours est-il que ce match fut porté devant la FFBB et que des dirigeants de Tulle ont été suspendus de leurs fonctions.

 

A ce moment de la saison, il faut préciser que la majorité de nos déplacements s’effectuait en car et  que le conducteur était notre directeur. L’abbé était le onzième homme de cette équipe ce qui l’a souvent mis, comme à Tulle, dans des situations pas très … catholiques !

Il a vécu avec nous comme un joueur, connu et partagé nos joies et nos peines. Je crois que pour lui, comme pour nous, l’équipe était si intimement liée au patro et le patro à l’équipe que cela ne faisait qu’un.

Je crois qu’il est  intéressant de situer cela dès maintenant pour comprendre tout ce qui s’est passé au cours de ces 10 ans.

 

Reprenons le basket pour faire le point du championnat où à mi-parcours nous étions troisièmes avec 21 points, à 3 points des premiers l’ASPPTT Bordeaux et Bleuets Agenais. Notre meilleur marqueur était Beauxis avec 124 points devant Larquié 116 points.

En ce début janvier 58 les JSA se déplacèrent à Clermont Ferrand en 1/16ème de finale de la coupe de France pour vaincre sur le score de 42 à 30 les écureuils  Montferrandais. Toutes les autres équipes de l’aquitaine  avaient disparu au cours de ces 1/16ème.

Le 2 février au stade municipal, les JSA battent l’ASPTT par 32 à 30. Aux PTT opérait Claude Laurent ami des frères Lamouroux.

Le 8février 1/8ème de finale de coupe de  France contre Roanne. Auparavant dans la semaine les journaux citèrent le match sur plusieurs colonnes.

Quelques titres :

«  ASPTT Marseille contre Burdigala HC en championnat de France, de rink hockey et Roanne contre Jeunes de St Augustin… soirée exceptionnelle réservée au public bordelais », « Les jeunes de St Augustin joueront leur va-tout devant Roanne », «  Sept internationaux de Roanne pour rencontrer St Augustin », «  Les jeunes de St Augustin réussiront -ils l’impossible exploit au détriment de la chorale de Roanne ? »

Composition des équipes

Roanne, actuellement en tête du championnat de France nationale 1 devant Villeurbanne : Vacheresse, Marcelot, Sardin, Guillaume, Decome, Chaptard, Petiot, Re

St Augustin ; Albert, Alibert, Barbier, Beauxis, Boué, Larquié, Léglise, Souquet, Manager Frotté

 

Dans un stadium Victor Hugo presque comble, les jeunes de St Augustin ont réalisé samedi soir l’exploit considéré comme quasi impossible….

Les journaux, les titres

Le soir de Bordeaux...nul ne se faisait d’illusion, nul n’y croyait et pourtant l’extraordinaire exploit a été réalisé…

SUD OUEST «  C’est grâce à leur foi, à leur dynamisme et leur mobilité que les bordelais ont réussi l’extraordinaire exploit d’éliminer le leader du championnat de France

Parisien Libéré  Le surprise la plus importante enregistrée depuis la création de la coupe de France a été enregistrée Bordeaux. Roanne a été éliminé par les sous gradé des jeunes de St Augustin

France soir «  d’entrée les JSA ne se laissent pas impressionnés par la réputation de leur adversaire.

Paris Journal  «  sensationnel huitièmes de coupe de France Roanne sorti par Bordeaux 39-34

La nouvelle république «  exploit de Saint Augustin qui sort Roanne. Bravo les jeunes pour cette prestation qui enthousiasma le public et bonne chance pour l’avenir…

L’Equipe Les honorables de la JSA Bordeaux réalisent l’exploit en éliminant les nationaux de Roanne. Devant une zone terriblement agaçante l’impuissance de vacheresse à mi-distance a fait la joie des bordelais «  jamais de ma vie, je n’ai vu quelque chose de semblable !... «  André Vacheresse répétait cela alors qu’il venait de dicter à l’arbitre toulousain Lafitte, le texte d’une réclamation.

L’Equipe : autre article de Pierre Tessier. Prière de huit bordelais héros de la coupe de France, «  St Augustin préservez nous de Villeurbanne »

Nous avons fait tout ca de nos mains ! Il y avait beaucoup de fierté dans ces paroles de Mr Frotté nous servant  de guide dans ce chantier qui deviendra bientôt un coquet patronage avec sa « maison des jeunes » déjà accueillante malgré des pots de peinture aux coins des pièces »

C’est là à l’ombre du clocher de la paroisse que se sont retrouvés dimanche matin les héros de huitième de finale… très tard dans la nuit ils avaient fêté leur succès mais ils n’avaient pas voulu manquer ce petit pèlerinage dans « leurs » murs autour de l’abbé Viaud  un homme dynamique et aux yeux d’un bleu étonnamment limpide.

Sud-Ouest mardi André Ducos titre «  Les Jeunes de St Augustin ont révolutionné leur quartier » Dimanche matin le paisible quartier saint augustin était en fête. Sur la place de l’église à la sortie de la messe les groupes s’abordaient et discutaient ferme. Au bar tabac les conversations allaient bon train La nouvelle de la retentissante victoire du patro du coin «  les jeunes » sur la grande équipe constellée de Roanne s’était répandue comme une trainée de poudre.

Le docteur Bahuet qui a créé une amicale des supporters «était très entouré.

Autre ciment, autre béton dans cette véritable équipe au sens exact du terme : l’amitié qui unit tous ses membres joueurs et dirigeants.

Ces quelques phrases extraites des articles de Pierre Tessier et d’André Ducos situent l’ambiance d’une après  grande victoire, mais surtout l’importance qu’avait l’équipe, le patro, l’église, le quartier, le bar tabac de Me Delaux…

C’est tout cet ensemble  qu’il faut prendre en compte.

C’est vrai que nous étions un petit village où tous étaient concernés, et la preuve en a été fournie quelques temps après ou par des décisions malheureuses de la FFBB ce match fut rejoué.

Entre temps le 16 février nous allions perdre à Toulouse par 34 à 26 contre l’Espérance … les héros étaient fatigués. …

Le bordelais Léglise Michel sélectionné dans l’équipe de France,  rencontrera la Hollande le 16 mars à Tours. Après Jean Frotté, les JSA allaient avoir un nouvel international en équipe de France B

Entre les deux rencontres de Roanne ce fut la grande nouvelle et une autre grande joie.

Et puis on attendait…

JG Pommies sur le journal l’équipe écrivait sur la décision prise par la FFBB «  On ne perd pas sur le tapis vert une bataille régulièrement gagnée sur le terrain sans faire un plongeon vers les fonds de la déception la plus amère, si ce n’est la sourde révolte intérieure contre l’injustice… »

Révolté, il y a de quoi en effet …. Mais précisons sur quoi,  s’était appuyée  la FFBB pour faire rejouer ce match «  du fait d’une erreur d’addition dans le décompte du temps, la durée du jeu ayant été écourtée de 50 secondes.

Le 9 mars … Dans une salle Victor Hugo archie comble, les JSA ont renouvelé leur exploit… et ont éliminé Roanne au grand complet. Villecourt absent au premier match… une seconde fois…. Devant arbitres… chronométreurs et marqueurs, on ne peut plus neutres, désignés par la FFBB elle-même.

Le débat s’est déroulé dans une atmosphère assez bruyante et le public accueillit les visiteurs par une ovation… côté joueurs, si les adversaires ne se firent aucun cadeau, la partie serrée, fut toujours correcte de part et d’autre et constamment spectaculaire et de niveau élevé.

«  Quant aux jeunes tous sont à englober dans les mêmes louanges, nous devons cependant mentionner que Beauxis très adroit et plein d’à propos 11 paniers, et Larquié adroit et aux percées volontaires 19 points, Boué fut également excellent  et Barbier dirigea calmement et parfaitement son équipe. Albert très actif. Alibert, Léglise Souquet contribuèrent aussi largement à la victoire. L’arbitrage de Mrs Lestrade de Paris  et David de Nantes fut excellent.

SUD OUEST André Ducos titre sur toute la page «  C’est une extraordinaire soirée qu’ont vécus hier soir, les quelques 2000 spectateurs venus assister dans le champ clos de Vict

or Hugo au « jugement de Dieu » »

Sans faire état de nouveau des articles de presse relevons toutefois dans la vie de bordeaux  Maurice Faure « … parmi tant de supporters qui contribuèrent à forger aux vaillants garçons de l’abbé Viaud un moral indomptable, le plus enthousiaste, en même temps que le plus démonstratif était le docteur Bahuet… il n’étonnera personne de savoir que les JSA ont pour conseiller ce ‘toto » Bahuet qui, sous une apparence un peu bourrue, dissimule le meilleur cœur du monde. Leur triomphe, nous at-il confié, m’a procuré une joie d’autant plus vive que les JSA dans la plus pure tradition de mon cher BEC sont chargés, à l’âge d’homme de la mission de porter en tous lieux, l’esprit amateur, un peu aussi à la manière scout »

Quelques jours plus tard après que Robert Busnuel Président de la fédération ait proposé «  la simplification du temps de jeu qui s’impose plus que jamais » une nouvelle dépêche tombait.

«  Cinquante mille francs d’amende aux JSA, suite aux incidents du récent match Bordeaux Roanne »

Stupéfaction et consternation à St Augustin… mais voici comment dans « la vie de bordeaux » Maurice Faure sous le titre « les jeunes de Saint Augustin ne méritaient pas ça … Ce match se déroula dans une de ces atmosphère comme il en règne couramment dans les stades et les salles de sport sur américaines. Lois Lapeyre parle dans l’Equipe d’une ambiance de mise à mort. Cette expression n’a rien d’excessif et dans Sud-Ouest notre bon confrère André Ducos a tout à fait raison d’écrire qu’il admira les roannais d’avoir continué à jouer dans une telle tempête. En se conduisant comme ils l’ont fait, les énergumènes bordelais, et Dieu sait s’il y en avait, ont rendu un très mauvais service à ces magnifiques basketteur des JSA. … comment ne pas déplorer  ce que le capitaine roannais ait eu l’occasion de dire «  nous fumes accueillis avec des tomates, nous avons eu droit encore  à des pommes de terre cuites, à des pétards sur le terrain, nous recevions des crachats… nous avons eu peur c’est vrai pour la première fois de notre vie de sportif

Sans vouloir excuser ce débordement de colère, il est juste de mentionner que les foules sportives étant partout les mêmes, se seraient, dans des conditions semblables, conduites de la même manière.

Mais il y a d’autres responsables.

Et notamment les pontifes fédéraux de la capitale qui ne pouvaient pas ne pas savoir qu’en faisant rejouer ce match à Bordeaux, des incidents se produiraient.

Rien à ajouter à cela si ce n’est par la suite et autant à la FFBB qui sur tous les terrains de France nous avons trainé comme un boulet cette réputation de méchants et de voyous. Combien d’arbitres sont venus nous dire, avant les matchs «  ici on n’est pas à Bordeaux  et le premier qui bouge je l’exclue »

Même le grand Mr Blanchard nous a tenu ces propos à Villeurbanne en ajoutant ‘ d’ailleurs moi les bordelais je ne peux pas les sentir »

Et nous sommes arrivés le 30 mars où nous recevions pour les 1/4 de finale une autre grande équipe les toulousains de Caraman

 

Suite à la campagne de presse de l’équipe et des décisions prises par la FFBB nous avions décidés de distribuer un tract avant la rencontre ainsi libellé «  ami spectateur, merci de ta présence et de tes encouragements. Si nous avons gagné notre premier match contre Roanne, grâce à la complicité du chronomètre, chacun sait  que ce serait tes clameurs, et tes clameurs seuls, qui ont permis, la deuxième fois, à nos shoots d’entrer dans le panier de l’adversaire. Mais, si pour toi le basket, peut-être, un spectacle, pour nous, il n’est qu’un jeu que nous payons de nos deniers. Demain nous reprendrons le chemin de l’usine, de l’atelier ou du bureau. Il nous est dur de penser que nous pourrions avoir à donner de notre argent parce que tu nous aimes trop. Caraman n’est pas responsable de la révoltante injustice commise. Sans nous entendre, contre nous et aussi contre toi,  Applaudis, sous réserve, les belles phases du jeu, d’où qu’elles viennent et si nous perdons, fais à nos vainqueurs le triomphe que tu nous réservais. Quant à nous, face à la hargne des puissants, notre plus belle victoire, c’est d’avoir su gagner ton cœur.

La presse toulousaine tenait un autre langage «  contre les chauvins bordelais, organisez des cars de supporters, constituez des chorales et faites du chahut… »

Dans la semaine on pouvait lire dans Sud-Ouest (André Ducos) «  Enfants chéris de leur quartier paisible devenu le quartier qui bouge » ; Les jeunes de st augustin attendent avec confiance leur match contre Caraman, Dans le texte » il avait neigé hier à st augustin mais il y avait encore un petit je ne sais quoi dans l’air… «  Le 75 de la rue André Maginot à Mérignac tout près de l’église et de l’allée des peupliers, peut être considéré comme l’ANTRE des jeunes.

Dans la famille Meillon, où tout le monde s’intéresse aux jeunes, la victoire sur Roanne fait encore l’objet des conversations. Barbier capitaine et Albert, il est vrai, travaillent dans cette entreprise familiale de bijouterie.

Le quartier a véritablement bougé, nous a déclaré Mr Meillon, et de se rappeler la « nuit » où l’on fêtait le succès dans le bar tabacs de Mme Delaux et le dimanche matin où à la sortie de la messe les vainqueurs de Roanne avaient eu l’agréable surprise de se voir accueillir par la fanfare de Saint Bruno. Ce fut ensuite musique en tête, le tour du quartier, devenu le quartier qui bouge, remué, bouleversé peut-on dire par les exploits des hommes…. Qui tous sont des enfants du coin … »

Sur l’Equipe «  Bertorelle, tire cent shoots chaque jour à l’entrainement... Les bordelais innoveront contre Caraman. Les jeunes ont un sérieux problème à résoudre en raison de la disproportion de taille existant entre leur ailier Albert et Bertorelle, sans compter, bien sûr, la valeur de l’international de Caraman... Il sera donc très probablement question d’une formule nouvelle avec les mêmes hommes…. »

Jeudi : entrainement avec le SAB pour mettre au point la tactique

Samedi 30 mars au marché Victor Hugo 2110 entrées payantes

Les équipes Caraman : Max Noël, Lansac, Luent, Bertorelle L., Boyer, Bigot, Bertorelle J, Galestroupat, Manager Bigot

Arbitres Redheuil (Paris) et Moulin( Lyon)

A signaler que dans cette équipe de Caraman il y avait plusieurs internationaux dont Jean Luent entraineur de l’équipe de France  83-85

Score JSA 44 Caraman 32

Commentaires élogieux, titres : sur toute la page

«  Cette fois, il n’y a plus de doute possible, même les sceptiques ont dû se rendre à l’évidence »

L’équipe : Cette fois le public bordelais a eu une tenue exemplaire par sa sportivité et a ainsi effacé les incidents qui se déroulèrent avec Roanne.

…la défense individuelle très serrée des bordelais est en partie responsable de la maladresse adverse. Souquet sur Bertorelle et Beauxis sur Boyer…

Beauxis 17 points, Boué 10, Barbier 7, Souquet 5, Albert 3, Larquié 2

Et c’est ainsi que la valeur des jeunes de saint augustin fut confirmée et que les journaux de l’hexagone commencèrent à prendre au sérieux ce petit patro… qui allait préparer comme il se doit sa  ½ finale contre Denain.

Denain qui comme nous, mais sous un autre drapeau, (patronage laïque), était une équipe de copains formés non dans la cour du patro, mais dans la cour d’une école.

Cette équipe possédait un super joueur Jean Degros qui à lui seul était capable d’obtenir un résultat.

Notre rencontre aurait lieu à Lyon dans la salle de Villeurbanne le 20 avril.

Beaucoup de titres

France soir «  Un abbé va, peut-être, faire d’un patronage bordelais un finaliste de la coupe »

Le progrès de Lyon «  bordeaux réussira-t-il un nouvel exploit en écartant Denain de sa route ?

Dauphiné Libéré «  « Denain et Bordeaux vers l’ultime round de la coupe de France »

Le Figaro » «  Denain peut stopper la JSA Bordeaux

Biens d’autres articles, mais il est intéressant de  relever dans un journal de Valenciennes (André Delsaut) comment c’est construit cette équipe de Denain. «  Cette consécration ardemment espérée, un homme l’a cent fois méritée : Mr Remy  père, le directeur de l’école Voltaire. C’est lui qui en 1950, créa une équipe de basket en recrutant ses propres élèves. Ce fut d’abord une formation de cadets et ces cadets devenus juniors remportèrent le titre de champion des Flandres en 53/54. Depuis ils ont gravi les échelons qui mènent à la division nationale, but convoité … Le jeunes qui se sont connus à l’école et jouent ensemble depuis huit ans sont évidemment unis par un rare esprit de camaraderie…

 

Nous allions donc rencontrer un club qui nous ressemblait comme un frére… et la lutte ne devait en être que plus belle !

Dans le journal l’Equipe, le capitaine de Denain Nowak, déclarait «  nous serons dimanche à Lyon, dans le même état qu’un boxeur qui s’apprête à livrer un combat de 15 rounds. Il nous fallut durer jusqu’au bout »

Cela promettait… si l’on ajoute que Jean Degros revenait d’un tournoi universitaire de Yougoslavie avec le titre de meilleur joueur et de meilleur marqueur du tournoi.

A bordeaux les supporters s’organisaient et c’est …. , en car, qu’ils effectueront le déplacement avec évidement l’abbé Viaud comme conducteur. Tout un programme !

Les joueurs partiraient en train après une semaine d’entrainements intensifs, toujours avec leurs fidèles partenaires du SAB. Nous étions tous prêts et le match pouvait commencer.

Equipe de Denain : Nowak, Degros, Demoy, Hanoulle, Jarosz, Lecerf, Collier, Dufour

Arbitres : Primo et Moulin de Lyon

Le match … le journal l’Equipe titre

«  A Lyon, terminant à quatre, bordeaux échoue de justesse 46 à 47)

Les bordelais marquèrent un panier de plus que Denain, eurent 4 joueurs éliminés pour 5 fautes personnelles, terminèrent à 4 et, malgré cet indéniable handicap, réussirent à venir mourir à un point du vainqueur ? Albert ratait deux lancers francs à 15 secondes de la fin. Ainsi à des centaines de kilomètres de son port d’attaches, Bordeaux a prouvé que ses victoires précédentes devant Roanne et Caraman étaient tout de même le fait d’une valeur certaine »

 

Il est inutile je crois d’ajouter quoique ce soit. Sans doute René Albert pense encore à ces deux lancers francs ratés qui auraient changé la défaite en victoire. Sans doute on aurait pu faire  ceci ou cela et plus précisément donner d’avantage de ballon à Beauxis, Sans doute la sévérité de l’arbitrage… Mais il n’empêche que malgré la défaite nous étions heureux.

Nous venions de prouver en effet aux spécialistes comme aux autres, et après les cadets de Chalosse, ou Villenave d’Ornon en foot, qu’une équipe de copains pouvait rivaliser avec des formations de plus haut niveau. Il est important de préciser cela, si nous voulons faire une comparaison avec l’époque actuelle où il n’est plus possible, mis à part peut-être au foot et encore, que de tels faits se reproduisent.

Comment concevoir qu’une équipe de division 3 puisse battre Limoges, Villeurbanne ou Orthez ?

Nous reviendrons plus tard sur les causes, mais pour l’instant contentons-nous d’affirmer qu’en 1958 les différences entre les niveaux de compétition du sport français n’étaient pas ce qu’elles sont de nos jours.

Ceci pour le côté sportif, mais il faut aussi regarder cette période sous d’autres aspects.

 

Il est évident par exemple, et c’est pourquoi j’ai voulu présenter longuement les événements, que le patro allait prendre une autre dimension. Les Jeunes de saint augustin étaient d’un seul coup, connus non seulement dans le monde du basket, mais aussi par tout un public, informé, influencé par les grands titres des journaux, les reportages sur le club et le quartier. Des journalistes de la capitale descendaient pour voir et savoir qui nous étions, découvraient, s’étonnaient que des joueurs d’une équipe première pouvant rivaliser avec les meilleurs, puissent aussi travailler, peindre construire leur club.

Nous allions dans ce domaine les étonnés bien d’avantage encore.

Ils découvraient comme beaucoup, qu’un prêtre pouvait être aussi, le chauffeur du car qui effectuait les déplacements, que son importance ne se situait plus seulement dans son rôle de prêtre mais aussi par son comportement d’homme de tous les jours.

Il allait être connu, apprécié, non seulement dans son domaine paroissial, mais aussi par les chauffeurs de bus, les artisans, les ouvriers, et tout un monde qui vivait en dehors de l’église ou de la religion.

Nous allions vivre avec lui plusieurs années extraordinaires d’amitié, de fraternité, d’amours, qui pas un seul de ceux qui les ont vécu, ne peut oublier.

Je voudrais dire aussi, à cette occasion, quelques mots sur le docteur Bahuet, qui farouche partisan du bénévolat et de l’amateurisme, ancien Président du BEC, a trouvé, chez nous, la concrétisation de son idéal sportif. Il nous a conseillé, aidé, introduit auprès des hommes politiques et plus particulièrement du maire de Bordeaux, Mr Chaban Delmas, et nous lui devons beaucoup.

Avec l’abbé Viaud, le docteur Bahuet et Defornel, les dirigeant Léglise, Meillon, Leyle, parasol, Florent etc. les joueurs, certains commerçants avec bien entendu Me Delaux, le coiffeur Deynier en tête, les artisans Coulange, Bernier, Cassin bien d’autres, nous allions faire une sacrée équipe et continuer, comme disait l’abbé, de marquer des points.

Sans doute, sans ces événements, aurions-nous progressé grâce à la valeur, la compétence, le dévouement de tous ces responsables, mais je crois fermement que Roanne, Caraman, Denain, a permis de graver l’escalier en sautant des marches quatre par quatre.

Cette  année 1958 est sûrement à marquer dans l’histoire des JSA d’une énorme pierre blanche, d’autant plus que c’est dans cette même année que Mr le curé Gave a acheté avec l’abbé Tauzin, la colonie de vacances à Bidart. C’était pourtant mal engagé.

L’ancien curé de la paroisse Mr Deschartres propriétaire de la colo de Gujan avait mis cette dernière en vente et nous nous trouvions dans l’obligation de chercher ailleurs. Mr le curé Gave avait des vues sur le pays basque et des contacts avaient été pris avec Mr Miniague de Guéthary.

Les abbés Viaud et Tauzin qui était maintenant prêtre à la paroisse St Ferdinand,  devaient entreprendre  les démarches pour acheter les locaux d’une ancienne usine située à Ahetze à quelques kilomètres de Bidart.  Début novembre  1958, à la veille de partir  l’abbé Viaud était victime d’un sérieux accident au croisement de la rue Bernard Adour et de la rue verte. Avec sa  2cv il avait défoncé une clôture et avait de multiples contusions en particulier au visage.

Ce n’est donc qu’après plusieurs jours après la date fixée du rendez-vous qu’ils ont appris que l’ancienne usine avait était achetée. Coup de chance qui leur a permis de visiter, une ferme  près de la gare de Bidart à quelques centaines de mètres de la plage complétement isolée sur un pilon, à laquelle on accédait que par un chemin.

Coup de cœur, accord des acheteurs et des vendeurs. Nous étions aux environ de noël, et c’est au cours de ce weekend end que la troupe des scouts de l’abbé entreprit son premier voyage à Bidart et commencer les premiers travaux.

Comment pouvait-on imaginer qu’une ferme achetée à noël allait se transformer en colonie de vacances pour le mois de juillet ?

Inconscience ou détermination ? Il fallait une volonté de fer et …  croire aux miracles pour penser que cela était possible.

Il avait une volonté de fer et croyait en la providence, Peut-être avait-il confiance en nous… comme nous avions foi en lui. Ce qui est certain c’est que la colo ouvrait en juillet 1959.

Sur les murs on aurait dû graver, et non inscrire ces mots : volonté, providence, travail

Pendant tous ces jours, tous les weekends des mois d’avril, mai, juin les trois éléments ont été inséparables. Nous partions de saint augustin en voiture, avec le car chargé d’outils, de ciment, de nourriture en direction de … l’aventure

Car c’était effectivement une aventure, merveilleuse, que nous allions entreprendre… Mais je laisse le soin à d’autres de raconter, tout cela. J’espère de tout cœur que nous aurons beaucoup, beaucoup  

Revenons à cet été 1958 qui allait se terminer en apothéose, pour le basket qui après ses exploits en coupe allait accéder à la division d’excellence, et pour tous ceux qui avaient participé aux uns ou aux autres de ces événements.

Il serait bon et … indispensable que nous ayons des écrits concernant les autres activités du patro. Les écrits, les réunions au foyer du mercredi et du dimanche matin, le premier car Renault où nous avons effectués nos premiers déplacements avec quelques frayeurs, les kermesses etc. je n’ai aucune trace et il serait tout à fait regrettable d’omettre, par omission, tout ce qui a enrichi le patro.

Ce n’est  donc, une nouvelle fois, qu’à travers ce que je me rappelle et mes notes du basket que je vais essayer de relater la saison 58-59

 

Saison 1958/1959

 

Nous étions surement très fatigués au départ de cette saison où nous allions avoir à faire rien qu’à des adversaires réputés.

 Citons-les : Alsace Bagnolet, CES Tours, Championnet, ASPTT Bordeaux, ASPTT Limoges, JS Caraman, Stade Clermontois.

C’est ainsi que nous allions perdre nos deux premières rencontres  et ce n’est qu’à notre troisième match contre Limoges que la victoire fut notre.

Parallèlement à ce premier match à Bordeaux on relève les résultats des autres équipes

Minimes JSA 43 st Bruno 5

Cadet JSA  85 Prado 12

Cadettes JSA 32 paillet 6

Juniors 92 CS Régis 19

Séniors b 86 coqs rouges 16

Séniors f 35 Lateste 36

A noter quelques rentrées dans certaines équipes. Jean Frotté en réserve qui en marquant 35 points se pose en candidat pour la première. En juniors c’est Michel Marcadet, lui aussi doté d’une excellente adresse qui devient le digne équipier de Maysonnave et Labat.

Dimanche prochain d’autres équipes se lanceront dans la bagarre. Ce sont les benjamins, les minimes 2, les cadets 2, qui compléteront le tableau de marche des JSA

Encourageant c’est certain…

Puis après deux autres victoires sur Oloron et le Stade Clermontois nous recevions de nouveau le 2 novembre Caraman qui était descendu et avait perdu la majorité de ses joueurs. Victoire sans signification 66 à 43.

Le 18 novembre, derby tant attendu avec les PTT de bordeaux

Article «  Si le match fut ardent, viril, il ne dépassa pas les limites de la correction, donnant un relief très prenant aux actions des joueurs » défaite des JSA 44 à 39

Le 30 novembre victoire à Paris contre Championnet 44à 39

7 décembre en coupe de France de nouveau le derby. Nouvelle défaite 59-52

14 décembre JSA reçoivent Bagnolet et ses internationaux Mayeur et Dorrigo. Bernard Mayeur joueur pivot de l’équipe de France marqua 29 point. Les bordelais perdent 64 à 50

D’autres défaites, des victoires aussi jusqu’à cette fin de saison  où en ce mois de mars les JSA recevaient pour le compte des ¼ de finale de la coupe sud-ouest les cadets de Chalosse dans la salle pinçon à Bordeaux Benauge.

Sur l’annonce du match on peut lire … en lever de rideau à 20h30 ASPTT Bordeaux contre Tresses.

Le car de St augustin sera de la sortie. Victoire 73 à 48

A noter sur ce match la rentrée dans l’équipe de JC Maysonnave.

Après avoir éliminé les Bleuets de Pau en ½ finale les JSA se préparaient pour affronter en finale les PTT de bordeaux pour la quatrième fois  le 8 avril.

Préparation exceptionnelle pour la demi-finale FSF  puisque l’adversaire n’était autre  que Villeurbanne que nous recevions à Victor Hugo  et c’est devant une nombreux public que Villeurbanne sorti vainqueur sur le score de 52 à 41

8 avril finale de la coupe sud-ouest en ouverture salle pinçon du  match international France Espagne

Nous avons enfin gagné cotre les PTT de bordeaux et certaines mauvaises langues avaient dit que le premier match avait été plus beau que le second…

Dans l’-équipe de France évoluait le bordelais Baillet joueur du SAB.

Sur notre match, le journaliste de l’Equipe avait fait des jeux de mots avec les noms des deux managers Frotté pour les JSA et Lacastagne pour les PTT en disant que cette rencontre avait été pour le moins virile...

A la fin de cette saison on  pouvait considérer que nous avions, sans faire d’éclats, consolider notre place dans la hiérarchie du basket. Nous avons soufflé un peu…  Il y avait eu pourtant des problèmes en début de saison qu’il est intéressant d’évoquer.

A la fin du mois d’octobre, j’étais convoqué à une réunion chez le docteur Bahuet avec l’abbé Viaud. Gérard Léglise, Henri Meillon et  René Albert.

J’avais écrit sur mes notes le lendemain de cette réunion … réunion provoquée par Gérard Léglise avec qui j’avais eu des mots… j’employais les termes de coup monté, méchanceté dans les propos de Gérard, déception et douche froide de la part de Riquet et Bébert, l’abbé a dit je ne comprends rien, le docteur Bahuet a essayé de rattraper…

Parmi les reproches qu’ils m’avaient adressés il y avait  «  orgueilleux et tête enflée » j’avais écrit que j’étais ce soir-là l’homme à abattre.

Suite à cette réunion j’écrivais le lundi après la victoire sur Caraman

«  Riquet donne le cinq du départ avec moi comme capitaine J’ai l’impression que plusieurs ont été surpris… Je n’ai pratiquement rien dit de tout le match, laissant au manager le soin de donner les consignes, mais j’ai l’impression que c’est encore moi que l’on accuse du mauvais spectacle... j’en arrive à envisager mon arrêt comme capitaine et même comme joueur si cela ne s’arrange pas.

Il faut encore croire que tout c’est arrangé… mais je tenais à faire état de tout ceci, ce qui me permet de dire que dans la vie communautaire tout n’est pas facile, ce que chacun sait, mais surtout que dans un groupe quel qu’il soit et peut être encore davantage dans une équipe sportive tout doit pouvoir se dire.

C’est vrai que dans cette équipe nous nous sommes souvent accrochés parfois franchement d’autres fois nous parlions calmement d’autres fois violement

Personnellement j’étais, je l’ai déjà dit insupportable.

Il est certain que les arbitres, pas tous, les dirigeants et les joueurs partenaires et adversaires, ont eu besoin souvent de pas mal de patience... Mais il faut aussi se mettre à la place de celui qui a la responsabilité des entrainements, des matchs et de la prestation de l’équipe. Ses amis de ce jour ne sont plus les mêmes les jours suivants » selon qu’ils jouent ou qu’ils ne jouent pas, selon des masses d’éléments interprétés différemment par les uns ou les autres. Chacun a son problème qui ne peut pas toujours être solutionné dans l’intérêt général. Ce qui est important, je crois, c’est d’avoir confiance. Tout peut alors passer. Les engueulades, les malentendus, les interprétations, et s’il y a parfois, et c’est inévitable, quelques coups bas, il faut aussi les accepter... et ce n’est pas toujours facile !

Nous avons donc nos problèmes… et il faut croire que nous avons aussi trouvé nos solutions puisque nous avons continué à vivre ensemble, de jouer, à nous engueuler, à nous estimer, à progresser. En aurait-il été de même si nous avions été, tels que nous étions alors les uns et les autres, dans une autre structure que celle du patro ?

Aurions-nous continué Bidart au cours de cet été 59 si dans ce patro il n’y avait pas eu, en dehors de nos petits désaccords, un formidable esprit  communautaire dans lequel chacun était accepté avec ses qualités e ses défauts. J’espère qu’il y aura beaucoup de témoignages concernant l’épopée de Bidart qui situe, plus que tout autre, l’ambiance dans laquelle nous vivions au sein de notre association.

C’est à la fin de cet été, en septembre 59 que j’allais effectué à l’INS à Paris un stage d’entraineur fédéral qui venait clôturer un cycle de formation que j’avais poursuivi en 57 au CREPS de Montpellier, sous la direction d’André Barrais, considéré alors comme l’un des meilleurs techniciens français, en compagnie de Roger Larquié.

Le 18 décembre je recevais une lettre de la FFBB  «  j’ai le regret…. Les appréciations données par la commission sont les suivantes : bonne technique mais  exposés et pédagogie générale insuffisants, je tiens néanmoins à vous féliciter pour votre travail…  René Lavergne »

Une légère amertume mais pas de découragement. Je comprenais en effet qu’il me fallait encore travailler dans les domaines où j’étais faible. Faire un exposé face à un parterre de personnalités comprenant les entraineurs nationaux Busnuel et Buffiere, tous les CTR et tous les candidats. Expliquer, démontrer, effectuer une leçon n’était pas en mon pouvoir...  Mais à Saint augustin au milieu de mes copains cela marchait et comme titrait la nouvelle république  en ce début de saison 1959-1960 «  les jeunes de st augustin sont partis du bon pied sur la route de l’excellence »

 

Saison 1959-1960

 

Je ne sais s’il y avait des changements dans les activités eu patro. Les travaux étaient depuis longtemps terminés et noter foyer, avec Mrs Bernard, Florent, Garmendia, fonctionnait parfaitement.

Nos réunions du mercredi soir, en principe de la commission de basket, duraient toujours très tard.../ car après la «  partie » spécifique basket, il y avait la « partie » patro, ou la « partie » de  belote !

Il y avait eu pas mal de mariages. Riquet Meillon, Beauxis, Alibert… d’autres

Il y avait les scouts de l’abbé, un groupe dynamique entreprenant avec les « chefs » Bernard Coupeaud, Bernard Bahuet, les frères Boulain, les frères Gourion, Jean Daney, Ferrere, Lasbat, Renaulaud, Robin, Brouqueyre, Castanier, les frères Perez, Servant etc.

Ils n’étaient pas très vieux quand nous avons construit Bidart, mais ils étaient tous là en particulier pour la corvée d’eau qu’il fallait aller chercher dans un petit ruisseau en bas de la colline à longueur de journée, dans des seaux en toile… quel travail !!

Il faudrait aussi se rappeler quand avons-nous vendu une partie du terrain de la rue du Grand Maurian à la compagnie Esso qui a construit une station d’essence. Il y avait derrière la station le garage du car ou Mr Bernier venait quelque fois réparer avec l’abbé.

Nous avions aussi cimenté la cour pour installer un petit terrain de basket avec l’éclairage de cette cour dont le matériel avait été fourni avidement par Marc Lapeyre.

Et il y avait des douches où nous venions quand l’entrainement se déroulait allée des peupliers.

Tout cela était en place, fonctionnant sous la direction de l’abbé qui avait son bureau en bas, où nous avions les discussions, les confessions, les mises au point !

Par contre l’équipe de basket changeait légèrement. Laissons la parole au journaliste du Monde Républicain qui présente ainsi la nouvelle formation des JSA

«  Les gars du président Léglise n’ont point subi de départs. Il y a certes Henri Souquet qui ne jouera pratiquement plus et Michel Léglise qui est actuellement en Algérie avec le bataillon de Joinville et André Boué arrête. Par contre l’effectif s’est enrichi de l’ex postier Claude Laurent et d’un apport de juniors athlétiques et très complets avec Olivier, venant de Saint Delphin, Audureau venant de Blaye qui rejoignent Marcadet.

Il est certain que la venue de Claude Laurent va donner de l’assise. L’entraineur Barbier et les Meillon, Albert, Paradol Lascazes, Ardurat, Gravelier et Leyle P, qui dirigent les quelques 70 basketteurs des JSA, pourront ainsi compter sur un ensemble, cette année, encore très valable »

A noter la fusion des deux clubs bordelais, de l’ASPTT et du SAB qui perd Baillet parti au Racing de Paris.

Composition de la poule : Nantes, ASPTT Bordeaux, Limoges, Villeneuve, La Roche /Yon, Tours.

Composition de l’équipe : Albert, Alibert, Beauxis, Barbier, Laurent Claude et Michel, Larquié, Léglise

En réserve : Souquet, et Labat Manager Frotté, Dirigeant Léglise

Equipe Juniors : Audureau, Berges, Latterade, Louisin, Marcadet, Maysonnave, Olivier, Touton et le cadet Jean Noël Daney – Dirigeant Lascaze, Manager Meillon

Pour l’ouverture de la saison une double confrontation le dimanche 11 octobre à Victor Hugo.

Bordeaux / San Sébastien et les JSA Féminines contre le Sporting Club Bordelais.

En lever de rideau les juniors de l’Unions St Jean, ½ finalistes de la coupe de France avec JP Castellier la jeune vedette du stage Gilette contre les JSA ¼ finalistes de cette même coupe.

Victoire des JSA par 49/41 meilleur marqueur Barbier avec 14 points devant Laurent 13 points. Léglise et Beauxis ne jouaient pas

1er novembre, derby JSA ASPTT  titre « trop confiants, les JSA perdent par 60 à 55 »

Encore des victoires et des défaites

Le 29 février l’avant dernière journée du championnat les JSA recevait Nantes au stade municipal après le match de foot Girondins St Etienne.

Vainqueurs de Nantes par 84 à 80 le classement d’établissait ainsi

La Roche/Yon- Nantes- JSA à deux points des premiers.

Entre temps le 4 janvier il y avait eu à Carcassonne un certain match comptant pour les 32ème de finale de la coupe de France  titre «  match mouvementé à Carcassonne où les JSA sont éliminés 77 à 54 »

Article «  les arbitres désignés, s’étant pas présentés on du dût faire appel à des remplaçants locaux… par la suite et contre toute attente une sérieuse bagarre éclata entre joueurs. La police intervint pour chasser le public du terrain. La partie, refont éveillés,  çà et là de nouveaux incidents aussi regrettables qu’imprévus »

 

Et c’est ainsi que nous n’avons pas eu cette année-là une grande carrière en coupe. A Carcassonne opérait un certains Salas, dont je garde un bon souvenir de « guerre », qui passa par la suite au rugby dont il devint un grand joueur.

Et pour le dernier match du championnat, les JSA recevaient les premiers de la poule. La Roche /Yon

Malgré leur victoire c’est l’ABC Nantes en battant Tours qui accédait à la division nationale.

Les cadets étaient champions de Gironde, champions de côte d’argent (Turon, Daney, Barnis J et B, Bernier, Dumergue, Many, Latterade, Suire G

A Noter que Guy Suire est l’actuel directeur de la radio à Bordeaux (1985)

Les minimes étaient champions des patros (Blanchard, Costedoat, Darrieutort, Dubron, Laboudigue, Lalanne, Leyle, Peyraube

Les benjamins étaient champions des patros et vainqueurs de la coupe espoirs (Rétoret, Khérés, De Sainte Croix JFet JM ? Ardurat, Perrier, Clément, Labeyrie, Robineau, Gratias.

On pouvait envisager le « long terme » mais dans l’immédiat il fallait aussi prendre des dispositions.

Sur le point effectué en fin de saison j’avais écrit : «  but : envisager la montée en nationale dès la saison prochaine, Jeu : Il doit y avoir progrès avec un entrainement dans des meilleurs conditions matérielles (précisons à ce sujet que nous nous entrainions à la salle des pompiers à la Benauge), Joueurs :  On peut augmenter la valeur de l’ensemble par un apport de joueurs et je pense en particulier aux juniors qui peuvent amener à l’équipe autre chose, Manager : à l’étude, Capitaine : avec le retour de Michel Léglise la succession est assurée. On en reparlera »

Ceci pour l’équipe séniors. Pour la section on peut relever sur le compte rendu de fin de saison

4 titres URPSO, 3 Gironde, 2 côte d’argent et 8 coupes.

Palmarès magnifique et il sera sûrement très difficile de faire mieux !!

Les minimes … on remarque que les minimes étaient toujours soutenus, que plusieurs dirigeants qui n’étaient autre que les parents …. Il faut comprendre le patro de cette façon. Je crois que l’abbé traitera de ce problème en début de saison prochaine.

Les juniors… Ils portaient  toutes nos espérances… Cette équipe a échoué en coupe de France contre les tenants de L’AS Villeurbanne à Tours… après un match qui aux dires de Sturla, manager de Villeurbanne était LA finale, avant la lettre…. Et si l’absence de B Berges était un handicap certain, on peut penser que tous n’ont pas fait le maximum pour conquérir le titre. Ils auraient dû prendre exemple sur leurs ainés qui même sous la pluie se sont toujours entrainés… Les séniors qui malgré leur occupations, leur travail, leur vie familiale ont toujours été présents aux entrainements. Les résultats ne s’obtiennent que si chacun se met au service des autres… »

 

Je crois que c’est cette saison que Gérard Léglise a été nommé directeur à Tarbes. le patro perdait l’un de ses plus précieux responsables qui avait en plus de ces qualités mises au service de tous, permis au basket et plus spécialement l’équipe première , de prendre l’ampleur et la renommée qui était sienne. Un grand dirigeant, un ami fidèle nous quittait, et je crois  pouvoir dire qu’après Mr Leyle, le patro a eu la  grande chance d’avoir en son sein, avec Gérard Léglise, un autre organisateur, animateur et dirigeant hors du commun.

La commission se donnait alors un nouveau Président avec les membres suivants au bureau

Président Roger Ardurat, Vice-Président, Mrs Rétoret et Dubron, Secrétaire René Paradol, Trésorier Pierre Leyle, Licences René Albert, Matériel Lucien Lascazes, Calendrier Henri Meillon, Entrainements Claude Barbier.

Sur le patro  des discussions étaient proposées sur le thème

Le patro c’est : Une grande famille, une communauté où se rassemblent des hommes venus d’horizons divers, un complément à différents secteurs

1-complément à notre vie spirituelle. Suite à notre communion solennelle la vie au patro c’est la continuation de votre vie chrétienne dans une ambiance particulière. C’est la recherche en commun de la vérité des différents groupes. Scouts, JEC, Sports où à travers des discussions ou des contacts

2- complément à votre famille. L’éducation, l’enseignement, le loisir, vus et vécus dans une ambiance chrétienne. Important : on a trop souvent tendance à croire que le patro n’est que pour les jeunes ? Epanouissement et meilleur enseignement avec les parents qui ont eux aussi autant besoin que les enfants de contacts de discussions et de cette ambiance qu’ils trouvent au sein du patro

3- complément à votre travail scolaire, bureau, atelier. Dans des mouvements spécialisés comme la JEC. Par des réunions ou discussions avec les responsables ou avec l’abbé. Pour la recherche de votre situation sociale et de votre avenir.

4 Les activités paroissiales des hommes, les clercs, les scouts, les louveteaux, les parents des scouts, le basket, la colonie de vacances, la schola, les amis des jeunes.

 

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